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Nous sommes cocus depuis 2011
Publié dans Business News le 19 - 12 - 2016

A l'actualité cette semaine, une gamine de 13 ans engrossée par son petit-ami de 20 ans. Polémique, grosse polémique. Pendant trois jours, on ne parle plus que de cela et de la nécessité de modifier l'article 227bis du code pénal lequel prévoit que « l'engrosseur » se marie avec l'engrossée pour échapper à la case prison.
Deuxième polémique de la semaine, la démission de Abderrahman Haj Ali, directeur général de la Sûreté nationale. Cette grosse polémique n'a duré que deux jours, le temps d'accuser les lobbys de tous les maux du pays et d'avoir poussé le valeureux directeur à la démission.
Troisième polémique, l'assassinat de Mohamed Zouari, paix à son âme, par des tirs à bout portant. Israël, le Mossad, les Sionistes et les puissances sataniques sont sur le banc des accusés.
Quatrième polémique, le silence des autorités et des médias et le refus de ces mêmes médias (forcément inféodés) de traiter Mohamed Zouari en martyr.
Cinquième polémique, le reportage effectué à Sfax et à Tunis par un journaliste à la nationalité inconnue pour le compte d'une télévision israélienne à propos de l'assassinat de Mohamed Zouari. « La Tunisie est cocufiée, sa terre est souillée, où sont les autorités, c'est quoi ce bordel, c'est quoi ce gouvernement, c'est quoi cet Etat ? », peut-on lire un peu partout chez les vierges effarouchées, tous acabits confondus.

On le voit, les faits sont là, en l'espace de sept jours seulement, l'opinion publique tunisienne a été assimilée à une balle de tennis que l'on a transposé d'un sujet à un autre au gré de l'actualité. Elle plonge jusqu'à l'ivresse, donne son avis, insulte l'avis contraire et croit détenir la vérité. Un peu de recul et on pourrait peut-être admettre que l'idée même de vérité est un mensonge. Un peu de hauteur alors ? Nous préférons la bassesse, hélas.
Pour la première polémique, il y a carrément eu des manifestations où l'on criait qu'il est inadmissible qu'il existe encore une loi en Tunisie permettant à une fille de se marier avec son violeur. Gare à ceux qui rappellent cette évidence que les lois tunisiennes n'autorisent pas une telle atrocité, gare à ceux qui rappellent que la gamine a couché avec son petit-ami avec son consentement. Les répliques sont toutes prêtes, « on ne saurait parler de consentement, puisqu'on suppose qu'une fille de 13 ans n'a pas encore la latitude de distinguer le bien du mal et de savoir que la sexualité est mal. Il faut changer la loi, il n'y a pas matière à discuter ! »
D'accord, il faut changer la loi, c'est indéniable, mais changer la loi dans quel sens ? Pour proposer quoi ? On ferait quoi pour les jeunes couples de collégiens qui s'adonnent au sexe dès leur adolescence et ils sont très nombreux ? On ferait quoi pour les garçons à peine majeurs qui couchent avec leur petite amie encore mineure avec une toute petite différence d'âge ? Et si c'est la fille qui est majeure et que le mineur est le petit-ami ? Et comment justifier tout cela à nous-mêmes, nous dont les grands-mères ont été mariées à 15 ans ? Et pour ce cas précis de la gamine de 13 ans d'une bourgade du Kef, on ferait quoi ? On laisse son petit-ami, le père de son enfant, en prison tout en la séparant de sa progéniture ?

Beaucoup de questions sans réponses turlupinent encore les esprits alors que le sujet a été relégué au second plan avec la démission de Abderrahman Haj Ali.
L'opposition dessine la chose comme étant une catastrophe et rappelle que c'est Caïd Essebsi junior et les lobbys machiavéliques qui sont derrière. Les insultes fusent contre le président de la République, son fils et les « sales » d'esprit qui rôdent autour. Abderrahman Haj Ali devient soudain le héros grâce à qui la Tunisie a obtenu plusieurs victoires sécuritaires.
C'est pourtant ce même président qui a nommé ce « héros » et c'est cette même opposition qui ne voyait aucune qualité à ce président et aux personnes qu'il a nommées. La cohérence ? Peu importe.
Alors pourquoi M. Haj Ali a-t-il démissionné ? Pourquoi a-t-il subi des pressions ? Pourquoi y a-t-il eu ces pressions ? Est-il vraiment un héros patriote, comme le dessine l'opposition ou bien quelqu'un qui ne fait plus l'affaire comme le disent les lobbys ?
Beaucoup de questions sans réponses turlupinent encore les esprits que le sujet a été relégué au second plan avec l'assassinat de Zouari qui coïncide (on va dire que c'est une coïncidence) avec la démission.

Ce type, paix à son âme encore une fois, était juridiquement considéré comme terroriste il n'y a pas très longtemps. Il est rentré en Tunisie grâce à l'amnistie générale et n'a rendu de comptes à personne. Il a quitté le pays vers l'âge de 22-23 ans et a rejoint des mouvements armés.
L'enquête est ouverte, le juge commence à procéder à recueillir ses premiers éléments, quand le journaliste Borhène Bsaïes déclare que des services israéliens seraient derrière. Il est tout de suite moqué par quelques uns, dont certains parmi ses anciens collègues de la chaîne Attessia.
Paradoxalement, ce sont les pires ennemis de Borhène Bsaïes qui relaient ses propos, notamment les islamistes et les LPR. Hier encore, ils lui ôtaient toute crédibilité. Aujourd'hui, ils prennent ce qu'il dit pour de l'argent comptant et s'offusquent du silence des autorités et du traitement médiatique méprisant de l'assassinat. « Mohamed Zouari est un martyr, il a été tué par l'ennemi israélien, honte à vous les journalistes tunisiens ! Même les journaux israéliens confirment l'implication de leur pays ».
Ceux qui s'offusquent du fait que Zouari n'a pas été traité de martyr par les autorités sont les mêmes qui ôtent ce qualificatif à nos valeureux soldats assassinés par les terroristes. Ceux qui s'offusquent du traitement médiatique méprisant sont les mêmes qui reprochent aux médias de surfer sur le buzz et de relayer des informations non vérifiées. La cohérence ? Peu importe.

Dans la présente affaire, il y a une instruction judiciaire en cours et le bon sens exige que le procureur ou le ministère de l'Intérieur se prononcent sur les premiers éléments de l'enquête, avant de relayer quoi que ce soit et de prendre position.
Pour le moment, ce que l'on sait en ce lundi 19 décembre 2016 quatre jours après l'assassinat c'est qu'il y a quelques journaux israéliens qui relaient un journaliste tunisien qui a dit qu'Israël serait impliqué. Il y a d'autres journaux israéliens qui démentent cette version en rappelant que les services de leur pays ne sauraient exécuter une telle mission avec tant d'amateurisme en laissant autant de traces derrière eux. Et il y a la branche armée du Hamas qui s'approprie officiellement l'affaire en déclarant que Mohamed Zouari est un des leurs.
Et si Borhène Bsaïes a été manipulé par ses informateurs ? Et si la branche armée du Hamas n'a fait qu'exploiter cet élément pour se donner du crédit et de l'héroïsme ? Et si ce n'était qu'un règlement de comptes entre factions ? Et si ce sont les services turcs qui sont derrière l'assassinat de Mohamed Zouari dans l'objectif de le faire taire ? Hypothèses fantaisistes ? Pas plus que celle qui fait le plus de bruit !
N'empêche, ces questions n'ont même pas effleuré l'esprit de plusieurs partis. Ils ont plongé la tête la première en prenant pour de l'argent comptant la version de Borhène Bsaïes appuyée par le communiqué de la branche armée du Hamas.
Les autorités tunisiennes ont, heureusement, eu suffisamment de hauteur pour refuser d'aller dans une quelconque direction, en attendant les premiers éléments de l'enquête. On ne saurait en effet accuser quiconque sur la seule base d'une déclaration d'un groupe armé. Même si ce groupe milite pour une si juste cause qu'est la libération de la Palestine. Quelle position tenir face à un individu qui prend les armes (même si ces armes ne sont que des drones) dans un pays comme le nôtre ? Il dit qu'il est combattant pour la Palestine, mais ça c'est ce qu'il dit ! Comment distinguer un combattant d'un terroriste ? Ca veut dire quoi combattant pour la Palestine dans un pays qui se trouve à 3500 kilomètres d'Israël ? Comment distinguer celui qui part en Turquie ou en Syrie pour rejoindre Daech de celui qui part dans ces mêmes destinations pour rejoindre Hamas ?

Beaucoup de questions sans réponses turlupinent encore les esprits que le sujet a été relégué au second plan avec le reportage réalisé par le journaliste à Tunis et à Sfax au profit d'une chaîne israélienne.
On joue encore une fois aux vierges effarouchées en feignant de découvrir que la terre tunisienne est devenue une destination privilégiée des espions. « On nous a cocufiés », pleure-t-on un peu partout.
Ce sont pourtant les mêmes qui ont ouvert la porte et accueilli à bras ouverts tous les amis d'Israël. On se rappelle encore comment Hamadi Jebali et Ali Laârayedh recevaient John McCain, comment des Américains se baladaient à l'ANC la veille de la promulgation de la « meilleure constitution » de l'Histoire, comment Hamadi Jebali est allé inaugurer l'antenne tunisienne de l'agence turque Anadolou ou encore les nombreuses organisations financées par George Soros en Tunisie. Des espions, il y en a partout dans le pays depuis 2011 au vu et au su de tous, mais seul le journaliste collaborateur d'une chaîne israélienne dérange !
Un dicton tunisien dit à peu près ceci : « Un vent t'emporte et un autre vent te ramène ». Il signifie que l'on est manipulables à souhait. L'actualité de cette semaine le prouve à merveille, l'incohérence dans les principes en sus.


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