Ce qui se passe en Tunisie est d'une grande gravité. Des extrémistes ont utilisé des armes contre l'armée, les forces de sécurité et la garde nationale. A qui incombe la responsabilité ? Nos frontières sont-elles perméables pour les contrebandes d'armes et de stupéfiants ? Le danger rode. L'heure est à la vigilance. La stabilité du pays est encore vacillante, alimentée par le poussée salafiste et les atermoiements des autorités au pouvoir. La troïka gouvernementale n'est pas à ses premières bévues. Les contre manifestations, célèbres du temps de l'ancien régime, reviennent sur le tapis. Elles sont monnaie courante là où les intérêts des étroits dirigeants au pouvoir seraient touchés. Les acteurs de ces agissements se croient en terrain conquis. Ils ignorent qu'il n'est plus permis d'attenter à la liberté d'expression, n'en déplaise aux adeptes de la pensée unique. Il faut dire que les manœuvres insidieuses ne passeront pas tant que la liberté d'expression est garantie. Tout est à découvert. Les Tunisiennes et les Tunisiens savent maintenant à quoi s'en tenir. Il est urgent que les dirigeants politiques comprennent que leur politique est vouée à l'échec tant qu'ils ferment l'œil sur les dépassements. Au lieu de chercher des faux fuyants et d'accuser les journalistes, les opposants et d'autres courants politiques, ils feraient mieux d'œuvrer au rétablissement de la sécurité et de laisser les médias accomplir leur mission sans immixtion aucune dans leur profession. Comment parler de démocratie, comme aime à se targuer les dirigeants au pouvoir, si les salafistes se comportent en terrain conquis ? Que peuvent faire le gouvernement en place si des agressions armées se perpétuent à travers la République. L'opposition, les forces de l'ordre, les magistrats, les avocats, les douaniers, les journalistes et la société civile ne sont pas les ennemis de la formation gouvernementale. Il est dès lors inutile de leur jeter la pierre. Ils jouent seulement le rôle de garde fou. Les dépassements ourdis par les extrémistes portent préjudice à la sécurité dont a grandement besoin l'économie nationale. Il y va de la responsabilité du gouvernement de réviser sa position à l'égard de la protection des journalistes et des forces de l'ordre Finalement, les Tunisiennes et les Tunisiens veulent-ils que leur pays soit la victime de dérapages et qu'il aboutisse dans l'impasse ? Il est temps que le gouvernement et les élus de l'Assemblée nationale constituante se ressaisissent et qu'ils veillent à la réalisation des objectifs de la Révolution dont ils sont redevables !