La Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution, la réforme politique et la transition démocratique, s'est réunie jeudi 8 septembre au Bardo. Le discours du Premier ministre et la situation sécuritaire dans le pays ont été au centre du débat. Investir en Tunisie a assisté et a rapporté les faits. Plusieurs intervenants ont mis en garde contre les dangers d'un tiraillement entre les institutions militaire et sécuritaire. Ils ont critiqué le discours du Premier ministre du gouvernement de transition et « ses menaces de restreindre le droit syndical des agents de sécurité ». Ils l'ont appelé à présenter des excuses aux forces de l'ordre. Ils préviennent en outre que des « parties tunisiennes et étrangères sont derrière ces manœuvres pour empêcher la Tunisie de réussir sa transition démocratique ». Ils ont appelé les partis politiques et le gouvernement à la vigilance pour protéger le pays contre les risques de dérives et d'atteinte aux libertés publiques et individuelles en cette période pré-électorale. Plusieurs membres de la Haute Instance ont, dans le même sens, mis en garde contre la situation délicate que connait le pays et la résurgence de forces rétrogrades. Ces dernières cherchent à bloquer le processus de transition démocratique et à entraver les élections du 23 octobre pour des raisons et des objectifs étroits. Ils ont appelé les différents acteurs nationaux à unir leurs positions et leurs efforts pour faire bloc devant ces forces contre-révolutionnaires et contribuer au rétablissement de la sécurité et de la stabilité dans tout le pays. La proposition d'organiser le 23 octobre un référendum sur la durée du mandat et la mission exacte de la Constituante, a été vivement critiquée par un bon nombre d'intervenants. Ils dénoncent « des manœuvres de certaines parties visant à restreindre l'action de l'Assemblée et à limiter sa mission avant les élections ». Pour Ayachi Hammami, Zouheir Makhlouf, Taoufik Jridi et Ali Mahjoubi, représentants des régions, « cet appel est dangereux pour l'avenir du pays et pour l'issue du scrutin ». Mohamed Jmour (Parti du travail Patriote et démocratique) a exprimé le refus de son parti d'organiser un référendum. Une position partagée par Adib Soudana, (représentant des régions). D'un autre coté, Ayachi Hammami a proposé, à la place d'un référendum, « un projet politique » qui sera signé par tous pour limiter la durée du mandat de la Constituante. Le projet sera élaboré par les partis politiques et les listes indépendantes candidates à la Constituante.