«Nous sommes déterminés à relever tous les défis dans la région, et cela en pleine adhésion à la cause nationale qui vise à sauver la Tunisie», affirme le gouverneur de l'Ariana dans un entretien exclusif avec La Presse. Le gouvernorat de l'Ariana est, il bien parti pour faire sa propre révolution? Vous oserions répondre, illico presto, par «oui», après la formidable lessive qui a touché récemment plusieurs secteurs de la vie active dans la région. Environnement, équipement, habitat, circulation routière, administration, sécurité action municipale, bref le lifting, tant et longtemps espéré, est aujourd'hui partout là. Superbe! Cela relevait, jusqu'ici, de l'utopie dans un gouvernorat qui croulait sous le poids de maux divers qu'on croyait, par moments, incurables, tellement ils étaient chroniques. La révolution du 14 janvier 2011, au lieu de leur apporter les remèdes salutaires, n'a, au contraire, fait que les infecter davantage... jusqu'au jour où un gouverneur s'amena pour transformer aussitôt la région de fond en comble. Sans crier gare et en un temps record ! Dans notre article de samedi dernier, nous avons écrit que M. Amor Ben Mansour, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a réalisé «l'exploit» d'éradiquer spectaculairement le pourtant très vieux phénomène des étals anarchiques qui faisait, jusque-là, la honte des Arianais. Or, au lieu de céder au triomphalisme et de dormir sur ses lauriers, le gouverneur vient de décider de continuer sur sa lancée, visiblement résolu à garnir son tableau de chasse. Et rira bien qui rira le dernier... Au suivant ! «Je ne suis pas venu au gouvernorat de l'Ariana, armé d'une baguette magique ou de recettes miraculeuses», nous confie sobrement M. Ben Mansour, au lendemain de l'éradication, mercredi dernier, du phénomène des étals anarchiques, en expliquant que «cette réalisation a été tout simplement le fruit d'une volonté tenace que nous a dictée notre devoir de participation à la cause nationale de sauver la Tunisie. Sans plus». Pour ce faire, il a veillé, en personne et sur le terrain durant la nuite de mercredid à jeudi, sur les préparatifs, puis sur l'opération de la descente policière sur les lieux des étals. Le lendemain, rebelote, le voilà, de nouveau, aux commandes d'une autre «expédition punitive» visant, cette fois, le même phénomène qui sévissait dans les délégations d'Al-Intilaka et de Kalaât Landalouss. Ici et là, la victoire était au rendez-vous et la joie des habitants indescriptible. Ne tarissant pas d'éloges sur tous les services concernés (municipalités, directions régionales de l'équipement, du commerce et de la santé, forces de la police et de l'armée...) qui «ont contribué efficacement à la réussite de ces coups de filet», le gouverneur de l'Ariana, loin d'être satisfait, persiste et signe, en promettant de s'attaquer, dans les tout prochains jours, à un autre phénomène non moins envahissant et complexe, à savoir celui des taxis collectifs (Annakl Errifi) qui continue, depuis des décades, de faire des malheurs dans la région, et auquel la révolution a donné un incroyable coup de fouet. «Nous les aurons très prochainement», jure M. Amor Ben Mansour, avec l'assurance d'un homme qui ne mâche pas ses mots. «Je suis persuadé, ajoute-t-il, qu'il s'agit d'un phénomène qui a la peau dure et qui fait mal aussi bien aux usagers qu'à la circulation automobile et à l'environnement. Mais, ensemble, nous le battrons». Homme infatigable, il se veut aussi un homme des défis.