Pour sa médiocrité, notre football ne mérite pas autant de sollicitude Dans notre pays et c'est une mentalité, tout se fait à l'excès. Dans tous les domaines de la vie, on se comporte de la même manière et sans le moindre dicernement. Dans le domaine sportif, c'est le même constat, surtout en football, ce sport qui représente un véritable gouffre d'argent pour rien. Ainsi en passant de l'amateurisme en 1995 au semi-professionnalisme, puis au professionnalisme, tous les clubs se sont retrouvés dans une spirale dépensière qui n'obéit à aucune des règles de la bonne gestion ni du bon sens. Tels ces moutons de panurge, tout le monde s'est jeté tête devant sans prendre la mesure de l'importance du virage qu'on allait négocier. Rien n'a été préparé, sur aucun plan, pour garantir un minimum de réussite à un projet qui devait engager l'avenir du football dans le pays. Tout a été fait à la hâte et sans que l'on sache vraiment sur quoi cela allait déboucher. Le résultat est là avec des dépenses qui dépassent tout entendement et en contre-partie un football d'une affligeante médiocrité. Au fait, qu'est-ce qui a changé depuis 1995 jusqu'à nos jours? Bien des choses certes, mais les objectifs qu'on escomptait atteindre le sont-ils ? L'observateur qu'il soit averti ou non peut aisément remarquer que tout a été fait de travers pour aboutir à un constat d'échec avec une situation équivoque où la possibilité de recul ou tout au moins la révision de la donne sont quasiment nulles. Tout fut entrepris de manière à faire des clubs une sorte d'association de bienfaisance où seuls les joueurs et les entraîneurs en ont profité pour pomper à fond dans les ressources des clubs. Tous les droits ou presque sont du côté de ces mêmes joueurs et entraîneurs. D'ailleurs, ils en tirent les meilleurs dividendes. Situation unique ! Par la voie de leurs agents, les joueurs parviennent à imposer leur propre loi à des dirigeants souvent ignorants des labyrinthes des règlements et qui se font le plus souvent prendre dans le piège avec des contrats bien ficelés et à leurs dépens. Que de joueurs et techniciens ont traîné dans la boue des clubs qui n'avaient pas su établir les contrats les liant à leurs nouvelles recrues. Et on ne peut que payer sinon les sanctions tomberont comme un couperet, surtout si la Fifa est saisie du dossier. Les droits des clubs sont ainsi relégués au second plan parce qu'ils sont méconnus par ceux qui les dirigent. De l'argent dilapidé chaque saison se monte à des centaines de milliards (les dessous de table pris en compte) pour de pseudovedettes et dans des litiges perdus d'avance. Mais au moins si tout cela avait permis une amélioration du niveau de notre compétition et des consécrations à l'échelle continentale aussi bien de nos clubs que de nos sélections. Or rien n'en fut. Notre football au lieu d'évoluer n'a fait que reculer. Nos clubs arrivent à peine à se faire tailler une place de choix parmi leurs homologues d'Afrique. L'équipe nationale, elle aussi, végète dans la médiocrité. Son niveau de 1978 n'a jamais été égalé depuis en dépit de ses trois participations en coupe du monde mais avec cinq places accordées à l'Afrique et une seule comme en 1978. C'est là toute la différence de la classe des générations de joueurs qui avaient fait les beaux jours de notre football. Sans contre-partie digne de ce nom. Aujourd'hui, on continue la fuite en avant en jouant les riches pour en fin de compte jeter de l'argent par les fenêtres, alors qu'il serait plus utile ailleurs que dans un football moribond et qui ne sortira jamais de cet état. Cela s'apparente plutôt à de la mauvaise gestion, puisqu'on n'en tire pas le moindre dividende ou satisfaction. Cela mérite réflexion, mais avant, une sorte de prise de conscience pour daigner ensuite procéder à une révision des choix qui ont fait leur faillite.