Un groupe de jeunes a organisé, le samedi 12 Mars 2011 à Sousse, une marche pacifique pour la défense de la laïcité et la séparation du religieux et du politique. Ces jeunes ont informé les autorités, conformément à la loi, de la date, de l'heure et de l'itinéraire de la manifestation ; ils ont été surpris par la présence d'un autre groupe les suivant de près en hurlant contre les manifestants des slogans hostiles à caractère religieux extrémiste, jetant contre eux l'anathème, les traitants d'infidèles etc. A la fin de la manifestation, et au moment où les organisateurs de la marche s'apprêtaient à la disperser, la bande de contre-manifestants est passée de la violence verbale à l'agression physique à l'encontre des jeunes manifestants : coups de poing, brutalités, destruction d'appareils photo etc. Devant cette agression barbare, les manifestants se sont déplacés devant un poste de police proche et ont appelé au secours les agents qui s'y trouvaient, mais ceux ci n'ont pas bronché, sous prétexte qu'ils n'avaient pas d'instructions pour intervenir. Le calme n'est revenu partiellement qu'après l'intervention d'éléments de l'armée qui se sont interposés entre les deux groupes. Le Mouvement Ettajdid condamne fermement ce genre de pratiques, qui visent à interdire le droit d'expression et de manifestation, en utilisant tous les moyens : anathème, agression verbale et physique etc. Il lance un appel pressant à toutes les composantes de la société civile et politique pour contrecarrer, de la manière la plus ferme, ce genre de pratiques qui consiste à mettre à profit les acquis démocratiques pour tente de remettre en cause les libertés et de dévoyer la révolution. Le Mouvement exprime sa grande surprise devant l'absence des forces de sécurité malgré le préavis qui a été donné, et leurs refus d'intervenir malgré la violence dont les jeunes ont été victimes. Il exige du ministère de l'Intérieur l'ouverture d'une enquête afin de poursuivre les agresseurs et d'identifier les lacunes dans le dispositif de sécurité afin d'éviter que de tels dérapages ne se reproduisent.