Kamel Feki reçoit une délégation du Snjt : Le MI veille à garantir la liberté d'expression et la liberté de presse    Météo : Des nuages passagers sur la plupart des régions et températures entre 25 et 28°C    Réflexions autour des espaces frontaliers : Vers un avenir sans frontières ?    Services bancaires et postaux : Répondre aux besoins diversifiés des entreprises tunisiennes    Rencontre avec le réalisateur suisse Richard Dindo au Rio : La métaphore dans l'œuvre du maître du cinéma poétique suisse    La médiathèque du 32Bis ouvre ses portes à Tunis : De quoi faire le bonheur des chercheurs et des professionnels du monde de l'art    Sortie de « 2003 » du pianiste Mehdi Gafsia : Un « EP » bien fait !    400 entreprises Turques envisagent des opportunités d'investissement en Tunisie    La Tunisie appelle les peuples libres du monde à se tenir unis contre le déplacement forcé des Palestiniens    France : il dérobe l'arme d'un policier et tire dans un commissariat, 2 victimes    Rania Toukabri nominée pour le prix Women's Space    18e édition des championnats d'Afrique de Trampoline : La route des Olympiades passe par Tunis    CA : Gagner ou s'enliser davantage !    EGSG : Le match de la vérité    DECES : Mohamed Taoufik ZAHAR    3 façons simples de cuire des brocolis pour un maximum de saveur et de nutriments    INM: Les quantités de pluies enregistrées en millimètres durant les dernières 24H    Nejib Jelassi : la crise du transport ferroviaire est le fruit de l'absence de volonté politique    Utap : le consommateur et l'agriculteur sont les maillons faibles de la chaîne de production    L'OIM facilite le retour de 161 migrants de Tunisie vers la Gambie    Chiens errants : La Marsa appelle à la responsabilité citoyenne    Se protéger de la boîte de Pandore numérique !    Urgent : Comparution de Sonia Dahmani devant la justice    CONDOLEANCES : Feu Mansoura BEN SALAH    Tunisie Leasing et Factoring annonce son BP pour les cinq prochaines années    Monétique: Plus de 7 millions de cartes bancaires en circulation au premier trimestre    Honteux !    Economie tunisienne : divergences entre le FMI et la Banque mondiale    Tunisie – Energie renouvelable: Voltalia remporte un projet de 130 mégawatts près de Gafsa    Pressions croissantes sur les approvisionnements mondiaux de blé : les enjeux et les défis    Mahamat Idriss Déby Itno réélu à la présidence du Tchad avec 61% des voix    Nouvelles restrictions commerciales américaines contre des entreprises chinoises    Tunisie – Rahoui : L'ARP et le gouvernement travaillent contre les choix et politiques de Saïed    Tunisie – Migration clandestine : Nabil Ammar s'entretient avec son homologue libyen    Programme des huitièmes de finale de la Coupe de Tunisie    La Mechouia et Omek Houria dans le TOP 10 des meilleures salades au Monde    Un séminaire sur la Philosophie et monde arabe : quelles perspectives face aux crises et à la révolution technologique ?    Fermeture temporaire de l'église Saint-Louis à Carthage    Suite au déploiement des chars de l'armée sioniste dans la ville de Rafah : La Tunisie appelle les peuples libres du monde à se tenir debout contre les massacres commis à l'encontre des Palestiniens    La Nasa finance le projet d'un système ferroviaire sur la lune !    2ème édition du manifestation « un monument... et des enfants... » au Palais Abdellia    La répression contre les universités françaises s'intensifie : à quand la fin du scandale ?    Tournoi de Rome : Ons Jabeur connaît son adversaire    Chokri Hamda : nous devrions recevoir la réponse de l'Agence antidopage dans un délai de quinze jours    Sourires, chantages et quelques marchandages    Chaima Issa condamnée à un an de prison    La troupe "Mâlouf Tunisien Paris" en concert le 11 mai à Paris    Jabir Ibn Hayyan: Le «père de la chimie expérimentale»    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Voilà pourquoi on n'ira pas voter
Publié dans Business News le 13 - 07 - 2014

En cette saison chaude et malgré les différentes campagnes et les opérations de porte à porte exhortant les citoyens au vote, les Tunisiens continuent à être frileux quant aux prochains scrutins et face à la politique en général. Les taux d'inscription aux listes de l'ISIE sont faibles et dénotent un manque d'engouement pour les prochaines élections. Le désenchantement électoral frappe même certains parmi les inscrits de manière volontaire pour les élections du 23 octobre. Les signes de désintérêt sont criants et présagent une forte abstention dans les élections de novembre prochain, abstention ressentie, d'ailleurs, dans les derniers sondages. Dans les rues de Tunis, Business News a recueilli les avis et impressions des abstentionnistes. Un micro-trottoir du symptôme d'abstention électorale révélant, à la fois, déception, paresse, confusion et carence en conscience citoyenne. Parole aux abstentionnistes !
Ahmed, 29 ans, chômeur, motive son désir d'abstention par l'inutilité du vote : «Qu'est ce que voter m'apportera de mieux ? Un travail ? Certainement pas ! Vous allez me taxer d'égoïste ou dire que je manque d'implication dans la vie nationale, libre à vous, cela ne me dérange pas. Mais sachez bien que je ne suis pas plus égoïste que les autres qui ont choisi de voter non pas pour le bien de la patrie mais simplement parce qu'ils n'aiment pas se faire gouverner par des barbus comme c'est le cas pour certains ou qu'ils ne supportent pas que des personnes laïques soient au pouvoir, pour d'autres. Au final, je voudrais dire que chacun agit selon un mobile qui lui est propre», a-t-il expliqué.
Dans la même rue, nous avons rencontré un deuxième abstentionniste. Fadi, 24 ans, étudiant, a décidé de ne plus refaire l'expérience de l'isoloir. «Le jour du dernier scrutin, j'ai passé trois heures dans la queue, sous un soleil de plomb. Dans l'école où j'ai voté il n'y avait ni abri pour se protéger contre les rayons de soleil ni chaise pour se reposer. Si les gens avaient accepté d'endurer ces conditions, c'est parce que l'événement était inédit et valait vraiment le coup. Maintenant, comme ce sont les deuxièmes élections, voter est devenu moins à la mode et les gens sont moins enthousiastes», a-t-il lâché avant de laisser son compagnon réagir. « Les élections ont perdu beaucoup de leur charme. Il faut penser à d'autres méthodes plus chouettes et plus osées pour gagner l'intérêt des électeurs. Je propose de lancer le concours du meilleur selfie dans l'isoloir. C'est farfelu, mais je pense que c'est un bon remède au désintérêt des gens », dit celui-ci en ironisant.
Devant la sortie d'un supermarché, Sarra, 28 ans, avoue qu'elle n'ira pas voter par fainéantise et aussi parce qu'elle ne s'y connait pas en politique. « D'abord, ce n'est pas ma tasse de thé. De plus, je ne comprends rien à la politique et puis pour moi tout ce qui est dit par les partis c'est des paroles qui n'ont jamais été suivies d'actes », a-t-elle justifié.
Mounir, 32 ans, qui travaille dans une multinationale, rejoint Sarra sur ce point : « Aucun parti n'est digne de confiance. Ce sont des menteurs qui mentent à longueur de temps. Citez-moi un seul qui soit honnête et applique ses promesses ? Il est un adage qui dit « un homme averti ne se fait pas piéger deux fois ». J'ai été piégé une fois en votant pour Ettakatol qui a longuement promis et juré de ne pas s'allier avec les islamistes… pas besoin de terminer car vous devez connaître la suite. Voilà pourquoi je ne veux plus recommencer», a-t-il dit. Et d'ajouter « De toute manière, dans un an je partirai vivre au Canada. Je serai donc moins concerné par ce qui se passe en Tunisie ».
Voyant un passant dire non, en hochant la tête, à un jeune qui distribuait des dépliants de l'ISIE, nous avons été à sa rencontre pour en savoir davantage sur cette réaction. Mahmoud, 65 ans, instituteur à la retraite, dit qu'il boycottera les élections parce qu'il pense qu'aucun candidat ne mérite de gagner. «Si je me décide à voter ce sera pour choisir le moins mauvais parmi les pires ! Ce qui n'est pas évident, car comment peut-on distinguer le moins mauvais candidat dans ce monde de politiques qui se ressemblent. D'apparence, ils sont différents par leurs cravates et costumes et plus rarement par leurs discours, mais sur le fond ils partagent la même médiocrité. On les voit se déchirer et se dénigrer sur les plateaux, mais on ne les entend pas parler de programmes et de solutions. La façon dont ils se comportent prouve que nous avons affaire à des affamés de pouvoir et d'argent», a-t-il dit sur un ton excédé.
A la question de savoir pourquoi il ne voterait pas blanc au lieu de voter nul, Mahmoud nous répond « Vous me dites cela comme si vous pensiez vraiment que cette classe politique est attentive aux messages en provenance des Tunisiens ou qu'elle culpabiliserait si le nombre de bulletins blancs était élevé ? Détrompez-vous ! Ils s'en moquent ».
Hédia, professeure, dit qu'elle s'abstiendra de voter, car aucun politique n'est à la taille des ambitions des Tunisiens. Elle les range tous dans le même panier. « J'avais cru qu'en se débarrassant de la Troïka, la situation s'améliorerait nettement et le pays irait mieux, mais visiblement mon appréciation n'était pas bonne. Même en demandant le peu : nettoyer les rues et nous débarrasser des sacs d'ordures qu'on croise à chaque mètre, la tâche s'avère trop difficile pour nos technocrates. Et c'est pareil pour les autres qu'on n'a pas encore essayé. Ils sont tous capables de rien, sauf faire leur spectacle devant les caméras », a-t-elle déclaré.
En conclusion, les citoyens sont déçus des politiques et les politiques sont déçus des citoyens abstentionnistes. Loin de régler le problème, l'abstention risque de l'aggraver. En se désistant de son devoir électoral, le citoyen encourage l'impunité politique et prive de récompense ceux qui méritent. Quant aux politiciens, une leçon est à tirer : la confiance est comme un château de sable difficile à construire mais facile à détruire.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.