L'agence de notation Fitch Rating estime qu'un bon déroulement des élections de l'Assemblée constituante en Tunisie ce weekend, ainsi qu'un consensus sur les résultats représentent de forts atouts afin que cette agence revoie son dernier abaissement de la note de la Tunisie, à ‘BBB-‘ avec perspective négative. La perspective négative a été attribuée à la Tunisie à cause de l'endommagement subi par l'économie à cause de l'instabilité politique ayant suivi le 14 janvier 2011. Fitch affirme préférer attendre jusqu'à ce qu'il y'ait un accord sur la période de gouvernance de la Constituante, la formation d'un gouvernement ainsi que la nomination d'un président et la reprise de la croissance avant de revoir sa perspective pour la Tunisie. Si aucun avancement n'est constaté, Fitch affirme préférer attendre les élections sous la nouvelle Constitution « afin de disposer d'encore plus de vision sur les politiques du nouveau gouvernement ». Si la transition politique et si l'élection d'un nouveau gouvernement avec un mandat solide, capable de mettre en place des politiques économiques et fiscales trainent, ceci veut dire, affirme Fitch, que les investissements tarderont à reprendre, causant ainsi de faibles taux de croissance, l'augmentation du chômage, un déficit fiscal plus important et un climat d'affaires moins propice pour les réformes démocratiques. Selon Fitch, l'économie tunisienne a souffert après la chute du régime avec un taux de croissance négative et un PIB en baisse. Le tourisme et l'investissement ont le plus souffert. L'un des effets directs de ce changement était la baisse de 45% au niveau des entrées ce qui a affecté l'activité touristique, ce qui a eu ses effets sur les réserves de l'Etat en devises. L'environnement économique actuel est susceptible, juge encore Fitch, de rendre les crédits encore moins performants surtout dans un secteur bancaire tunisien sinistré. Fitch note enfin que l'économie tunisienne est celle qui s'en sort le mieux parmi les pays arabes ayant changé leur régime, surtout que le pays est en meilleure position pour bénéficier des aides financières étrangères. Le Fonds Monétaire International, rapporte encore Fitch, estime qu'un taux de croissance de 7% serait atteint par la Tunisie vers 2016, si ces aides étrangères de 5 Milliards de dollars par an étaient bien utilisées.