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L'enfer libyen aux portes de la Tunisie !
Publié dans Business News le 01 - 08 - 2014

Depuis la chute, puis l'assassinat du Colonel Mouammar Kadhafi, la Libye ne cesse de battre la breloque, entrainée dans une guerre civile opposant différentes milices armées jusqu'aux dents. C'est une rude bataille pour l'occupation de sites stratégiques du pays, et par ricochet du pouvoir qui est menée depuis deux semaines et qui décline une facture hautement salée. De violents affrontements entre groupes armés ont causé des dommages humains et matériels grandement significatifs. Et la Tunisie n'est pas en reste : en véritable dommage collatéral, le pays essuie l'échec de la révolte d'un peuple lassé d'un potentat dévoyé. C'est ainsi que le poste frontalier de Ras Jedir est pris d'assaut depuis quelques jours par des milliers de résidents en Libye demandant refuge sur le sol tunisien.
Les derniers jours ont connu une montée de violence sans précédent en Libye. Les combats entre milices armées envahissent davantage le territoire libyen en investissant des sites stratégiques tels que l'aéroport de Tripoli, ce qui a conduit à la fermeture de l'espace aérien. Un véritable carnage qui sème le trouble dans la région et contraint des ambassades (française, américaine, anglaise et tunisienne) à l'évacuation de leurs personnels pour des raisons sécuritaires. Les employés des différentes missions diplomatiques ont été évacués sur le sol tunisien sous haute protection militaire en attendant le retour au calme en Libye. Mais encore, la Tunisie, la France et les Etats Unis ont formulé clairement la demande de quitter ce pays à l'ensemble de leurs ressortissants. S'est joint à leur mouvement, la mission des Nations Unies dont le personnel a été, également, évacué vers la Tunisie, depuis le 13 juillet courant. Selon l'estimation de plusieurs observateurs et experts en la matière, cette vague d'évacuation rapide des missions diplomatiques sonne l'état d'alerte et renseigne sur la gravité de la situation sécuritaire en Libye.
En plein paroxysme sécuritaire, la Tunisie se retrouve confrontée à la délicate mission de gérer l'afflux massif de réfugiés fuyant la Libye. Ils sont Libyens mais également Egyptiens et Jordaniens, en substance. Le flux des entrants enregistrés au niveau du post frontalier de Ras Jedir varie en moyenne entre 5000 et 6000 personnes par jour. Commentant ce chiffre lors d'une conférence de presse tenue à propos de la dégradation de la situation en Libye, le ministre des Affaires étrangères, Mongi Hamdi, a expliqué qu'il s'agit d'un afflux « ordinaire » jusqu'ici, bien loin des chiffres qu'on a enregistrés en 2011. Ils étaient alors plus de 500.000 à élire la Tunisie terre de refuge. Néanmoins, le chef de la diplomatie tunisienne a assuré que le scénario de 2011 ne peut se reproduire. La situation actuelle du pays ne peut, en effet, le permettre, en cause, une conjoncture économique difficile assortie d'une situation sécuritaire vulnérable avec la prolifération du fléau du terrorisme. L'Armée nationale, affaiblie en ces temps, et qui avait, en 2011, assuré un soutien indéfectible aux agents de la douane et des frontières, est focalisée sur la lutte contre le terrorisme. L'intérêt national du pays prend les devants et prime sur l'aspect de la solidarité et de la compassion, quand bien même fort présent. A ce propos, Mongi Hamdi a expliqué qu'au regard de la précarité de la situation économique en Tunisie, et de la présence de Libyens suffisamment importante sur le territoire (elle est estimée à plus d'un million), le pays ne peut se permettre davantage de réfugiés. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères n'a-t-il pas exclu la fermeture des frontières tuniso-libyennes au cas où l'afflux de réfugiés s'intensifierait. Il a souligné, qu'auquel cas, les lisières seront ouvertes uniquement aux ressortissants tunisiens dont le nombre est estimé à 80 mille ainsi qu'aux cas particuliers. S'agissant des réfugiés de nationalité égyptienne et jordanienne, Mongi Hamdi a indiqué, clairement, qu'ils seront autorisés à passer la frontière tuniso-libyenne à condition de présenter un billet d'avion attestant de leur rapatriement depuis l'aéroport de Djerba ou encore, que leur pays d'origine s'engage à envoyer un avion pour les rapatrier.
Une commission, créée depuis le kidnapping des deux diplomates tunisiens, Mohamed Ben Cheikh et Laâroussi Gantassi, s'est attribuée pour mission le suivi de la situation sécuritaire en Libye. Cette cellule présidée désormais par le chef du gouvernement, Mehdi Jomâa, est composée des ministres de l'Intérieur, de la Défense nationale, des Affaires étrangères, de la Justice, des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle ainsi que le ministre délégué chargé de la sécurité. A l'issue d'une réunion tenue jeudi 31 juillet 2014, cette cellule a émis une batterie de mesures et de décisions sous la lumière des récentes évolutions qu'a connues la situation sécuritaire en Libye. Il s'agit, dans l'essence, de l'intensification des actions diplomatiques avec les pays voisins, notamment l'Algérie pour coordonner les efforts sécuritaires, de la poursuite de l'évacuation immédiate des membres de la communauté tunisienne résidant en Libye ainsi que de la sécurisation de leur transfert et évacuation, en collaboration avec les pays concernés et les organisations internationales.
Il y a de cela, 21 ans, le Colonel Kadhafi avait alerté, lors d'un discours, contre l'invasion des islamistes extrémistes qui déroberont le pouvoir des mains des gouvernants « légitimes ». Il a dépeint avec une précision étonnante les contours du paysage actuel de la Libye tombée, en partie, dans les mains armées des milices islamistes. Aujourd'hui, les prédictions du Colonel se concrétisent, et la Tunisie se trouve à nouveau, au pied d'une guerre meurtrie touchant son voisin proche et partenaire intime. Les autorités tunisiennes ont fait preuve, d'après l'avènement du 14 janvier, d'une maîtrise quasi-prodigieuse sur fond de solidarité de la situation sécuritaire vulnérable, au niveau du poste frontalier à Ras Jedir. Des centaines de milliers de réfugiés ont investi le sol tunisien et y sont restés jusqu'à leur rapatriement sans que de notables incidents ne se soient produits. Néanmoins, aujourd'hui, la situation sécuritaire sous nos cieux est bien plus fragile qu'il y a trois ans, sapée par la prolifération du terrorisme. L'Armée nationale, dans une mobilisation singulière, est focalisée sur cette guerre interne à plusieurs inconnues. La Tunisie ne détient, de ce fait, pas les mêmes moyens humains, logistiques et matériels pour faire face à une nouvelle vague de réfugiés de Libye. Mais il n'en demeure pas moins, qu'il serait contraire au respect des Droits de l'Homme que de refuser l'asile à ces milliers de personnes fuyant l'enfer des islamistes. Une équation difficile et à double tranchant. Les autorités tunisiennes n'ont, tout du moins, pas eu le choix et ont du procéder à la fermeture du poste frontalier de Ras Jedir à la suite de violents troubles causés par des réfugiés l'ayant pris d'assaut pour tenter un passage de force. Cette fermeture a été déclarée temporaire jusqu'à un retour au calme ou en tous cas un semblant.
Un semblant de calme, justement, parait si difficile et sétacé à trouver. Les milices islamistes n'entendent souffrir aucun compromis avec le pouvoir en place en Libye pour rebrousser chemin. La fermeture des frontières du côté tunisien, et bien qu'elle soit ponctuelle, vient regorger davantage la problématique majeure soulevée depuis la révolte libyenne: l'asphyxie d'une bouche d'oxygène principale de l'économie tunisienne.


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