Le siège des bases gabésiennes a fini par porter ses fruits à l'heure de jeu. L'ASG a craqué et le CA a achevé la rencontre en roue libre La détermination et la volonté sont souvent payantes en football, indépendamment du contexte du match et des forces en présence. Bien que vaincu face au ST, l'ASG se devait de réagir face à un autre gros morceau, de surcroît, lors de son second déplacement consécutif. Le CA était lui aussi logé à la même enseigne. Le revers de Bizerte devant être compensé au plus vite, vu que le CA a déjà grillé un joker avec ce que cela implique comme grogne des supporters et pression supplémentaire sur les épaules de l'équipe. La rencontre n'a pas atteint des sommets, ne valant par intermittence que grâce aux contres éclairs des Gabésiens et aux rapides combinaisons clubistes, menées par le trio Sellami-Dhaouadi-Akrout. Le concours de Aouadhi, fringant, la fraîcheur de Hmam et l'aptitude de Hadhria à fixer et à varier le jeu, tout en dirigeant la manœuvre, a concouru à user les pivots adverses et à tenir le onze visiteur en respect dans sa moitié de terrain. Il va sans dire que le péché mignon des Gabésiens est d'avoir choisi de se cantonner en défense, se montrer attentistes pour lancer par la suite des banderilles offensives dans le dos des défenseurs clubistes. A ce jeu-là, les Gabésiens ont presque vu juste, en se procurant deux occasions pour réaliser le «hold-up», mais, sachant que le CA a appuyé sur le champignon à l'heure de jeu, l'ASG a tenu face au siège clubiste, puis a craqué, une erreur de marquage ou une distraction se payant cash. Jeu posé et jeu en contre... Volet orientation de jeu, François Bracci a favorisé un 4-2-3-1 totalement tourné vers l'offensive. Akrout en pointe, Hadhria dans un rôle d'animateur du couloir droit, Dhaouadi sur le côté opposé et Sellami à la manœuvre ont aussi tenté de combiner avec les deux porteurs d'eau que sont Hmam et Aouadhi. Plus bas, Ben Amor et Adel Nefzi n'ont pas été alignés et ont laissé leur place à Ifa et Sami Nefzi. Kouki a, quant à lui, joué la montre et la prudence dès les premiers échanges du match. Un 3-5-2 assez souple qui se mue en 4-5-1 en situation de repli avec un contingent défensif impressionnant où Marzouki et Zrelli ont quelque peu subi le poids du match. Il est vrai que sans Aouichaoui en pointe et en l'absence de Berrebat dès les trois coups (ce dernier étant maintenu sur le banc), l'ASG a tenté de faire prévaloir son jeu en bloc, ses rushs sur les couloirs et son aptitude à créer le surnombre et à dédoubler sur les ailes. Le CA a manqué de percussion et de vitesse d'exécution face à l'ASG. Certes, sans être totalement rodé, le jeu clubiste a pris de la consistance via quelques phases intéressantes où les triangulations et le jeu léché ont été à l'honneur, mais il manquait souvent ce dernier geste, cette dernière passe ou ce tir cadré qui aurait pu débloquer la situation. Hausser le rythme, bousculer l'adversaire, opérer un marquage de zone et un pressing haut, voilà ce qui a manqué au CA en première période, bien que les deux écrans axiaux ont convenablement accompli leurs tâches respectives. De son côté, l'ASG aurait pu aspirer à un meilleur résultat, n'eut été cette suffisance et ce tempérament défensif, la plupart du temps. Certes, les démarrages de Sacko, Abdelli et Limam (à la limite du hors jeu) auraient pu créer la surprise, mais la promptitude de Sami Nefzi et la vélocité de la paire Derbali-Souissi ont repoussé toutes velléités adverses. De toute évidence, il manquait à l'ASG un avant de pointe mobile de la trempe d'Aouichaoui qui puisse évoluer en rupture tout en jouant tantôt dos au but, un «remiseur» qui aurait permis à un certain Berrebat de faire prévaloir sa force de frappe. Cela dit, au final, l'ASG se retrouve bon dernier, en dépit du fait que les Sudistes n'ont pas été gâtés par un calendrier qui leur a proposé deux ténors d'entrée (le ST et le CA), et en déplacement s.v.p... Bon pour le moral Les trois points glanés par le CA constituent une véritable bouffée d'oxygène pour la troupe à François Bracci. Il est vrai qu'à l'heure de jeu, le verrou gabésien semblait tenir le coup, mais pas pour longtemps... Le technicien clubiste l'explique en ce sens: «Nous devions coûte que coûte nous imposer pour soigner notre mental et nous racheter suite à la défaite de Bizerte. Note seconde période a été meilleure sur tous les plans et l'ouverture du score est venue au bon moment. Les victoires installent un climat serein et permettent de resserrer les rangs tout en favorisant la cohésion de groupe. C'était l'objectif fixé et nous nous attellerons à installer l'équipe dans une dynamique de victoires». Indépendamment du succès clubiste, vaincre à domicile, sans procurer des sueurs froides à ses supporters, est en soi le pari tenu par les «Rouge et Blanc». La question que l'on se pose est en rapport avec l'apport des attaquants clubistes, sachant que le pivot Hmam a marqué à Bizerte, alors que son alterego Aouadhi et le milieu Sellami ont été décisifs face à l'ASG. Certes, l'abattage de Akrout et la vivacité de Dhaouadi ne sont pas à dédaigner, toutefois, la fantaisie et l'aptitude de Mohamed Traoré à trouver le bon angle se sont fait fortement sentir. Le retour du Malien lors du prochain match vient à point nommé.