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Anciens présidents, des salaires qui ne passent pas
Publié dans Business News le 05 - 06 - 2015

Béji Caïd Essebsi vient d'annoncer qu'il reverra prochainement son salaire à la baisse et dira adieu à des avantages auxquels il pourra avoir droit en fin de mandat. Si Ben Ali, président en fuite, n'a pas bénéficié des rentes promises à tout ancien président, Moncef Marzouki et Foued Mebazaa, eux, y ont accès. Des avantages qui font débat à la lumière de la crise économique qui bat son plein aujourd'hui en Tunisie.
Dans une déclaration aux médias le 4 juin, Ridha Belhaj, directeur du cabinet présidentiel de Béji Caïd Essebsi, a annoncé la proposition d'un projet de loi portant sur la réduction des avantages accordés au président de la République. Tout en promettant une baisse du salaire de l'actuel président, il porte également modification de la loi 88 du 27 septembre 2005 concernant la rémunération et les avantages octroyés aux présidents de la République après cessation de leurs fonctions.
Il est à rappeler qu'en vertu de cette loi, le président de la République bénéficie, dès la cessation de ses fonctions d'une rente viagère équivalente à celle allouée au président de la République en exercice mais aussi des avantages en nature dont bénéficie le président de la République en exercice et notamment :
– un logement meublé et les agents chargés de ses services, les frais de son entretien, les frais relatifs au téléphone, au chauffage, à la consommation de l'eau, du gaz et de l'électricité.
– les moyens de transport et les chauffeurs,
– les prestations sanitaires qui lui sont nécessaires ainsi qu'à son conjoint et à ses enfants jusqu'à l'âge de vingt cinq ans.
Comble de l'ironie, cette loi a été promulguée par Ben Ali afin de se garantir une retraite en or, mais il fût l'unique ancien président à ne pas en avoir bénéficié. Ceux qui y ont droit aujourd'hui sont Foued Mebazaa et Moncef Marzouki et cette retraite suscite de nombreuses controverses.

En réalité, la polémique autour du salaire présidentiel avait éclaté dès le mandat de Moncef Marzouki. En parfait président post-révolutionnaire, il était indécent pour les masses de concevoir que leur président, au discours si terre à terre et si populiste, pouvait percevoir 30.000 DT par mois en pleine crise économique. Selon Adnène Mansar, conseiller à la présidence de l'époque, le président en exercice bénéficie, en effet, de 30.000 DT de salaire brut en plus de 15.000 DT de prime de logement, combinés à d'autres avantages.
Après la révolution, le mystère a continué à entourer le sujet du salaire présidentiel. A quelques mois du début de la campagne électorale, l'ancien locataire de Carthage avait annoncé une baisse des deux tiers de son salaire ainsi que l'allégement des dépenses de la présidence. « Le pays fait face aujourd'hui à une crise économique et financière. L'Etat doit être un modèle », avait-il déclaré dans un communiqué de la présidence de la République publié en avril 2014. Un communiqué qui ne donne, cependant, pas plus amples précisions. Si Moncef Marzouki qui avait déclaré sur El Hiwar Ettounsi ne pas gagner plus qu'un enseignant universitaire, rien ne peut prouver ses allégations ni établir qu'il a effectivement baissé son salaire, comme il l'a annoncé publiquement
Depuis cette annonce, en effet, aucun document officiel n'a clairement mentionné la baisse annoncée. Les conseillers et proches de Marzouki n'ont cependant pas cessé de clamer que le tiers du salaire présidentiel était versé, mensuellement, à des œuvres de charité. Ceci prouverait-il que l'Etat continue de payer la somme entière du salaire du président ?

Quant à Foued Mebazaa, premier président après Ben Ali, il a été accusé d'avoir promulgué, dans le secret le plus total, un décret loi qui attribuait au président une prime de logement supplémentaire de la valeur de 15.000 DT. Des allégations aussitôt balayées par le principal intéressé qui avait nié continuer à toucher le même salaire depuis 2011. Dans une déclaration aux médias, Mebazaa a expliqué qu'il perçoit actuellement 10.000 dinars nets par mois à la retraite (15.000 dinars bruts qui comprennent les salaires du personnel mis à sa disposition). Après seulement un mois d'exercice, Mebazaa continue cependant de bénéficier, à vie, d'une retraite présidentielle.

Une retraite qui a fait jaser à l'époque et continue encore à susciter des critiques. Un projet de loi avait été proposé, à l'époque, par la commission de législation générale de l'ANC. Il s'agit du projet de loi N°01/2013 fixant le système de retraite des présidents de la République et stipulant essentiellement que le président de la République bénéficie d'une retraite à vie équivalente à 50% du salaire attribué à un président en exercice tout en gardant tous ses avantages pendant trois mois après la fin de son mandat excepté celui de l'habitation. Par ailleurs, pour être éligible à ce régime de retraite, le président devra obligatoirement avoir exercé pendant au moins une mandature complète et il devra renoncer à cette rente s'il perçoit un salaire d'une autre activité professionnelle rémunérée.
En septembre 2013, la commission, ayant envoyé une correspondance au gouvernement pour lui transmettre la grille salariale de tous les ministres et la présidence qui lui permettra de replacer le projet de loi par rapport au contexte, n'avait pas reçu de réponses et a décidé, par conséquent, de suspendre l'examen de ce projet, selon l'association Al Bawsala. Nous avons essayé d'en savoir plus auprès de Kalthoum Badreddine, présidente de la commission de législation générale de l'ANC, mais n'avons pas réussi à la joindre.

Force est de reconnaitre que celui qui en parle le plus en fait le moins. Moncef Marzouki n'avait cessé de vouloir changer l'image de la présidence de la République en voulant démystifier l'image construite par Ben Ali. A coup de discours populistes et de déclarations démagogiques, il a tout de même continué à percevoir de l'Etat tunisien les mêmes avantages annoncés par son précurseur. Béji Caïd Essebsi pour sa part a transformé l'essai étant donné que l'annonce a été fortement saluée à peine annoncée, en pleine campagne « Où est le pétrole » tentant de discréditer le pouvoir en place. Pour l'instant, le projet de loi proposé par la présidence devra être soumis à l'approbation du conseil des ministres et voté, ensuite, par les élus réunis en plénière à l'ARP si toutefois il s'avère être plus que du bluff.


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