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L'instance provisoire de justice judiciaire réagit à l'affaire du magistrat soupçonné de pédophilie
Publié dans Business News le 11 - 08 - 2016

C'est une affaire qui secoue le monde des magistrats depuis quelques semaines déjà. On ne parle que de cela dans les couloirs des palais de justice, les salles de rédaction, les études d'avocat et les syndicats. Les médias ont tu l'affaire pendant un temps, faute de preuves suffisantes permettant d'étaler une sale affaire devant l'opinion publique et le monde extérieur. Le syndicaliste sécuritaire Issam Dardouri devait en parler mardi dernier lors d'une conférence de presse interdite à la dernière minute. L'autre syndicaliste Walid Zarrouk voulait également en parler, mais il croupit en prison depuis plusieurs jours.
Visiblement, la cocotte vient d'éclater si l'on témoigne par ce communiqué, très langue de bois, de l'Instance provisoire de la justice judiciaire. L'instance n'a pas voulu entrer dans le détail de l'affaire se suffisant de généralités qui en disent long et pas assez.
Dans son communiqué (que vous retrouvez ci-dessous dans sa forme originale en langue arabe), l'instance parle d'une plainte déposée par l'Organisation tunisienne de la sûreté et le citoyen (présidée par Issam Dardouri) auprès du ministre de la Justice en date du 20 juillet sans indiquer la teneur ou le sujet. Le communiqué se suffit, dans son introduction, de dire « suite à ce qui a été publié par certains médias autour des accusations contre un substitut du procureur de la République du pôle antiterroriste le suspectant d'avoir commis un crime portant atteinte à la magistrature et son prestige ». Plus loin dans le communiqué, il est écrit que le ministre a transmis le dossier le même jour à l‘instance provisoire de la justice judiciaire pour information et à l'inspecteur général du ministère pour enquête.
Dès le lendemain, soit le 21 juillet, le magistrat accusé a présenté sa démission, mais elle lui a été refusée, vu le début du déclenchement d'une série de procédures.
En date du 28 juillet, l'inspection générale du ministère achève son enquête, après avoir entendu toutes les parties prenantes, et transmet une note au ministre pour lui proposer le renvoi du magistrat devant le conseil de discipline et de déclencher les poursuites judiciaires sur la base de l'article 23 du code des procédures pénales ainsi que la prise des dispositions nécessaires sur la base de la loi 26/2015 relative à la lutte antiterroriste et le blanchiment d'argent, ainsi que les textes régissant le code de l'enfant.
Le communiqué se suffit ensuite de citer quelques procédures légales et courriers avec le ministre, sans pour autant s'étaler sur l'affaire, ni même dire de quoi il s'agit au juste, et s'achève par la formule, désormais classique, de signaler qu'il s'agit d'un acte isolé et que l'Instance refuse qu'on utilise cette affaire pour porter atteinte à la réputation de la magistrature et de mettre en doute la confiance des citoyens en leur justice et du rôle imparti du pôle antiterroriste.

S'il est tout à fait compréhensible que l'instance s'interdise de parler d'une affaire pendante devant la justice, d'autant plus qu'elle salit l'image de la magistrature, il est bon de signaler qu'il y a un minimum d'informations qui doivent être communiquées au public, sans pour autant s'étaler dans les détails. Dans les démocraties qui se respectent, et où la justice est fortement respectée par tous, non seulement ces affaires sont étalées à la une des journaux, mais on n'hésite pas non plus à citer les noms des suspects dès lors qu'ils sont de hauts fonctionnaires de l'Etat ayant failli à leur mission et à la déontologie.
De quoi s'agit-il ? Sachant que nous-mêmes en tant que média, nous marchons sur des œufs, nous n'allons pas nous étaler dans les détails, ni donner les noms des protagonistes.
L'affaire serait liée à l'infiltration d'une gamine de 17 ans dans des réseaux terroristes, avec l'accord du procureur de la République.
Ces infiltrations ont permis de faire tomber plusieurs réseaux terroristes et faire échouer un certain nombre d'attentats.

Au moment du debriefing de cette gamine, le substitut du procureur de la République aurait succombé à son charme. On ignore qui a tenté de séduire l'autre, mais d'après nos informations il y aurait eu des relations sexuelles entre les deux, et ces actes auraient été filmés dans une vidéo qui a circulé ensuite entre certains hauts syndicalistes sécuritaires. Auraient-ils essayé de monnayer cette vidéo pour obtenir quelque chose auprès du magistrat ou des autorités ? On l'ignore. Toujours est-il que l'un est suspendu de son travail et l'autre en prison.
Le substitut du procureur, quadragénaire et père de deux jeunes enfants, s'est retrouvé en tout cas en plein milieu de ce scandale et il aurait tenté d'en échapper par une démission. Démission refusée, comme indiqué ci-dessus, et il n'est pas exclu qu'il soit arrêté d'un moment à l'autre, au vu de la gravité des faits reprochés.
D'après les photos de la gamine que Business News a pu visionner, on voit certaines qui semblent avoir été prises dans les bureaux mêmes de hauts fonctionnaires de justice, peut-être celui du substitut en question. Celle que nous publions ci-dessus figure dans ce jeu et appartient à la gamine dans ce qui semble être le bureau du substitut.
Il ne s'agit pas d'un simple fait isolé d'un homme incapable de tenir sa braguette, mais d'un scandale d'Etat qui implique plusieurs départements.
Comment expliquer qu'une gamine soit utilisée pour infiltrer des terroristes ? Comment expliquer que le magistrat ait pu séduire ou se laisser séduire par un témoin ou un suspect, sans qu'il n'y ait eu de garde-fou parmi les magistrats instructeurs ? Comment expliquer que leurs scènes intimes aient été filmées à l'insu d'un magistrat d'un département de justice si important et théoriquement au fait de ce type de pièges basiques ?
C'est certainement en tenant compte de toutes ces considérations que le président de la plus haute instance judiciaire nationale a préféré en dire trop et pas assez dans son communiqué… Il se trouve cependant qu'on ne peut pas étouffer un scandale en commettant une autre erreur, celle de priver le public d'un minimum d'informations auquel il a droit.


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