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Les Tunisiens basculent du croque-mort Marzouki au zakkar Marzouk
Publié dans Business News le 17 - 06 - 2015

Deux actes terroristes sanglants et un accident de train en l'espace de 24 heures en Tunisie. Bilan total : 21 morts. C'était les lundi et mardi 15 et 16 juin 2015. Les Tunisiens s'attendaient à un deuil national ou, à la limite, à une certaine discrétion. Au lieu de quoi, le parti au pouvoir a convié ses milliers de fans à célébrer son troisième anniversaire à la coupole d'El Menzah, en présence de ministres et de conseillers à la présidence de la République.

Il fut un temps, pas si lointain que cela, où la Tunisie n'arrêtait plus de décréter le deuil national, à la suite d'actes terroristes barbares. Le président de la République allait lui-même aux enterrements et portait lui-même les cercueils des martyrs au point qu'il a été ironiquement dénommé « croque-mort » dans les médias et les réseaux sociaux. C'était l'époque de Moncef Marzouki, moqué à chacun de ses gestes et critiqué à chacune de ses absences de gestes. Les superstitieux l'accusaient ouvertement de porter la poisse et les « sages » qualifiaient ses actes de « pur populisme », tant il en faisait en trop.
Le « croque-mort » est éjecté du palais par les élections, mais ceci n'a pas fait arrêter pour autant les actes terroristes. Ni la poisse. Les 24 heures, des lundi 15 et mardi 16 juin 2015, resteront gravées dans les mémoires, au vu du nombre de morts et de la concomitance de l'accident avec les deux actes terroristes de Ghardimaou (Jendouba) et Bir El Hfey (Sidi Bouzid).


Les nouveaux gouvernants, théoriquement pointilleux quant au respect des règles protocolaires, du prestige de l'Etat et des « codes », étaient attendus sur les lieux du drame et chez les familles des martyrs, notamment parmi les soldats. Les familles resteront seules. Ils étaient également attendus par leurs propres électeurs et fans qui avaient espoir en eux. Ils seront déçus.
Et, naturellement, ils étaient attendus au tournant par l'opposition qui guettait le moindre faux pas. Cette dernière sera servie et n'hésitera pas, un instant, à exploiter les drames survenus pour marquer des points et « descendre » ces gouvernants qui ne respectent pas la vie humaine. Dans ce registre de l'exploitation des drames, l'opposition ne fait que rendre la monnaie de leurs pièces aux actuels gouvernants. Et ces derniers leur ont tendu un long bâton pour se faire battre.


Mardi 16 juin, pendant que les Tunisiens n'ont pas encore séché leurs larmes, ni enterré leurs morts, le parti au pouvoir Nidaa Tounes célébrait son troisième anniversaire. Le maître de la cérémonie, qui s'appelle Mohsen Marzouk, fait sa première sortie officielle en sa qualité de secrétaire général. Dans les cercles qui se prétendent prospectivistes, on le dit futur chef du gouvernement, voire futur chef de l'Etat. On n'en est pas encore là, mais M. Marzouk fait comme si, avec des gestes théâtralisés (photos ci-dessus) et un entourage de haute facture. Le nouvel « homme fort » de Nidaa était bien entouré. Un peu trop bien même, quand on voit le président de l'Assemblée des représentants du peuple et des ministres et des conseillers à la présidence de la République supposés être « sages » et « matures ». On pense notamment aux Saïd Aïdi, Slim Chaker et Ridha Belhadj. Ou encore aux jeunes futurs dirigeants du parti (et du pays) tels Slim Azzabi, Wafa Makhlouf et Firas Guefrech. Certes, ils sont tous membres fondateurs ou militants de la première heure de Nidaa, mais pareilles apparitions publiques étaient à éviter en ces circonstances, selon plus d'un. Non seulement, il n'y avait point de discrétion, mais ces « personnalités » posaient joyeusement devant les caméras entre elles et avec les fans, venus des quatre coins du pays. On se bousculait pour les photos et l'équipe officielle de communication du parti au pouvoir se faisait une joie de publier tous ces clichés festifs sur les réseaux sociaux.
Pire, c'est la présence du « tabbel » et « zakkar » (troupe folklorique tunisienne) qui a le plus choqué. Les dirigeants de Nidaa avaient beau dire que l'anniversaire n'allait pas être festif, les faits les démentaient allégrement. Quant aux fans, ce sont les scènes habituelles dans pareilles cérémonies. Les bousculades à l'entrée des portes, des échauffourées par-ci et des tentatives de séduction par là.


L'opposition, notamment du côté des militants du Harak de Moncef Marzouki, du CPR et d'Attayar, a rebondi de suite pour crier au scandale et épingler l'indécence de ces dirigeants qui ne respectent rien.
Mais les attaques viendront de l'intérieur même de Nidaa. Karim Baklouti Barketallah, fort actif sur les réseaux sociaux et au sein de Nidaa lors des campagnes électorales, n'y est pas allé du dos de la cuillère.
« Aujourd'hui, dit-il, nous devions fêter les trois années de la naissance de notre parti et nous avons opté pour la facilité. Discours et chants sous la coupole d'El Menzah. A ce point il n'y avait pas moyen d'organiser des ateliers de travail ouverts avec nos ministres et députés, en prélude à notre congrès ?
A ce point la médiocrité l'emporte sur le vrai travail de fond ? Nous n'avions vraiment rien à proposer que ces tabbal et zakkar alors que nos agents de l'ordre tombaient la veille sous les balles des terroristes et que 20 de nos citoyens mourraient affreusement dans un accident de train ? Est-ce qu'il y avait vraiment de quoi être festifs ? Je me sens gêné et mal à l'aise ! »


Du côté de Nidaa, on se défend et on jure ses grands dieux que l'on a multiplié les chants patriotiques, que l'on a entonné l'hymne national à souhait et que l'on a ramené des imams pour réciter le coran en hommage aux martyrs. Ceci est vrai, mais la perception globale était totalement inverse. Il y avait trop de photos souriantes et on ressentait l'ambiance festive des participants et des participantes sur leur 31 et hyper maquillées.

Derrière cette ambiance, la scénarisation et la théâtralisation, un certain Fadhel Jaziri. Mais il ne saurait être rendu responsable de quoi que ce soit quand on a un nouveau secrétaire général qui a tout fait pour occuper le poste. Un secrétaire général qui a longtemps critiqué ses adversaires politiques (de l'extérieur, mais aussi de l'intérieur) pour leurs moindres faits et gestes. Ce que l'on attendait de Mohsen Marzouk était l'annulation pure et simple de la cérémonie d'anniversaire, assimilée plutôt à une cérémonie de sa propre investiture. S'il ne fallait pas beaucoup de courage pour annoncer cette annulation, il fallait de l'humilité. Mais celle-ci fait apparemment défaut chez les nouveaux gouvernants, un peu trop grisés par leur victoire, au point d'oublier les « codes » en matière de gouvernance.


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