Les objectifs du secteur touristique, le deuxième plus grand secteur économique tunisien, de part le nombre de postes d'emploi assurés que de part sa contribution en devises étrangères dans le PIB national, semblent être clairs pour les années à venir, atteindre la barre de 10 millions de touristes et hausser les revenus à 5 millions de dinars ! Est-ce très difficile à atteindre ? Certes pas ! Certes pas parce que la Tunisie regorge d'un potentiel énorme que ce soit dans les villes côtières que dans les villes de l'intérieur du pays, un vrai potentiel toujours en mal en bon usage. D'autres parts, la tâche ne serait pas facile, parce qu'il semble que la Tunisie a laissé tant de marges pour être rattrapée par ses directs concurrents ! C'est ce que, et entre autres, a été discuté hier à la Chambre des Conseillers au cours d'un séminaire sur « les horizons du secteur touristique à la lumière des mutations économiques mondiales » en présence de Slim Tlalti, ministre du Tourisme. Le séminaire a en fait attiré un nombre dépassant ce qui a été attendu, la raison est tout à fait simple, le secteur touristique semble en train de vivre des problèmes structurels et les remèdes ne doivent pas être pris à la légère, il faudrait surtout contourner les problématiques dans l'objectif de doter toutes nouvelles stratégies d'un meilleur terrain leur permettant le succès escompté. Depuis des années, on n'a cessé d'entendre que le problème majeur du tourisme tunisien réside essentiellement dans la suprématie des Tour Opérateurs sur le marché des offres, et beaucoup ont réussi à tout coller sur le dos de ces TO qui ne sont en fait que des privés ayant investi de l'argent dans un marché prometteur, qu'est le tourisme, dans une destination, qui l'ont voulue Low Cost, qu'est la Tunisie. Selon le ministre « beaucoup de pays nous demandaient quelques années auparavant, comment est ce que nous avons réussi à faire réussir ce tourisme de masse, aujourd'hui, ce sont ces mêmes pays qui réussissent à nous glaner d'importants points dans les parts de marchés, ainsi qu'ils nous bousculent dans des marchés classiques ». A la suprématie des TO, qui semble être parfois relative, parce que personne de ces TO n'est un jour venu construire des hôtels ou toute autre entité dans le pays, et que toute cette infrastructure dont on est fier est purement le fruit d'efforts de tunisiens, s'ajoute un autre problème, peut être même plus fastidieux, à savoir le manque de visibilité, notamment sur le web. Cette problématique, englobe différents aspects. C'est l'image tout d'abord de tout le pays qui en souffre, et c'est cette image qui est à l'origine du manque de visibilité. La présence sur le web, ou 70% des décisions d'achats de vacances se font, est indispensable, mais pas de façon d'être présent d'une façon statique, à l'image de beaucoup de sites internet de plusieurs administrations tunisiennes, dont surtout celles du tourisme lui-même. Ou est, à titre d'exemple, la plateforme du tourisme tunisien qui a été créé l'année dernière par Aziz Miled et autres investisseurs, en collaboration avec le ministère du tourisme, une plateforme dont on avait tout dit, mais on n'en rien entendu depuis ? Les objectifs assignés, dans le cadre des stratégies que l'on est en train d'établir, ne sont pas difficiles à atteindre, mais il leur faut du vrai crane pour être réalisés de la meilleurs façon qui soit. Des objectifs certes ambitieux, mais jamais difficiles, il faut commencer par comprendre que si les TO ont réussi un jour à dicter leurs vices sur le tourisme tunisien, c'est qu'il ne s'agit que de privés, ayant l'audace de toujours de l'avant. Nos privés, eux, essentiellement les hôteliers, mènent la belle vie, ils attendent, ils bradent les prix, ils ignorent l'importance du net et ils s'enfichent ! Voilà le problème de notre tourisme, des hôteliers qui se voit accréditer des crédits, faramineux de nos institutions financières, mais savent que personne d'autre fixera leurs pots cassés !