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Assassinat de Mohamed Brahmi : Trois ans après, la vérité aux abonnés absents !
Publié dans Business News le 25 - 07 - 2016

Il y a de cela 3 ans, jour pour jour, que la Tunisie s'est réveillée sur une funeste nouvelle. Le leader nationaliste de gauche, Mohamed Brahmi est froidement assassiné, criblé de balles, devant les membres de sa famille. En l'espace de quelques mois, en cette année 2013, c'est le deuxième assassinat politique d'un leader de l'opposition, après celui de Chokri Belaïd. Les Tunisiens sont sous le choc. Ce meurtre bouleversera le paysage politique tunisien et entraînera la chute de la Troïka et l'avènement du gouvernement Mehdi Jomâa.

Mohammed Brahmi, député à l'Assemblée nationale constituante (ANC), fondateur du Courant populaire, opposant à la Troïka, alors au pouvoir lors des faits, est assassiné, à l'âge de 58 ans en sortant de sa maison, en plein jour. Ce jour-là, la Tunisie fêtait la proclamation de la République, deux ans après la chute du régime Ben Ali en 2011 et la tension était palpable dans le pays. Il faut dire que le meurtre de Chokri Belaïd en février de la même année a enclenché une crise qui a eu raison du gouvernement Hammadi Jebali, sauf que le climat de grogne et l'escalade de la violence ont continué sous Ali Laârayedh.
L'ancien député ne ratait pas une occasion pour critiquer la Troïka et particulièrement le mouvement Ennahdha. Tout au long de son mandat Brahmi s'est ouvertement opposé au gouvernement en place mené par les islamistes. Son assassinat a produit un véritable séisme. On se rappellera qu'au lendemain du drame, les forces de l'opposition avaient organisé le sit-in Errahil. Des députés de l'ANC, dont les travaux ont été suspendus, ont rejoint ce mouvement. Devant le siège de l'Assemblée des milliers de Tunisiens ont appelé au départ de la Troïka. Au bout de semaines de pressions et la mise en place du fameux Dialogue national, le gouvernement Ali Laârayedh finit par céder. L'équipe de Mehdi Jomâa, composée de technocrates, hérite d'une feuille de route qui consiste, entre autres, à mener le pays à bon port, jusqu'à la tenue des élections législatives et présidentielle.
Les gouvernements successifs ont réitéré leur engagement à dévoiler toute la vérité sur les assassinats de Belaïd et Brahmi, alors que le président de la République avait promis lors de sa campagne électorale de tout faire pour révéler la vérité, sauf que les familles attendent toujours.
L'affaire titube alors que plusieurs éléments de l'enquête révèlent des informations cruciales. Quelques mois après le meurtre, un document du ministère de l'Intérieur est fuité. Il s'agit d'un document reçu par le département de la part de la CIA, faisant état que le député était la cible de menaces sérieuses venant d'un groupe islamiste radical. Document reçu en date du 12 juillet 2013, à quelques jours seulement de l'assassinat. Le comité de défense de Brahmi pointe du doigt le ministère, affirmant l'implication de hauts responsables dans la dissimulation et la destruction de documents. Plusieurs plaintes sont déposées contre plusieurs responsables. Walid Toujani, alors directeur général de la Sûreté nationale, sous la Troïka est ainsi accusé de ne pas avoir dévoilé l'identité d'un criminel dans une affaire de terrorisme, d'avoir caché des preuves d'accusation et des preuves de préparation d'un acte terroriste.
Dans les milieux sécuritaires on parle même de l'existence d'une police parallèle. Plusieurs témoignages ont révélé durant l'enquête que le terroriste Aboubakr Al Hakim, activement recherché par le ministère, avait été vu avant la mort du député à bord de la voiture d'un sécuritaire. Il s'agit de Abdelkarim Laâbidi, alors directeur de l'équipe de protection des avions à l'aéroport de Tunis-Carthage. Un mandat de dépôt est émis à son encontre, accusé d'avoir participé à l'assassinat. En décembre 2014, une vidéo d'Aboubaker Al Hakim est diffusée par les organes de propagande de Daech. Dans cette vidéo il a revendiqué l'assassinat de Chokri Belaïd ainsi que celui de Mohamed Brahmi. Aujourd'hui, ce même Abdekarim Laâbidi a été libéré…

Au début de ce mois de juillet 2016, le membre du comité de défense de Chokri Belaïd, Nizar Snoussi, a révélé, d'après des PV officiels, que les parties prenantes au dossier de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, dont notamment le juge d'instruction du bureau 13, étaient au courant de ce qu'il est advenu des armes ayant servi à tuer Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
Il a expliqué que les trois suspects appréhendés dans l'affaire Chokri Belaïd ont déclaré avoir remis deux armes à une tierce personne, dont il a préféré taire le nom, qui les a cachées dans un paquet de lait avant de les jeter à la mer « probablement entre La Goulette et Ezzahra ».
« Tous ces faits sont avérés » a souligné M. Snoussi, « mais nous avons été abasourdis de ne pas retrouver ces éléments dans le dossier de l'affaire !», s'est-il exclamé.

Lundi 25 juillet 2016, le Front populaire et les proches de Mohamed Brahmi ont commémoré le 3ème anniversaire de son assassinat. Ces camarades et sa famille sont déterminés à ce que la vérité soit dévoilée. Mbarka Brahmi a affirmé que certaines parties de la justice tunisienne ne veulent pas imputer l'assassinat de son mari aux véritables commanditaires de ce meurtre. Elle a souligné que l'Etat tunisien cherche, délibérément, à étouffer le dossier de l'assassinat.

Certains observateurs dénoncent un accord tacite entre les deux partis, aujourd'hui alliés, Nidaa Tounes et Ennahdha, pour que la vérité ne soit jamais révélée et que, surtout, la responsabilité d'Ennahdha ne soit jamais remise sur la table. Les proches de Mohamed Brahmi sont convaincus que si jamais la vérité était révélée, il y aurait plusieurs têtes qui vont tomber…


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