L'Espérance ST a ajouté un nouveau titre de gloire à son riche palmarès et terminé en apothéose la saison 2008-2009 en remportant la Ligue des Champions Arabes de football après avoir fait match nul avec le Widad Casablanca du Maroc 1 but partout (mi-temps : 0-0), en finale retour disputée jeudi soir à Radès. Accrochée par une valeureuse équipe du Widad qui a pu mener au score en seconde mi-temps sur un penalty, l'Espérance qui a raté un tir de réparation par Eneramo, a pu égaliser à une minute de la fin par Oussama Derragi sur penalty également. La formation tunisienne remporte ainsi la coupe de la Ligue des Champions Arabes, dotée de un million de dollars pour le vainqueur grâce à sa victoire de l'aller (1-0). La formation tunisienne réussit un triplé historique après avoir remporté cette année aussi la coupe de l'UNAF et le championnat de Tunisie 2008-2009 gagné la semaine dernière. Le Widad perd de son côté la deuxième finale de suite de la Ligue des Champions Arabes après avoir été battu la saison dernière par ES Setif d'Algérie. Après un round d'observation d'une dizaine de minutes, l'Espérance ST prenait le contrôle de la rencontre. La formation tunisienne inquiétait la défense du Widad par Bienvenu dont la reprise de la tête manquait le cadre au même titre que Msakni qui ratait la cible aussi. Peu concentrées, les deux équipes perdaient trop de balles mais c'est l'Espérance qui monopolisait le ballon. La pression des "sang et or" forçait la défense adverse à la faute. La défense du Widad commettait en effet deux fauchages sur Eneramo puis Darragi en pleine surface, obligeant l'arbitre emirati Ali Hamed à signaler le point de penalty quinze minutes après la reprise. Eneramo, le tireur patenté de l'Espérance, ratait l'aubaine, son tir était repoussé par le gardien Miaghri sur la transversale. Le sauvetage donnait du poil de la bête au Widad qui lançait des contres dans le camp espérantiste avec notamment le virevoltant Jouya qui reprenait de la tête mais au dessus (20). Les deux équipes se déployaient à fond avec un engagement à la limite de la correction. Si les marocains se montraient peu discrets en attaque ils parvenaient à neutraliser les avants de pointe "sang et or" qui manquaient de solutions et d'occasions de but. Tirant la leçon de la finale aller, le Widad resserrait ses rangs, privait l'Espérance d'espaces et contrariait du coup les plans offensives des "sang et or" qui n'ont pu poser leur jeu et encore moins pu débloquer la situation sur des ballons arrêtés. Faisant preuve de beaucoup de prudence, les deux équipes se neutralisaient après une première manche insipide et vierge de buts. A la reprise les deux équipes sortaient de leur réserve. Bien appliqué, le Widad se montrait le premier menaçant par Abdessamad, bien placé pour égaliser, mais qui tirait à côté (48). L'Espérance ST répondait par Eneramo dont la puissante frappe de loin était difficilement captée par le gardien Miaghri (52). L'Espérance voulant se mettre à l'abri élevait le rythme de jeu et mettait à rude épreuve la défense adverse alors que le Widad, obligé de prendre des risques pour refaire son retard de la finale aller, se montrait bien menaçant. Talhaoui, entré à la place de Zidoun, en embuscade, faillit égaliser n'eut été l'intervention in extremis de Kasraoui (59). Bienvenu, bien relancé dans la surface, ratait une très bonne occasion de mettre son équipe à l'abri (62). Mais c'est le Widad qui piégeait les "sang et or". Talhaoui parti en grande vitesse dans la surface était fauché par Bassila (64). Le penalty sifflé par l'arbitre était impeccablement transformé par Rafik Abdessamad (66), donnant un précieux avantage aux widadis et une nouvelle tournure à la rencontre. Les nerfs lâchaient avec un jeu violent, obligeant l'arbitre à expulser l'attaquant Bidhoudhane pour somme d'avertissements. Profitant de sa supériorité numérique, l'Espérance faisait le forcing pour égaliser. La défense du Widad était mise à très rude épreuve et poussée à la faute. Le Widad, qui rêvait de contraindre l'Espérance au tir des penalties, commentait en effet une charge inutile par un défenseur sur Eneramo à quelques minutes de la fin. Le penalty était transformé cette fois avec succès par Oussama Darragi, qui confirmait son statut de joueur décisif de l'équipe, une minute avant la fin. Une égalisation qui valait son pesant d'or puisqu'elle évitait aux "sang et or" la loterie des tirs au but et leur offrait la suprématie sur le football arabe, une semaine seulement après avoir été sacrés champions de Tunisie de Ligue 1. La formation tunisienne, qui a vu l'expulsion aussi de son milieu de terrain Khaled Korbi dans les arrêts de jeu, achève en beauté un parcours qui l'a vu éliminer tour à tour Ahly Tripoli de Libye à la faveur des tirs au but (9/8) (0-0 aller et retour), Al-Hilal du Yémen (2-1 à l'aller et 6-1 au retour), Al Ismaily d'Egypte aux tirs au but 4-3 (2-1 à l'aller et 1-2 au retour) en quarts de finale et le double tenant du titre algérien, l'ES Sétif, après un premier succès à l'aller en Algérie (1-0) et une deuxième victoire (2-0) au retour à Tunis. L'Espérance de Tunis remporte son premier sacre arabe dans la nouvelle version de cette compétition et le second de son histoire après celui remporté en 1993 aux dépens d'Al Mouharraq du Bahrein (3-0 à Tunis). L'Espérance compte également dans son palmarès une supercoupe arabe remportée en 1996.