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Bilan vs bilan : Pourquoi Béji Caïd Essebsi est le meilleur candidat ?
Publié dans Business News le 19 - 12 - 2014

La compétition pour les élections ne repose pas uniquement sur la qualité et l'importance des programmes mais aussi sur le bilan des candidats en lice. Dans le duel électoral qui oppose Béji Caïd Essebsi à Moncef Marzouki, il est probable que c'est le bilan des deux candidats qui les départagera autant que leur personnalité, leur image et le projet qu'ils portent.
Homme d'Etat riche d'une longue expérience du pouvoir, bénéficiant d'importantes relations au plan international, Béji Caïd Essebsi a présidé le gouvernement tunisien durant quelques mois, dans une situation extrêmement difficile à l'intérieur (blocages, violences et désordres en tous genres) comme à l'extérieur (en raison notamment d'un afflux massif d'émigrés libyens fuyant le chaos qui a précédé la chute du régime de kadhafi). Il est néanmoins parvenu à assurer, tant bien que mal, la marche de l'Etat et à conjurer les dangers de toutes sortes qui guettaient et menacent toujours la sécurité et la stabilité du pays. Il en est résulté, en résumé, l'organisation des élections du 23 octobre 2011, les premières élections libres et transparentes depuis l'Indépendance et qui ont installé une assemblée constituante grâce à laquelle nous avons aujourd'hui une Constitution que « le monde nous envie ».
Cette première partie de la transition démocratique réussie a été déterminante pour la suite des événements comme le confirmera certainement la réussite du dernier épisode de cette même transition avec le second tour des présidentielles. Béji Caïd Essebsi remettra le pouvoir après le 23 octobre 2011 à Hamadi Jebali au cours d'une cérémonie d'une civilité dont la symbolique restera dans les annales. Par la suite, et face à un déséquilibre dangereux né de l'omnipotence et de la prépondérance de la Troïka et des dérives qui ont accompagné sa gestion au point de mettre en péril la sécurité de la Tunisie et la cohésion de son peuple, Béji Caïd Essebsi, en homme d'Etat, a su créer l'équilibre politique en fondant Nidaa Tounes, ce qui a eu pour effet bénéfique de stabiliser le pays et de rendre l'alternance possible ainsi que le veut tout système démocratique digne de ce nom.
Le parcours du candidat Moncef Marzouki, au cours de ses trois années d'exercice du pouvoir à la présidence de la République, est autrement plus accidenté, plus erratique et plus sujet à controverse pour un personnage censé être, a priori et à ce niveau, de par sa fonction, le plus consensuel et le plus rassembleur de nos responsables politiques. Il fut, au contraire, davantage porté aux mouvements d'humeur et au mélange des genres qu'à la maîtrise de soi qui sied à sa haute fonction. Il se montra le plus « turbulent », le plus hystérique et le plus brouillon des présidents en même temps que le « plus grand commun diviseur » des Tunisiens.
Les « gaffes » du président Marzouki, homme caractériel aux réactions et aux foucades imprévisibles, ne se comptent plus. Le voici qui accueille en son palais les fameuses ligues dites de défense de la révolution, bras séculier d'un islam politique d'importation, semblables aux pasdarans des premiers temps de la révolution iranienne, constituées en bandes « barbouzardes » pour écumer les rues et réprimer, entre autre, par la violence, pour le compte de la Troïka, des manifestations pacifiques comme celle du 9 avril 2012 ou celle devant le siège de l'UGTT ou pour « casser » les réunions publiques de l'opposition. Le voici encore qui converse toujours, sous les lambris du palais de la République, avec de « vénérables » cheikhs salafistes qui s'avéreront être, jusqu'à aujourd'hui, les maîtres à penser du salafisme, qu'il soit jihadiste ou prétendument « scientifique ». On notera, au passage, que ces cheikhs n'ont jamais accepté de considérer nos victimes du terrorisme parmi les civils, les forces de l'ordre et les militaires comme des « chouhadas » ni de prononcer ce mot en public.
On ne sait rien de ce que la plupart d'entre eux pensent de «l'Etat islamique » ou de « Daech » ou encore d' « Al Qaïda ». Le voici toujours qui ne prend aucune posture contre la fuite organisée de Abou yadh. Aucune position contre les nominations partisanes dans l'administration. Aucune position contre les violences multiples faites aux journalistes - contre lesquels il ne cesse de vitupérer -, aux artistes (épisode d'El Abdellya et autres), aux intellectuels et aux universitaires. Aucune position ferme contre les événements gravissimes de Siliana (tirs de grenaille contre la population) et autres manifestations de prosélytisme organisées dans nos rues par Ansar Chariâa avant que ce groupe ne soit déclaré terroriste. Cela sans parler de l'étrange ballet de limogeages et de nominations dirigé par Moncef Marzouki au sein de l'armée nationale, son différend avec le ministre de la Défense, Abdelkarim Zbidi ou aussi le règlement de comptes gratuit qui l'a opposé au gouverneur de la Banque Centrale, Mustapha Kamel Nabli, ou encore son mutisme complaisant concernant les dérives nombreuses des deux gouvernements Jebali et Laârayedh, alliance de la Troïka oblige.
Quant à notre politique étrangère dont le président de la République est censé être l'initiateur et le maître d'œuvre, commençons par citer le cas de la Syrie, pays et régime sur lesquels il a jeté de manière précipitée l'anathème, renvoyant un ambassadeur syrien qui n'était même pas là et jetant la colonie tunisienne en Syrie à son sort, sans Etat pour la protéger, et encourageant du même coup, directement ou indirectement, des milliers de nos jeunes, embrigadés par des passeurs jihadistes, à aller se faire tuer au pays de Sham au service d'une improbable et sanglante révolution islamique. Citons aussi ces relations pour le moins douteuses avec l'Etat du Qatar qui semble avoir réussi à vassaliser la Tunisie de la défunte Troïka dans le cadre d'un agenda ikhwani triangulaire réunissant le Qatar, la Turquie d'Erdogan et la Tunisie d'Ennahdha (surtout celle de Jebali, Chourou, Ellouze et autres faucons) et mis en vente par les chaines « Al Jazira », « Zitouna », « Al Mutawassat », « TNN », voix officieuses de l'Islam politique en Tunisie. Citons encore tous ces voyages qui ont tant coûté au contribuable sans contre partie palpable ou invisible et dont certains n'ont fait que tendre nos relations avec certains pays frères comme l'Algérie. Citons toujours cet épisode ubuesque au cours duquel il nous a concocté un communiqué ridicule pour admonester et dénoncer… le gouvernement nord coréen à des milliers de kilomètres de là.
Il n'est pas de doute que la Tunisie, comme l'ensemble des pays du Maghreb, est confrontée depuis l'avènement du « printemps arabe » à une forte vague de ce qu'on appelle l'Islam politique. Par ses actes et ses prises de positions, Moncef Marzouki, souvent porte-parole et partisan d'un mariage, partout qualifié par lui de possible et même de souhaitable entre l'Islam et la politique, montre chaque jour et, notamment, à travers sa campagne électorale, qu'il entend être un des acteurs de ce processus et le candidat privilégié du projet d'instauration d'un Etat ikhwani en Tunisie, prélude à l'islamisation politique de tout le Maghreb. Il s'est souvent plu dans ses déclarations à vendre l'idée que Islam et politique sont conciliables et qu'il compte bien le démontrer et l'appliquer, sans spécifier de quel Islam il parle, le tunisien sunnite, la saoudien wahabite ou le quatari. En tout état de cause, son comportement ces trois dernières années à la tête du pays laisse planer bien des doutes sur ses motivations et ses intentions véritables.
Les hommes politiques ne valent que par les idées et les projets qu'ils portent et les bilans dont ils se prévalent. Il est courant de voir qu'un footballeur de génie ne fait pas forcément un entraîneur compétent qui gagne. De même, un homme politique qui fut un opposant acharné, parmi beaucoup d'autres, à la dictature de Ben Ali, ne fait pas pour autant un homme d'Etat digne de ce nom et à la hauteur des défis posés au pays.
Loin d'un président terne, inconstant et instable, sans vision, ni idées, ni ligne directrice et ni panache comme l'a été, jusqu'ici, Moncef Marzouki, la Tunisie a plus que jamais besoin d'un président qui rassure et qui rassemble. Un président capable de redonner aux Tunisiens confiance en l'avenir, de procurer à la Tunisie stabilité, développement et prospérité à l'intérieur, et de restaurer son rayonnement à l'extérieur. Un président qui réconcilie notre pays avec son histoire, son unité et l'originalité de son modèle de société. Un président en mesure de vaincre les démons du repli, du rejet et du fantasme. Il est clair qu'avec le bilan largement négatif qu'il traîne depuis trois ans, Moncef Marzouki a montré qu'il n'est pas et ne peut être ce président-là.
*Membre du bureau politique de Afek Tounes


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