On en vient à constater que la sélection et ses joueurs n'ont pas encore atteint le stade de la sérénité et qu'il est tout aussi urgent de leur porter l'assistance nécessaire... Ignorés jusqu'ici sous l'effet d'arguments erronés, les véritables besoins et impératifs de l'équipe nationale ont besoin aujourd'hui d'être placés à leur juste valeur. Si pendant de longues années, on avait tardé à retrouver la bonne direction ou encore à donner une raison d'être la manière de jouer de l'équipe, la sélection est encore loin de ce qui est souhaité, de ce qui est exigé par rapport aux contraintes d'un nouveau contexte. Généralement, les échecs amènent les grands changements. On n'a pas cependant l'impression que l'équipe de Tunisie est vraiment prête à changer. Il faut dire qu'il y a des périodes qui annoncent l'abandon et la défection. En l'absence de talents confirmés, Kasperczak sait parfaitement qu'il doit donner la priorité au collectif. L'objectif ne serait pas justement de saisir le sens de la rupture, mais de favoriser un nouvel ordre et des conditions de travail et d'accomplissement plus favorables. Une pareille approche suppose de ne pas rester à la seule sphère du jeu, du comportement ordinaire et passif. Il s'agit d'adopter le sens du changement au regard des nouvelles contraintes et obligations de jeu. Une chose est sûre: la sélection a longtemps tourné le dos à la vie sportive, on ne voit pas comment elle est tombée si bas sans que la responsabilité de ses principaux acteurs ne soit totalement engagée. La sélection est ainsi très loin de ce qui a été conçu et réalisé auparavant. Beaucoup de choses restent à faire et un long travail attend les différentes parties concernées de près ou de loin. Il n'est pas, certes, simple de séparer le bon grain de l'ivraie. Mais quand on évalue le parcours de l'équipe, l'on n'hésitera pas à considérer les dernières périodes comme étant des années d'abaissement, de l'avilissement des résultats et d'un déchirement pathétique. Des années funestes, des valeurs explosées que l'on n'oubliera pas de sitôt et dont on voudrait, en même temps, ne plus jamais se souvenir. Là où on formate les arguments, là où on impose un discours aseptisé, la sélection ne parvient pas à se détacher des problèmes, de forme ou de fond, qui ne cessent de polluer l'ambiance générale. On joue comme on s'entraîne et comme on vit ! Et le moins que l'on puisse dire, c'est triste à mourir. Et pas seulement sur le terrain et dans les vestiaires. Le problème est que certains joueurs, responsables techniques, responsables administratifs donnent l'impression d'avoir raison tout seuls. Leur appréciation de la situation leur paraît juste, mais ils ne savent pas qu'ils n'ont jamais dépassé le stade de l'ignorance. L'illusion de compétence Tout cela, on ne le voit pas seulement comme une défaillance, mais surtout comme une déviance constituée et entretenue. Jouant à l'ordinaire, la plupart des joueurs sont inexistants dans les phases de jeu abouties ou cruellement inachevées. Ils manquent d'anticipation et le plus souvent d'inspiration, certains n'ont rien fait de bon, et encore moins d'utile. Il faut dire que l'évolution d'une équipe se traduit souvent par des façons d'être, de faire et de penser. Là encore, il faudrait souligner l'absence de nouvelles configurations techniques au sein de l'équipe. Kaspeczak n'a rien fait jusque-là de concret. Certains réflexes et habitudes sont toujours là. Et le sélectionneur continue à observer sans la moindre réaction. L'on sait que dans ce genre de contexte, les défaillances de jeu doivent être comblées par la volonté, la détermination et la rage de vaincre. Cela n'apportera pas le résultat idéal, mais il en apportera le bon. Notamment le «mérite» d'échapper à la médiocrité. Par l'action. Il lui appartient désormais d'ajuster une stratégie qui favorise les succès plutôt qu'elle sanctionne les échecs. Il n'est pas censé ignorer que dans ce contexte bien particulier, et en l'absence de sérénité, le jugement qu'un joueur peut porter sur ses capacités a une influence sur ses performances, et ce, quel que soit le niveau initial de sa compétence. La nouvelle liste établie en prévision du match de ce vendredi contre le Gabon peut-elle répondre aux impératifs de l'équipe qui pointent déjà à l'horizon? Les jugements et les arguments avancés ne sauraient apporter des réponses catégoriques. La vérité du terrain est le seul critère qui pourrait justement décider et trancher sur l'avenir des uns et des autres. La réussite entraîne la réussite. L'échec aussi. La manière avec laquelle les joueurs interprètent aussi leurs prestations et leur rendement sur le terrain détermine aussi leurs efforts et leurs performances futures. La confiance et le sentiment d'appartenance nécessitent un travail qui cultive la culture de la réussite. On en vient à constater que la sélection et ses joueurs n'ont pas encore atteint le stade de la sérénité et qu'il est tout aussi urgent de leur porter l'assistance nécessaire...