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Ben Tenfous : Tunis ne peut devenir place financière régionale sans convertibilité du dinar
Publié dans Business News le 29 - 04 - 2010

On ne peut concevoir une place financière régionale, sans une convertibilité du dinar au préalable. C'est une condition sine qua non, indispensable voire essentielle. Elle n'est certes pas suffisante, à elle seule. Mais sans elle, il serait difficile de prétendre s'ériger en une place financière régionale ». C'est ce qu'a indiqué Férid Ben Tenfous, président de l'Association Tunisienne des Professionnels des Banques et des Etablissements Financiers (ATPBEF), qui a été on peut plus clair, à l'occasion du forum international de l'Economiste maghrébin, placé sous le signe : « Tunis, place financière régionale ».
Qu'en est-il de l'état des lieux en Tunisie ? Au regard de Ben Tenfous, il est évident que la convertibilité n'est pas du tout présente dans l'esprit des opérateurs économiques. Pourquoi la Tunisie a-t-elle tant tardé pour lancer la convertibilité totale du dinar ? S'il y a des tabous ou des obstacles qu'on en parle...
Selon l'orateur, la non convertibilité totale du dinar est due à une règlementation de change archaïque et plus du tout adaptée à la réalité du développement économique, politique et social du pays.
En effet, le code de change date d'avant l'indépendance. Ses dispositions sont plus adaptées à une situation de guerre. Pis encore, en dépit de toutes les évolutions qu'a connues le pays, du Plan d'Ajustement Structurel, à l'amnistie de change, en passant par la convertibilité courante du dinar, lancée en 1992, la convertibilité n'est pas encore bien, ou pas du tout perçue par les opérateurs économiques. Et quoique certaines opérations financières ont été libérées, soit elles n'ont plus besoin de l'autorisation préalable de la Banque centrale de Tunisie, aucun changement significatif n'a été constaté au niveau comportemental ni encore moins au niveau des textes juridiques.
La question est légitime : comment peut-on percevoir la convertibilité d'une monnaie, alors que sa simple exportation ou importation sont strictement interdites ?
Même les touristes, qui visitent notre pays, ne peuvent, en aucun cas, dépenser les dinars qui leur restent de leur séjour, qu'à l'intérieur du pays. Une fois au free shop, cette monnaie ne sert absolument à rien, il faut même s'en débarrasser avant de dépasser les frontières....
La règlementation de change, affirme le président de l'ATPBEF, pèse lourd sur la mentalité des opérateurs économiques, ce qui handicape le processus de développement économique du pays. Pis encore, pour plusieurs, la manipulation de la monnaie tunisienne relève du « pêché », d'une infraction plus grave que toutes autres infractions !
Est-ce à dire que cette règlementation « stricte » et vieille comme le temps a empêché le transfert du dinar ? Pas du tout, précise Férid Ben Tenfous. Au contraire, rien n'a empêché cela, et par le biais de moyens tout à fait légaux, à l'instar de la sous-facturation, dans les exportations, ou de la surfacturation, dans les importations, ou encore par le fameux moyen de la compensation. Avec plus d'un million de Tunisiens résidant à l'étranger, on peut bien imaginer les montants faramineux de monnaie tunisienne transférés, en dépit d'une législation plus que rigoureuse.
Il est communément admis, et par plusieurs experts et analystes financiers, que plus la législation est rigoureuse, plus il y a des fuites de capitaux et moins il y a d'investissement...
Sur un autre plan, Férid Ben Tenfous a indiqué que tous ceux qui se sont constitués des avoirs à l'étranger, avec tous les risques que cela comporte, peuvent avancer des raisons défendables. Nul ne pourrait empêcher un Tunisien, qui a de l'argent, de se faire soigner à l'étranger, ni encore moins d'offrir à ses enfants des études dans les meilleures universités du monde.... En d'autres termes, on pourrait avancer, et le banquier le confirme, quelque soit la rigueur de la loi, on ne pourrait jamais anéantir le transfert de la monnaie tunisienne, ni encore moins les opérations frauduleuses, les pots de vins et autres...
Sommes-nous prêts pour la convertibilité du dinar ? On en parle depuis plusieurs années...mais, aujourd'hui encore, on n'est pas arrivé à la convertibilité totale du dinar. Selon l'orateur, quelque soit l'hypothèse, la convertibilité n'est pas une affaire de réserves en devises. Elle est plutôt une question de choix politique. Dans ce sens, on pourrait avancer l'exemple du Liban qui, en dépit de toutes les guerres qu'il a connues, sa monnaie est convertible. Il en est de même pour la Jordanie, un pays sans ressources naturelles. Par contre, d'autres, qui ont tous les préalables, à l'instar de la Libye ou de l'Algérie, ne se sont pas engagés dans un processus de convertibilité de leur monnaie.
Quels sont les moyens importants pour une politique de change adaptée ? Pour Férid Ben Tenfous, il faudrait une politique qui incite à l'entrée de beaucoup plus de devises que de sortie ; une économie diversifiée, une politique fiscale, et financière encourageante... Dans ces conditions, qu'est ce qui manque à la Tunisie pour lancer la convertibilité totale de sa monnaie ? Les principaux préalables sont existants et disponibles. Il suffirait de sauter le pas, déclare le Président de l'ATPBEF.
Et pour sauter le pas, deux mesures sont indispensables. D'abord, abolir le Code des Changes, ce recueil de textes juridiques régissant la règlementation de change. Cela ne veut rien dire qu'il n'y ait pas de règlementation, loin s'en faut. Le code serait remplacé par des règles simples, souples et mieux adaptées à la réalité économique et financière du pays.
Ensuite, l'orateur propose de promulguer une véritable amnistie de change accompagnée d'une amnistie fiscale au titre des avoirs concernés par ladite amnistie, afin de libérer les esprits. Ceci étant, le banquier et président de l'ATPBEF souligne que notre monnaie ne sera pas une monnaie de réserve. Il ne faut pas se leurrer sur ce plan. Il est tout à fait légitime de prendre des mesures pour se protéger contre la spéculation et ces mesures seront d'ordre administratif, fiscal…
Eriger Tunis en une place financière régionale est une opportunité voire une nécessité pour l'économie tunisienne. Certes, une place financière ne s'improvise pas. Elle ne se décrète pas non plus. Elle se construit sur des préalables macro-économiques et financiers solides. Visiblement, la Tunisie a les atouts nécessaires pour construire sa place. Elle a même promulgué un Code des Services Financiers à l'Export, en guise de préparation à cet objectif ambitieux. Car, les places financières semblent procurer des avantages importants de revenus, mais aussi de domination aux pays où, elles sont installées. Plusieurs experts et analystes plaident les capacités de la Tunisie à réussir cette mutation conformément aux critères présidant à son émergence en tant que place financière régionale. Les préalables sont bel et bien là : Une masse critique, une main-d'œuvre qualifiée, une stabilité politique et monétaire, une croissance économique reconnue, une infrastructure solide, la solidité de la régulation financière et la formation en commerce. Alors que reste-t-il à faire, d'autant plus que d'autres voisins sont animés par la même ambition de s'ériger en une place financière régionale ?
C'est la volonté, selon certains experts et analystes financiers, « affirmée de faire du secteur financier un secteur prioritaire, un planning précis de mise en œuvre d'un cadre réglementaire alliant souplesse et rigueur, un choix de produits et de services financiers qui constituent l'offre et un système bancaire et financier pouvant jouer le rôle de moteur de la place financière régionale outre une infrastructure permettant l'émergence d'une telle place ». La Tunisie n'a qu'à saisir l'opportunité car elle en a les moyens et les atouts.. Insaf Fatnassi


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