Assurément, chez-nous, la presse électronique est devenue dans un laps de temps record un acteur incontournable dans le paysage médiatique tunisien. Grâce à sa rapidité de diffusion et un flux d'informations en continue, la presse en ligne en Tunisie s'est frayée une place dans la cour de la presse écrite en venant concurrencer la lourde machine des mastodontes de la presse sur papier. Certes, nulle ne doute de la nette évolution qu'a connu la presse électronique durant la première décennie des années 2000 ; mais qui dit médaille dit revers de la médaille. En effet, quand on parle de presse en ligne on oublie tout le temps que comme une machine à moteur explosive nécessiteuse de fuel, cette dernière existe grâce au concept du web-journalisme. Et qui dit (web)journalisme, dit : déontologie du métier, un code de la presse et surtout une carte professionnelle garantissant à nos armées de (web)journalistes travaillant dans la presse en ligne tunisienne les mêmes droits et les mêmes devoirs dont bénéficient leurs confrères de la presse conventionnelle. Mais voilà, la presse électronique en Tunisie reste jusqu'à l'écriture de ces lignes orpheline d'un cadre juridique alors que sous autres cieux non loin de chez-nous la presse en ligne jouit d'un statut juridique. C'est le cas pas loin de chez-nous, dans un pays maghrébin : la Mauritanie. En effet, à cause d'une absence totale de réglementations ainsi que de moyens de contrôle de la part de l'Etat que depuis août 2010, une grande majorité de journaux et sites électroniques mauritaniens ont décidé d'unir leurs efforts dans le but de « défendre les intérêts moraux et matériels » de la presse électronique et ce à travers la création d'un Regroupement de la Presse Electronique Mauritanienne (RPEM).Depuis, les choses ont évolué ! Cerise sur le gâteau, en décembre dernier, le gouvernement mauritanien adopta un projet hissant la presse électronique au même titre que les autres médias écrits ou audiovisuels. Selon un communiqué officiel mauritanien, un texte sera soumis prochainement au Parlement de ce pays permettant l'avènement de nouvelles mesures ainsi que la régularisation de la situation des organes de presse en ligne. Ce texte toujours selon le même communiqué «s'inscrit dans le cadre des efforts entrepris en vue de professionnaliser et de moraliser la profession de la presse, d'une part, de responsabiliser et de renforcer les capacités de ceux qui l'exercent, d'autre part». Finalement juste pour la petite anecdote, il reste à signaler qu'en Mauritanie le nombre de sites d'informations en ligne et de ses (web)journalistes ne dépassent pas les dizaines. En plus, le taux de pénétration d'internet et le nombre d'utilisateurs du réseau international dans ce pays frère est de loin moins important qu'en Tunisie. Mais ça n'empêche pas que la presse en ligne mauritanienne va enfin avoir son cadre juridique. Alors à quand le nôtre ? À bon entendeur, mes respects !