Depuis l'avènement de la révolution de 2011, les Tunisiens ont eu des différends sur tout ou presque. Une chose a néanmoins uni le peuple dans sa totalité, un respect maintes fois exprimés envers l'armée nationale. Lancée le 30 juin 1956, au lendemain de l'indépendance, l'armée nationale fête aujourd'hui son 61ème anniversaire. Depuis les premiers jours du soulèvement populaire contre la dictature et l'ancien régime, l'armée a vite fait de choisir son camp, en se rangeant immédiatement du côté du peuple, gagnant ainsi à jamais sa gratitude et son profond respect.
Le président de la République Béji Caïd Essebsi a inauguré, à l'occasion de la commémoration de l'anniversaire des armées, l'Ecole du renseignement militaire et de la sécurité de l'Aouina ce vendredi 30 juin 2017. Une institution qui a pour but de former les forces armées tunisiennes dans le domaine de la stratégie militaire et du renseignement, dans le cadre d'entrainements militaires, formations et spécialisations en formation continue. Les membres de nos forces armées sélectionnés seront qualifiés pour des missions hors du territoire tunisien, en vertu des accords militaires avec les pays amis de la Tunisie, et ainsi opter pour une ouverture sur le niveau national et international des forces armées tunisiennes. Le chef de l'Etat a effectué une visite après l'inauguration dans les locaux de l'école, accompagné de Farhat Horchani, ministre de la Défense pour y découvrir les classes, salles d'entrainement ainsi que la bibliothèque numérique mise à la disposition des futurs étudiants. Béji Caïd Essebsi, s'est également rendu à la caserne militaire de l'Aouina afin d'assister aux festivités organisées pour l'occasion. Il a déclaré dans un discours prononcé pour l'évènement, que la guerre contre le terrorisme est un combat sans fin et qu'il est nécessaire de coopérer, tous ensemble, afin d'éradiquer ce fléau. Il a également salué le travail et les efforts des forces armées qui représentent une victoire des libertés, de la démocratie et des valeurs de l'Etat, contre les menaces terroristes. Dans son discours, Le président n'a pas manqué de remercier les habitants de Ben Guerdène qui ont contribué avec bravoure à cette guerre et ont coopéré avec les forces armées pour la sécurité de l'Etat.
En 2017, la Tunisie a été classée 76ème plus grande puissance militaire du monde sur 132 pays, selon le site américain Global Fire Power. L'armée tunisienne compte en 2016, 80000 réguliers et 12000 réservistes pour un budget alloué de 2016,152 MD. La Grande muette comme on l'appelle communément a été frappée dans sa chair, à plusieurs reprises par les ennemis de la nation et a dû payer par son sang la démocratie tunisienne naissante qui a ouvert la boite de pandore laissant émerger un fléau jusque là enfoui, le terrorisme. A l'aube de la révolution, nombreux soldats perdent la vie dans des affrontements avec des individus armés. A Rouhia, à Feriana, à Bir Ali Ben Khalifa, à Fernana et à Douar Hicher, ces affrontements, coutent la vie à des soldats de l'armée nationale et permettent de réaliser des saisies qui donnent une idée de l'ampleur du fléau.
En 2013, la guerre contre le terrorisme entame un tournant tragique. Les attaques contre les militaires et les sécuritaires décuplent en nombre et en force, des mines explosent aux pieds des soldats et font en 2013, nombreux blessés dans les rangs des forces armées. Le 29 juillet 2013, une embuscade est menée contre une patrouille de l'armée au mont Châambi et fait 8 morts dans les rangs de l'armée. Le Lieutenant Nizar Ben Ali Mkacher, le Caporal-chef Lotfi Ben Hsan Elmouldi ,le Caporal Maher Ben Abdelmajid Guesmi, le Caporal Hedi Ben Hmed Saadi, Caporal Tarek Ben Hosni Othmeni, le Caporal Marouene Ben Ali, le Soldat de première classe Yassine Ben Hammadi Hichri, 24 ans et le Soldat de deuxième classe Maher Ben Mohammed Elhedi Ammar, y laisseront la vie, plongeant le pays dans l'effroi et mettant les Tunisiens devant une réalité bien plus sombre qu'ils ne voulaient bien croire.
La guerre contre le terrorisme prend alors de l'ampleur et les différentes descentes et attaques continueront depuis de causer des pertes au sein de l'armée. Le 16 juillet 2014, deux groupes armés ont attaqué deux points de contrôle militaire, situés à Henchir El-Talla, dans le mont Châambi, à Kasserine, faisant 14 morts parmi les militaires. Dix jours plus tard, deux autres soldats sont tombés dans une attaque menée contre des véhicules de l'armée à Sakiet Sidi Youssef. Nombreux autres soldats succomberont à des explosions de mines et tomberont en martyrs dans des attaques sporadiques perpétrées depuis par les terroristes.
Aujourd'hui, l'armée fête son anniversaire, amputée certes de nombreux de ses fils mais forte de sa cause et du soutien de tout un peuple. Une cause que nos soldats défendent avec bravoure enchainant désormais les réussites et mettant à genoux un ennemi qui a pensé puiser sa force dans le sang et la barbarie et qui n'aura au final réussi qu'à unir et à souder contre lui la Tunisie toute entière.