Un effort national est à consolider afin de sauver de l'ennui ces catégories vulnérables et pour mieux les préparer à leurs rôles futurs Ils sont en train de passer à côté de l'essentiel. Nos enfants, nos adolescents et nos jeunes sont en effet en train de perdre un temps fou et un nombre incalculable d'occasions pour s'épanouir et pour mieux réussir leur vie, donc devenir plus utiles à leur entourage et au pays. A des moments aussi délicats et cruciaux de leur vie, ceux qui appartiennent à ces précieuses mais non moins vulnérables catégories de notre société passent, pour bon nombre d'entre eux, été sur été livrés à eux-mêmes et à une oisiveté aussi révoltante que destructrice, surtout dans les quartiers dits «populaires». Veillées tardives, longues et lourdes grosses matinées, farniente à gogo, malbouffe, utilisation pléthorique, voire pathologique des technologies de l'information et de la communication, juste pour tuer le temps, etc. Bref, ils passent de longues journées à végéter et même à refuser à participer aux tâches familiales ratant ainsi des occasions en or pour s'ouvrir à leur environnement, acquérir de nouvelles connaissances autres que celles qu'offre le système scolaire, découvrir, mieux s'intégrer dans la société, échanger, devenir plus mûrs et plus responsables. Mais est-ce de leur faute s'ils agissent ainsi? Aucunement, car c'est à la famille et à la société de proposer à ces catégories de quoi les aider à mieux meubler leur été et de les sauver de cette situation morbide et abrutissante. Rien en effet, ou presque, n'est offert à ces catégories pour qu'elles puissent mieux réussir leur socialisation. Ce ne sont pourtant pas les idées qui manquent, encore moins les expériences. Et l'Etat est ici appelé à jouer son rôle à travers ses institutions et le gouvernement le sien à l'aide de programmes bien étudiés et bien ciblés. Ecoliers, lycéens puis étudiants, nous avions de larges panoplies de programmes destinés à mieux encadrer nos vacances et à éviter qu'elles ne se transforment en pourvoyeuses de mauvaises habitudes. Large panoplie de solutions Par quartier, les écoliers avaient la possibilité quatre jours sur sept d'assister à des cours de soutien dispensés dans une école choisie à cet effet par le ministère de tutelle. L'écolier peut ainsi rattraper son retard ou mieux maîtriser ses connaissances, deux heures par jour (de 9h00 à 11h00), tout en gagnant de nouveaux amis, des camarades venus d'autres écoles du quartier. Idem pour les lycéens pour les matières principales. Côté loisirs, rares étaient les enfants et les adolescents qui ne partaient pas en vacances organisées (colonies et scouts) avec la possibilité de voyager à l'étranger à des prix raisonnables. Pour les classes terminales, il y avait même la possibilité d'entamer son service militaire au cours de vacances. Ce qui était un acquis de taille. Pour les étudiants, et en plus des associations de bénévolat, il y avait plusieurs programmes de tourisme aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Soit d'énormes possibilités d'échanges et d'ouverture sur les autres. Le mouvement des auberges de jeunesse ou celui des échanges entre étudiants de pays différents était vraiment prospère. Certains parents choisissent aussi de placer leurs ados de 16 ans et plus (législation du travail oblige pour l'âge minimum) auprès d'artisans et autres techniciens installateurs-réparateurs. Même si l'adolescent est encore scolarisé, il bénéficie ainsi d'un apprentissage pratique et pourrait acquérir des compétences sociales en plus d'un petit métier au cas où il en aurait un jour besoin. C'était aussi le cas des élèves de terminales et des étudiants qui dénichaient de petits boulots de saisonniers. Tout était donc fait pour que enfants, ados et jeunes ne soient pas livrés à l'oisiveté, mère de tous les vices et pour qu'ils puissent mieux se construire et devenir de bons citoyens. Un effort national est donc à fournir afin de sauver l'ennui ces catégories vulnérables et mieux les préparer à leurs responsabilités futures.