L'auditorium de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a abrité une conférence-débat sur «la gouvernance et le monde arabe en transition démocratique», organisée par le centre de recherches et d'études financières et monétaires relevant de la BCT. Daniel Kaufmann, membre affilié du Brookings Institute et spécialiste international des questions de la gouvernance, a exposé à cette occasion les difficultés sur lesquelles repose l'expression «Gouvernance» et qui ne se situent pas dans le cadre de la dimension normative de la bonne gouvernance dans le monde arabe, mais se rapportent notamment à sa conception analytique. La bonne gouvernance et la maitrise de la corruption sont en fait, selon M. Kaufmann, étroitement associées pour le développement dans le monde arabe. «Le concept de la maitrise de la corruption est devenu un enjeu stratégique à l'échelle mondiale depuis deux décennies sous l'effet notamment de la réappropriation à laquelle il a donné lieu de la part des concepteurs de la bonne gouvernance», a précisé le spécialiste. Comment donc appréhender un tel concept dans un monde arabe en transition démocratique ? La question qui est posée ici nous paraît au premier abord simple. Elle est extrêmement complexe parce que les deux notions principales sur lesquelles elle repose, à savoir corruption et démocratie sont actuellement «brouillées» bien que cette dernière soit d'origine récente. «Des pays comme la Tunisie et l'Egypte qui ont connu récemment des révolutions devraient incontestablement augmenter le niveau de leur maitrise de la corruption puisque celle-ci fragilise les démocraties naissantes», estime M. Kaufmann.