M. François Fillon, premier ministre français, a qualifié sa visite officielle en Tunisie d' »extrêmement fructueuse », soulignant l'excellence des relations entre la France et la Tunisie et l'intensité de la coopération économique, culturelle et dans le domaine de l'éducation et de la recherche. S'adressant, vendredi, en fin de matinée, à la presse nationale et étrangère, M. Fillon a réitéré la volonté commune de développer davantage la coopération bilatérale, relevant que sa visite en Tunisie s'inscrit dans le cadre de la concretisation des décisions ayant sanctionné la visite du président Nicolas Sarkozy, en avril 2008. Il a souligné, à cet égard, que plusieurs accords importants ont été signés au cours de cette visite, dans plusieurs domaines dont notamment la coopération universitaire et le transport aérien et ferroviaire. Il a mis l'accent, à ce propos, sur l'importance de l'accord signé dans le domaine du nucléaire civil, précisant que cet accord favorise la concrétisation de l'offre faite par la France de partager ses compétences avec la Tunisie, pour lui permettre d'accéder à l'énergie nucléaire qui préserve l'environnement et constitue une solution aux problèmes de la raréfaction des sources d'énergie fossile. Le premier ministre a, également, évoqué la signature d'un mémorandum d'entente sur le financement de la création d'une école d'ingénieurs, à Bizerte. La France et la Tunisie ont, également convenu, a-t-il relevé, de conclure un accord pour la fourniture de matériel ferroviaire (rames) pour le métro de Tunis et de la livraison anticipée de deux airbus A 320, sur le nombre total des appareils qui avaient été commandés lors de la visite du président Sarkozy en avril dernier. Après avoir évoqué les entretiens qu'il a eus avec le président Ben Ali et les responsables tunisiens, M. Fillon a souligné que la coopération franco-tunisienne s'inscrit sur le long terme, dans le cadre de l'Union Pour la Méditerranée (UPM). Il a ajouté que les deux parties ont convenu d'oeuvrer en commun à mettre en place les comités techniques permettant de faire émerger les projets concrets au profit des peuples des deux rives de la Méditerranée, à l'instar de la dépollution, des autoroutes de la mer et du développement de l'énergie solaire. Il a affirmé, à ce propos, que malgré les difficultés qu'elle rencontre, suite à la crise de Gaza, « l'UPM ne constitue pas un problème, mais plutôt une solution ». Sur un autre plan, M. Fillon a indiqué que sa visite en Tunisie a permis d'examiner les incidences de la crise économique mondiale, affirmant que ces incidences n'entraineront pas une réduction des financements français aux projets tunisiens. Il a précisé, dans ce contexte, que les entretiens avec les responsables tunisiens ont permis d'évoquer la réforme des institutions financières et de la gouvernance mondiale dans la perspective des les ouvrir aux pays émergents. En réponse aux questions des journalistes, M. François Fillon a souligné que « La question des droits de l'Homme se pose dans tous les pays du monde », affirmant que « des choix de discrimination sont parfois opérés, par les observateurs, entre des pays de la région où les problèmes se posent ». L'attitude de la France, a-t-il rappelé, est bien connue: elle ne donne pas de leçons et demeure très attentive à la question du respect des droits de l'homme ». « Je pense, a-t-il ajouté, qu'on demande plus à la Tunisie qu'à d'autres pays de la région, simplement parce qu'elle nous ressemble davantage et qu'elle a atteint un niveau élevé en termes, notamment, de développement économique et social ou encore s'agissant de la place accordée à la femme ». Il a relevé, à cet égard, que la démocratisation est un processus continu, indiquant que « le Président Ben Ali avait annoncé la présence d'observateurs internationaux pour les élections d'octobre 2009″, et que l'Union Européenne est prête à y contribuer. « Le plus utile que la France puisse faire dans ce domaine, a-t-il estimé, c'est d'encourager le développement économique, la formation, l'éducation et les échanges entre les établissements universitaires et culturels ». S'agissant des investissements français en Tunisie, M. Fillon a indiqué qu'ils sont comparativement beaucoup plus élevés que ceux engagés en Europe de l'Est et en Asie. La Tunisie, a-t-il dit, vient au 4e rang des pays dans lesquels la France investit. Ce choix historique et stratégique, a-t-il ajouté, correspond à une nouvelle vision du monde favorable au multilatéralisme et qui impose la création d'un pole fort au Maghreb, sur les rives sud de la Méditerranée. Cette vision donne à la région une force dans son expression internationale afin qu'elle constitue un ensemble économique compétitif, a-t-il expliqué. La France, a assuré M. Fillon, continuera à investir fortement en Tunisie eu égard à la stratégie commune de développement des deux pays, visant à constituer un ensemble économique capable de mieux résister à la concurrence très vive, notamment des blocs asiatiques. Evoquant la situation au Proche Orient et en particulier le conflit israélo-palestinien, M. Fillon a souligné la nécessité de concentrer les efforts sur la question liée à l'après Gaza, « en faisant une pression maximale sur Israël pour qu'il enclenche des changements importants, à travers la mise en oeuvre d'une diplomatie qui permet d'aboutir au résultat souhaité par tous, à savoir la création d'un Etat palestinien souverain et viable économiquement.