INFOTUNISIE – Avec le concours du Centre français du Livre et du ministère français de la culture et de la communication (Direction de l'architecture et du patrimoine), les Editions de l'éclat à Paris et la «librairie de l'architecture et de la ville» viennent de publier un nouvel ouvrage intitulé «Tunis, l'Orient de la modernité», avec une édition tunisienne assurée par les Editions «Demeter». Il s'agit d'un texte de Charles Bilas, née à Tunis en 1955 et qui s'est lancé depuis 15 ans dans la découverte du patrimoine architectural du 20ème siècle à travers la peinture et la rédaction d'ouvrages à l'instar de «La Côte d'Azure», «Maisons européennes contemporaines», «Les beaux jours»… Le texte est par ailleurs appuyé par des illustrations, ayant trait aux différents thèmes abordés dans les 6 chapitres outre des photographies de Thomas Bilanges, historien de formation et photographe. Outre l'introduction du livre, l'auteur invite les lecteurs, dans le premier chapitre, à un «flash back» à travers les origines de la « Blanche Tunis, semblable à un burnous blanc flottant au soleil» comme l'avait décrit Maupassant, partant de sa consécration par les Hafsides au 13ème siècle jusqu'au traité du Bardo en 1881. Au retour de ce voyage dans le temps, Charles Bilas met la lumière, dans les 2ème et 3ème chapitres, sur «l'évolution de Tunis à travers ses quartiers» évoquant notamment la ville arabe «cœur originel de Tunis…» et dont l'existence remonte à l'antique comptoir phénicien de Thunes fondé au 4ème siècle avant J.C. Du Palais du Bardo et son fameux «escaliers des Lions» au Palais Kheireddine et la Mosquée Saheb Ettabaâ tout en passant par la Place Halfaouine et la nécropole de Tourbet El Bey, «somptueux monument édifié vers 1770 par le 4ème souverain husseinite, Ali Bey», l'auteur s'intéresse également à «l'influence européenne dans l'architecture tunisoise du 19ème siècle». Les trois derniers chapitres retracent l'époque (1881-1918), dont le rôle des ingénieurs tunisois dans la fondation de la ville «ne doit pas être minimisé». Par ailleurs, le véritable essor de la ville de Tunis après le conflit mondial, ainsi que l'émergence d'une nouvelle esthétique altérant l'Art déco, le style moderne et les derniers soubresauts de l'Orientalisme se manifestent dans le 5ème et avant dernier chapitre réservé à l'époque 1920-1940 et «l'expansion de la ville moderne durant l'entre-deux-guerres». Avant d'étudier la répartition des tendances architecturales sur «l'échiquier tunisois», l'auteur s'attarde à ce niveau notamment sur les différents plans d'urbanismes notamment celui de l'architecte Valensi, qui a établi en 1920 un projet d'aménagement portant entre autre sur la création d'une nouvelle liaison entre Tunis et son Lac en déplaçant l'épicentre de la Cité au Nord. Le dernier chapitre du livre, baptisé «années 40 et 50 : reconstruction et modernité», s'intéresse à deux tendances qui voyaient le jour à cette époque à Tunis à savoir le «triomphe de la modernité», résultat de l'émergence de principes rationalistes de l'entre-deux-guerres ainsi que «l'architecture vernaculaire traditionnelle» et l'exploitation de ses principes par une génération murie d'architectes. Tunis apparait dans cet ouvrage volumineux (319 pages) comme un lieu de génie résistant aux «vicissitudes de l'histoire », car comme le souligne l'auteur «l'Orient possède cette sagesse suprême, celle de faire cohabiter l'ancien et le moderne… avec infiniment plus de liberté et de talent que ne peut se le permettre l'Occident».