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Kairouan – Transport scolaire : Le calvaire des écoliers
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 10 - 2019

Plus de 4.500 élèves font chaque jour plus de 5 km à pied pour rejoindre leurs établissements respectifs.
Dans la plupart des villages reculés de Kairouan, on déplore l'état lamentable des routes et des pistes qui mènent aux écoles et qui rendent impossible l'utilisation d'un bus ou le ramassage scolaire… Outre l'état de délabrement de beaucoup d'institutions éducatives, la pauvreté des familles, l'absentéisme des enseignants et l'absence d'eau potable, le transport scolaire fait défaut dans plusieurs localités. D'où le calvaire des jeunes élèves qui affrontent chaque jour des moments difficiles et qui font parfois leurs besoins en pleine nature.
D'après la section régionale de la Ligue tunisienne des droits de l'homme de Kairouan, plus de 4.500 élèves font chaque jour plus de 5 km à pied pour rejoindre les bancs de leurs écoles, et ce, dans des conditions difficiles. Surtout en plein hiver et avec la peur au ventre de rencontrer des chacals ou des délinquants. Certains écoliers ont recours à l'auto-stop et font le trajet en charrettes de fortune, en tracteurs ou en camionnettes non sécurisées. Et c'est ce qui explique, en grande partie, l'échec et l'abandon scolaires.
Halima Jaballah, 17 ans, originaire du village de Dhibet (délégation d'El Ala), nous parle de son amertume de n'avoir pu poursuivre ses études : «Je n'ai pas eu la chance de connaître la vie de lycéenne à cause des conditions difficiles dans lesquelles je vis avec mes parents qui sont pauvres et qui n'ont pu, par conséquent, assurer les charges de mes dépenses scolaires… De plus, à l'école que je fréquentais jusqu'à l'âge de 10 ans, il n'y avait ni bloc sanitaire, ni cantine. Ce qui nous obligeait à passer toute la journée de 8h00 jusqu'à 17h00 soit en classe, soit dans la rue avec le ventre creux, en attendant les cours de l'après-midi… J'étais affamée et assoiffée la plupart du temps en assistant aux cours auxquels je ne comprenais presque rien parce que je n'arrivais pas à me concentrer. De retour à la maison à pied je n'avais ni la force de réviser les cours, ni d'apprendre les récitations… Quel supplice et quelle existence de misère !».
Fatigués et sous-alimentés, les écoliers finissent souvent par décrocher
Chiheb Fatnassi, originaire du village de Friouet (délégation de Sbikha), ayant interrompu ses études à 11 ans, regrette de n'avoir pu terminer ses études : «C'était vraiment dur de faire chaque pour plus de 8 km à pied, avec la présence d'animaux sauvages et de reptiles. De plus, comme j'étais fragile et souvent malade parce que je ne m'alimentais pas convenablement —je mange seulement un pain «tabouna» et des olives durant toute la journée— mes parents m'ont obligé à quitter l'école. Et aujourd'hui, quand je vois mes camarades dont les familles sont plus aisées que la mienne, étudier à l'université, je me sens triste et frustré de ne pas être avec eux !».
Pour Adel Oueslati, jeune instituteur, à Jnina (délégation de Bouhajla), il serait souhaitable de changer l'horaire scolaire de façon à ce que les cours se terminent à 15 heures et d'augmenter le nombre d'internats et de cantines : «En effet, il est très pénible de voir chaque matin de jeunes élèves âgés de 6 ou 7 ans, arriver en classe, déjà fatigués par le long trajet effectué à pied et devant rester jusqu'à 17 heures sans la moindre collation, à part un simple casse-croûte à base d'harissa !
De ce fait, la concentration en classe est très difficile… c'est ce qui pousse beaucoup de parents à retirer leurs enfants de l'école et qui contribue à augmenter, par conséquent, le nombre d'analphabètes et de marginaux…».
Saloua Dhouibi, enseignante dans une école située à Djebel Oueslat, nous confie qu'il lui arrive d'apporter des boîtes de fromage et des tablettes de chocolat afin d'en donner aux petits bambins âgés de 6 ans, chétifs et mal nourris : «Est-il normal qu'un enfant en pleine croissance passe toute la journée sans presque rien manger ?
C'est pourquoi il faudrait généraliser les cantines scolaires surtout dans les villages reculés où il n'y a même pas une épicerie».
Notons dans ce contexte que la plupart des cantines scolaires dans le gouvernorat de Kairouan sont situées dans des établissements construits il y a plusieurs décennies et dont l'état est déplorable.
Et malgré les différentes interventions et activités menées par la société civile dans le cadre de son partenariat avec le ministère de l'Education, celles-ci demeurent en deçà des attentes.
Les repas servis sont généralement froids, insipides et non équilibrés. Cela sans oublier un manque flagrant d'hygiène.


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