Le secrétaire général de la fédération générale de l'Enseignement secondaire, Lassâad Yaâcoubi, est intervenu, ce soir du mardi 4 décembre 2018, en duplex sur la chaîne française France 24, dans le cadre de l'émission « Face à face », avec en face de lui, le chef de cabinet du ministre de l'Education, Mohamed Ben Ali Oueslati. Lassâad Yaâcoubi a assuré que le boycott des examens est justifié par l'échec des négociations avec le ministère de l'Education concernant trois axes principaux dont, l'âge de départ à la retraite, les primes salariales ainsi que la situation précaire des écoles. Pour sa part, Mohamed Ben Ali Oueslati, chef de cabinet du ministre de l'Education, a assuré que les négociations étaient dans un stade avancé, soulignant que la majorité des revendications sont principalement financières. Réagissant à ces propos, Lassâad Yaâcoubi a estimé que M. Oueslati est dépassé par les évènements et ne connait pas les détails de ce dossier, soulignant que les chiffres des augmentations présentées par le ministère sont complètement erronés. « Nous négocions avec le gouvernement à travers le ministère de l'Education. Je défie le ministre de démontrer que cette décision de boycott est illégale. En effet, nous avons épuisé toutes les formes classiques de militantisme, et nous sommes dans l'obligation de faire cette escalade face aux tergiversations du ministère» a déclaré le syndicaliste.
M. Oueslati a rétorqué, « M. Yaâcoubi sait parfaitement qu'il n'y a eu aucune tergiversation. Je tiens à préciser que la responsabilité est lourde pour toutes les parties. Aujourd'hui, nous avons un calendrier préalablement fixé qui doit être respecté par tout le monde. Cela dit, il est inadmissible d'impliquer les élèves dans ce conflit. Je rappelle que les enseignants ont revendiqué une augmentation de 50% pour la prime de la rentrée scolaire qui est actuellement de 360 dinars pour passer à 540 dinars, outre l'augmentation de la prime spécifique. Or, on ne peut répondre à cette revendication puisque cette prime s'applique à toute la fonction publique ». Face à ces propos, le syndicaliste a estimé que les augmentations revendiquées par les enseignants ne sont pas exorbitantes et sont tout à fait légitimes. « Nous appelons à un dialogue sérieux, et à des négociations. D'ailleurs, j'invite le chef du gouvernement à intervenir pour mettre fin à cette crise. Je réitère notre disposition à reprendre les négociations. Et qui dit négociations, dit forcément concessions afin de parvenir à un accord pouvant satisfaire les deux parties ». Outre le fait de prendre les enfants en otage à travers la décision de boycotter les examens du premier trimestre dans les lycées et les collèges étatiques, le syndicaliste controversé Lassâad Yaâcoubi, n'a trouvé aucune gêne pour étaler une polémique, purement locale, sur une chaîne étrangère.