Les marchés de gros et de détail, y compris les grandes surfaces et les marchés municipaux et hebdomadaires, sont concernés par le contrôle économique pendant le mois de Ramadan pour rappeler les contrevenants à l'ordre.. Tous les produits alimentaires seront disponibles au cours du mois de Ramadan. Des stocks régulateurs constitués de certains produits de première nécessité comme les œufs, les viandes blanches et même les bouteilles d'eau minérale seront mis à la disposition des commerçants pour éviter toute pénurie. Cependant, la consommation doit être rationalisée, d'autant plus que tous les points de vente sont bien approvisionnés en produits de consommation. Inutile donc d'acheter de grandes quantités et de les stocker à la maison. Lors d'un point de presse, tenu hier au siège de son département, M. Ridha Lahouel, ministre du Commerce et de l'Artisanat, a rassuré en matière d'approvisionnement des marchés en produits agricoles et alimentaires. Il a souligné que le Conseil national de protection des consommateurs a été renforcé pour mener sa mission efficacement. Il s'agit, en fait, « de maîtriser les prix dans tous les gouvernorats, explique le ministre. Les systèmes de production agricole et agroalimentaire vont, d'ailleurs, faire l'objet d'une réforme ». Des solutions urgentes ont été mises en œuvre en concertation avec la profession et les différents organismes comme la société Ellouhoum, la Société tunisienne des marchés de gros... La maîtrise des prix est l'affaire de tous Le taux d'inflation de 5,3% au mois de mai 2015 est considéré par le ministre comme encourageant, mais les efforts devraient se poursuivre de la part de tous les intervenants pour réduire davantage ce taux. Certains produits agricoles, comme les tomates et les oignons, à titre d'exemple, ont connu une baisse grâce à la production satisfaisante au cours de cette période. Les organismes nationaux concernés – comme l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat, l'Union tunisienne de la l'agriculture et de la Pêche et l'Organisation de défense du consommateur – ont participé, chacun dans son domaine à l'encadrement et à la sensibilisation des producteurs et des consommateurs. Le contrôle économique va concerner, au cours de la première quinzaine du mois de Ramadan les produits agricoles et alimentaires puis, au cours de la seconde quinzaine, le travail sera axé sur les articles vestimentaires et de prêt-à-porter. L'objectif est de garantir le respect de la réglementation en vigueur en matière de prix et d'éviter toute opération de spéculation ou de hausse illicite des tarifs. Le contrôle – qui sera effectué dans le cadre d'équipes communes avec les autres services comme ceux de la santé et de l'intérieur – va concerner tous les circuits de la production et de la distribution, notamment pour les produits sensibles. Les marchés de gros et de détail, y compris les grandes surfaces et les marchés municipaux et hebdomadaires, sont concernés par le contrôle. C'est le cas aussi des unités de réfrigération (des dattes, légumes, viandes blanches et rouges, poisson, matières premières), les locaux ouverts au public tels que les cafés, les restaurants et les espaces de loisirs. Du mois de janvier au mois de mai 2015, on a enregistré 20.473 infractions économiques soit une moyenne de 138 par jour. Un numéro vert est mis à la disposition des consommateurs (80100101) pour informer le service du contrôle économique de toute défaillance observée. Importations pour réguler le marché Le ministère du Commerce a été obligé de recourir à l'importation de certains produits comme les pommes de terre et les viandes rouges car la production nationale n'est pas en mesure de satisfaire la demande. Au cours de la période estivale, les prix des fruits connaissent une diminution, ce qui va diversifier l'offre et permettre aux consommateurs de choisir les produits en fonction de leur budget. La maîtrise des prix a touché, de même, les viandes blanches. Par contre, les viandes rouges et malgré les importations effectuées demeurent hors de la portée des citoyens moyens. Le recours à l'importation de 120 tonnes par semaine de viande ovine et bovine en moyenne – au cours du mois de Ramadan – vise à réguler le marché et non pas à porter atteinte au système de production nationale. En plus des stocks régulateurs en différents produits de consommation ont été constitués pour équilibrer le marché en cas de besoin. On dispose déjà de 750 millions de litres de lait. Le ministère a donné son autorisation pour l'exportation de 6 millions de litres vers la Libye. Les œufs dont la consommation augmente au cours du mois saint sont également disponibles en quantités suffisantes. En outre, 60 millions de litres d'eau minérale ont été stockés pour parer à toute éventualité du mois de juin au mois de septembre. A noter que l'Institut national de la consommation publie régulièrement des études sur les produits alimentaires pour informer les personnes intéressées sur la situation de la production et de la consommation. Cependant, l'affichage des prix – qui constitue l'une des principales infractions commises par nos commerçants – est exigé pour permettre aux consommateurs de pratiquer leur droit au choix en tenant compte de leur budget. D'où l'importance du travail en groupe entre les différents intervenants, à savoir l'administration, les organisations nationales concernées et les professionnels.