L'économie tunisienne a réalisé des progrès considérables en matière de libéralisation et de privatisation, dans un contexte défavorable marqué par la crise économique mondiale, indique une analyse publiée par l »'Oxford Business Group », groupe britannique d'édition et de communication, sur l'évolution de la conjoncture économique en Tunisie au cours de l'année 2008. Cette fondation, spécialisée dans l'évaluation des économies émergentes, met en valeur la dynamique de l'économie tunisienne, fruit de réformes fondamentales, réalisées notamment à la faveur de la stabilité qui prévaut en Tunisie, ce pays étant considéré comme l'un des plus stables d'Afrique et du Moyen Orient, affirme l' »Oxford Business Group ». Sur le plan macro-économique, la Tunisie affiche une croissance saine et une inflation maîtrisée. La croissance du PIB est estimée à 5,1 % pour 2008 – un taux inférieur à celui enregistré en 2007 (6,3%) mais qui reste néanmoins solide, compte tenu notamment du ralentissement de l'activité dans la Zone Euro, le plus grand partenaire commercial de la Tunisie. En outre, malgré la flambée des prix des matériaux de construction et des denrées alimentaires, souligne la publication, l'inflation s'est sensiblement ralentie pour atteindre 5 %, tandis que les autres pays de la région, comme l'Egypte ou la Jordanie, sont aux prises avec une inflation de plus de 12 %. S'agissant du secteur bancaire, les analystes de la publication affirment qu'il a affiché, au cours de la même période, des résultats spectaculaires avec des fondamentaux en constante progression en dépit de la conjoncture mondiale incertaine. Un rapport du Fonds monétaire international (FMI), publié en juillet 2008, constate que de plus en plus d'efforts sont déployés en vue d'améliorer la viabilité des pratiques de prêt, et note une baisse des prêts irrécouvrables de plus de sept points de pourcentage depuis 2004. En outre, le comité stratégique mis en place au sein de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) entend faire appliquer les principes de Bâle II d'ici à 2010, de manière à renforcer la gouvernance d'entreprise interne et la provision pour risques, ainsi que pour assurer un service de qualité, précise encore l »'Oxford Business Group », ajoutant que le secteur bancaire tunisien fait encore souvent office de prêteur de premier ressort au secteur privé, bien que les entreprises locales se tournent de plus en plus vers les marchés de capitaux comme source de financement. En effet, l'introduction en bourse de Poulina Group, et celle d'Artes, groupe de distribution automobile, illustre bien cette nouvelle donne. Ces deux entrées en bourse ont donné un coup de fouet à la Bourse, permettant à l'indice Tunindex de progresser de plus de 13 pc en glissement annuel, au début du mois de décembre. La privatisation partielle du géant tunisien de l'assurance STAR, dont 35 % du capital a été racheté par l'assureur français Groupama, souligne l'ouverture progressive du marché des assurances tunisien à la concurrence, rappelle la publication. Cette analyse met en avant l'engagement du gouvernement à promouvoir l'économie du savoir, lequel s'est rapidement traduit par une nette amélioration du niveau de pénétration et de sophistication des secteurs de la télécommunication et des technologies de l'information. La part du secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC) dans le produit intérieur brut (PIB) s'est renforcée pour atteindre près de 10 % en septembre 2008, contre 7,8 % au début de l'année 2007. Ce résultat est en accord avec l'objectif gouvernemental qui est d'accroître la contribution du secteur à 13,5 pc du PIB d'ici 2012. Dans son rapport mondial sur l'usage des technologies de l'information, la Tunisie a été classée 35ème par le Forum Economique Mondial de Davos en 2008 en termes d'aptitude technologique, d'accessibilité et de réglementation. Sur le plan régional, elle arrive au deuxième rang au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, après les Emirats arabes unis, et devance plusieurs pays dans la région comme la Jordanie (47ème) et le Maroc (74ème). En vue de dynamiser le secteur des télécoms, le gouvernement tunisien s'est engagé, rappelle l' »Oxford Business Group » à lancer un appel d'offres international l'année prochaine pour l'attribution d'une nouvelle licence de téléphonie fixe. En dépit du ralentissement de l'activité des marchés européens, le tourisme, un des secteurs économiques clés de la Tunisie et deuxième plus grand employeur après l'agriculture, a montré une croissance régulière au cours des neuf premiers mois de 2008. Les recettes touristiques de la Tunisie ont augmenté de 9 % sur un an, pour atteindre environ 1,8 milliard de dollars sur les neuf premier mois de 2008. Nonobstant les difficultés conjoncturelles que le secteur connait, les investisseurs continuent à s'y intéresser. L' »Oxford Business Group » rappelle, à ce propos, le projet de tourisme écologique devant être réalisé par le groupe italien Préatoni group dans la région de Sejnane, outre l'aménagement de l'ile de Zembra par un investisseur chinois. La réalisation d'un ensemble colossal de projets immobiliers et d'infrastructures devrait, selon les analystes, changer rapidement le visage du pays. Sama Dubaï a reçu l'approbation de l'Etat tunisien au lancement des travaux de son gigantesque projet immobilier, «La Porte de la Méditerranée », qui sera réalisé pour un montant de 25 milliards de dollars, sur les berges du Lac Sud. Au centre ville, le promoteur Emirati Bukhatir a engagé des travaux de construction d'une cité sportive à Tunis, un projet mixte qui s'étend le long de l'autoroute de La Marsa (Banlieue nord de Tunis) et dont les travaux devraient s'achever en 2015. Tout près, la société Al Maabar (Abou Dhabi), a fait part de son intention de lancer « Bled El Ward », un projet qui s'étend sur 5000 ha en banlieue nord de Tunis et dont les investissements prévus caracolent autour de 10 milliards de dollars. Le groupe bahreïni « Gulf Finance House » est également sur la bonne voie concernant la réalisation de son projet de «Port Financier de Tunis », moyennant un investissement de 3 milliards de dollars. Le document souligne que l'infrastructure tunisienne est en pleine métamorphose, avec la réalisation d'un nouvel aéroport pour une enveloppe de 700 millions de dollars et un port en eaux profondes près d'Enfidha pour un investissement de 2 milliards de dollars. Ces deux projets devraient permettre d'améliorer la liaison de la Tunisie avec les pays voisins. Des travaux ont également été engagés portant sur la réalisation d'un nouveau réseau ferroviaire régional ainsi que la construction de nombreuses routes, hôtels et stations touristiques le long de la côte méditerranéenne. En matière d'énergie la Tunisie, souligne l' »Oxford Business Group » « n'a pas de soucis à se faire » le Groupe British Gas s'étant engagé à développer le champ Hasdrubal qui entrera en production au début de 2009 et devrait satisfaire 20 % de la demande de la Tunisie en gaz. Malgré la conjoncture mondiale incertaine, le gouvernement tunisien prévoit que l'année 2009 prendra une bonne tournure et qu'elle sera fructueuse, souligne la publication, précisant que le projet de loi de finances 2009 présenté récemment, a revu à la hausse les dépenses publiques, qui devraient atteindre plus de 12 milliards de dollars. Cette hausse de 12 % devrait être en partie compensée par les flux d'investissements étrangers d'un montant de 1,75 milliards de dollars ainsi que par un taux de croissance du PIB estimé à 5 %. L'inflation devrait quant à elle reculer à 3,5 %, un taux plus propice à la poursuite du processus de privatisation et de libéralisation, conclut l'Oxford Business Group.