Le tribunal de première instance de Gabès a tenu ce mardi 29 mai 2018 la première séance des chambres criminelles spécialisées dans la justice transitionnelle et les graves atteintes aux droits de l'homme dans le cadre de l'affaire de la disparition forcée de Kamel Matmati. Cette affaire a été transférée au tribunal par l'Instance Vérité et Dignité (IVD), comme étant le premier dossier à être traité dans le cadre du processus de la justice transitionnelle. Le président de la séance a procédé à la lecture de l'acte d'accusation rédigé par l'unité d'investigation à l'IVD qui cite des cadres de la sûreté et des responsables de l'Etat, dont l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali, en tant qu'auteurs ou parties prenantes dans plusieurs crimes dont l'homicide volontaire précédé de torture et dissimulation du corps de la victime. Cependant, aucun accusé n'a été présent lors de l'audience malgré le fait qu'un grand nombre d'entre eux habitent toujours la ville de Gabès.
L'islamiste Kamel Matmati, est décédé sous la torture en 1991 et son cadavre n'a toujours pas retrouvé. Ce procès constitue une première du genre dans l'histoire de la Tunisie.