A l'occasion du XIIème Forum de l'Economiste Maghrébin, tenu mardi 27 avril 2010 à Tunis, M. Ferid Ben Tanfous (Président de l'Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements Financiers, APTBEF) a été pragmatique envers la réglementation de change en vigueur. M. Ben Tanfous a mis l'accent sur l'importance de la place financière prévue pour Tunis, thème du forum, en insistant sur l'importance de la convertibilité du dinar dans le processus d'ouverture de notre économie sur l'extérieur. Le président de l'association représentative des banques a indiqué que la présente législation remonte à une période lointaine (même avant l'indépendance) d'où l'importance de la réviser vers des mécanismes plus modernes. L'amnistie de change, selon M. Ferid, est une mesure incontournable, pour inciter l'environnement à régir par rapport à toute réforme potentielle. Une série d'arguments a été délivrée par le patron d'une importante banque privée de la place pour dire que l'approche parfois « sur-prudentielle » n'a pas dispensé notre système monétaire d'opérations ou tentatives de transfert illégal de fonds via plusieurs montages. « Le contrôle des changes pèse lourdement sur la mentalité des acteurs économiques », une approche qui reflète les soucis des banquiers en Tunisie même si M. Ben Tanfous n'a pas caché les points lumineux de la réalité telle que les possibilités de change que notre dinar a déjà dans les pays voisins et dans quelques pays européennes. Le représentant des banques au panel de l'économiste a souligné l'importance de prendre des mesures prudentielles en parallèle de la convertibilité afin de « Tunisifier » la législation et l'adopter aux spécificités de notre économie. Ces recommandations tournent autour de la réglementation de change qui passe nécessairement par une amnistie de change. accompagnée d'une amnestie fiscale au titre des avoirs concernés par la dite amnestie. La réglementation de change en vigueur est « à envoyer au musée », selon M. Ferid qui a caricaturé un état assez important à signaler pour apporter une vision privée non dispensée de la réalité de la prise de décision publique puisque M. Ben Tanfous a été auparavant le chargé des changes à la Banque Centrale de Tunisie.