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Quand le pays a mal à la tête, le Front chauffe
Publié dans Business News le 12 - 01 - 2018

Le parti de gauche, le Front populaire, est désigné par le gouvernement comme le premier bénéficiaire des manifestations et des actes de violence perpétrés durant les trois derniers jours. Toutefois, ce n'est pas le premier gouvernement à accuser le Front de la sorte. Le parti de gauche, quant à lui, tente de se démarquer de ces accusations tout en essayant de rester fidèle à ses principes.

Béji Caïd Essebsi quand il était Premier ministre, Hammadi Jebali, Ali Laârayedh, Habib Essid… Tous, à un moment ou à un autre, ont accusé les partis de gauche ou nommément le Front populaire d'être derrière des contestations sociales et des actes de vandalisme et de violence. Habib Essid avait même laissé entendre, lors des évènements de Kerkennah en 2015, que le Front populaire contrôlait l'île. La dernière estocade a été portée par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, le 10 janvier 2018 lors de sa visite à Al Batan. Il a déclaré que le Front populaire incitait les gens à manifester et à sortir dans la rue pour faire tomber la Loi de finances 2018.
Plusieurs centaines de sympathisants de Nidaa Tounes ont ensuite emboité le pas et ont commencé une campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux visant particulièrement Hamma Hammami, porte-parole du Front populaire. Des photos privées ont été dévoilées montrant le leader de gauche dans des restaurants ou de belles maisons, avec des commentaires désobligeants qui tentent de le discréditer et de dire en filigrane qu'il ne porte pas réellement les soucis du peuple. Une campagne nauséabonde et démagogique somme toute habituelle comme les fans de Nidaa ont coutume de lancer.

Mais d'où vient tout ce pouvoir de nuisance que l'on prête si volontiers au Front populaire ? Selon Zied Lakhdhar, député et secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié (Watad), le Front populaire n'a jamais eu vocation à être violent et que toutes ses revendications ou manifestations se sont faites de jour et à visage découvert, y compris sous le régime de la dictature. Il a également déclaré que le fait de jeter la responsabilité de mauvais choix gouvernementaux sur l'opposition était une pratique classique et connue depuis le temps de Bourguiba. Pour lui, la seule nuance est que depuis quelques années, on commence à nommer le Front populaire au lieu de dire « des bandes malfaisantes » ou « ceux qui cherchent à nuire à la stabilité du pays ». Le leader du Front populaire a ajouté qu'à chaque fois que l'on veut cacher sa propre défaillance, on accuse le Front qui, en réalité, ne veut ni ne peut provoquer des actes de violence et de contestation au niveau national.

A un autre niveau, et par cette accusation adressée au Front populaire, Youssef Chahed a réussi à faire diversion et à déplacer la polémique. Le discours gouvernemental, tenu par plusieurs ministres, se focalise sur le fait que les élus du Front populaire ont voté la hausse des taux de TVA. Zied Laâdhari est allé jusqu'à accuser le parti de gauche d'hypocrisie. Même Samir Taïeb, secrétaire général d'Al Massar et ministre de l'Agriculture, est allé dans ce sens en pointant l'irresponsabilité des dirigeants du Front. L'ensemble du discours gouvernemental tend à créer un amalgame entre le fait que le Front populaire ait appelé à des manifestations et l'existence d'actes de vandalisme et de violence nocturnes. Les dirigeants du Front populaire n'ont pas pu se dépêtrer de cet amalgame et clarifier les choses une bonne fois pour toutes et sont enfermés dans une position défensive qui consiste à réfuter des accusations graves qui leur parviennent du plus haut niveau de l'Etat.

D'un autre côté, le Front populaire est, bien malgré lui, bénéficiaire des contestations concernant les hausses de prix. Politiquement, la position est difficile à tenir car le gouvernement accuse le Front de pousser, d'entretenir et d'organiser ces manifestations alors que du côté des protestataires pacifiques, on réfute une quelconque affiliation politique et on évoque un mouvement spontané de jeunes. Ceci fait que le Front populaire assume, quelque part, la responsabilité de manifestations sans même pouvoir en tirer un bénéfice politique concret.
A un niveau purement sécuritaire, la piste la plus plausible pour ce qui concerne les actes de violence et de vandalisme, indique les contrebandiers. Eux tirent un bénéfice direct du fait que les forces de l'ordre soient dispersées et occupées à gérer des contestations. Mais plus encore, ils tireraient un bénéfice gigantesque de voir le gouvernement de Youssef Chahed limogé. La campagne de lutte contre la corruption entamée il y a quelques mois par Youssef Chahed leur a « fait mal » et ils souhaiteraient qu'elle soit stoppée, d'une manière ou d'une autre. Il y a même des parties politiques qui soutiennent en catimini cette démarche.

Une autre donnée est venue envenimer la situation entre le Front populaire et le chef du gouvernement. Un local du parti des travailleurs, membre du Front populaire, a été incendié à El Aroussa à Siliana. Pour l'élu du Front populaire, Jilani Hammami, il s'agit qui vient dans le cadre de la campagne qui vise le parti de gauche menée par divers moyens dont les réseaux sociaux et à laquelle a adhéré le chef du gouvernement lui-même. Il s'agit également, selon l'élu, d'un message destiné à Hamma Hammami, originaire de la région, en plus d'informations faisant état de menaces de mort visant Hamma Hammami.


Toutes ces manœuvres, volontaires ou pas, ont fait dévier le débat vers une guerre de déclarations que le citoyen tunisien ne souhaite plus suivre. La situation est difficile pour les Tunisiens et le pouvoir d'achat prend un sérieux coup. Toutefois, il s'agit d'une baisse qui trouve ses origines dans le glissement du dinar, dans le manque de productivité et plus autres facteurs. La Loi de finances 2018 ressemble plus à une goutte qui fait déborder le vase qu'à une vraie catastrophe en elle-même, même si plusieurs points sont effectivement discutables. La réunion des signataires de l'accord de Carthage, prévue samedi 13 janvier, aura pour objectif de tenter de reporter le consens politique sur des mesures économiques et sociales. Et c'est loin d'être gagné.


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