La lutte tunisienne a hérité de ces hommes et de ces femmes qui comprennent si bien l'essence du sport et respirent si bien la passion dans sa totale expression... Ça ne sonne pas comme un cliché, mais il y a comme une véritable culture de surpassement dans l'effort qui a pris place, et qui continue encore de le faire, dans un sport comme la lutte. Lorsque le talent se double d'efficacité, le résultat est garanti. Quel plaisir de voir des athlètes pousser, forcer le destin et aller au bout de leurs intentions! La Tunisie, et surtout pas seulement du football, a hérité de ces hommes et de ces femmes qui comprennent si bien l'essence du sport et respirent si bien la passion dans sa totale expression. Ils se situent tellement dans l'espace qu'il créent la complémentarité des gestes et des positions. Ils donnent ainsi au sport une tout autre dimension. Le sport pour le sport, le sport qui ne tue pas le sport. Kamel Bouaziz, ancien lutteur, actuellement arbitre et instructeur international, ainsi que vice-président de la Commission d'arbitrage au sein de la fédération internationale en est de ceux-là. Sa dernière distinction, le flambeau olympique, est l'une des consécrations les plus significatives dans une carrière bien remplie, et surtout bien assumée. Il faut dire que l'image de la lutte tunisienne dépend beaucoup de ce genre de consécration. On juge souvent aux résultats. Mais aussi à l'effort et au dévouement. Dans la foulée, la Fédération Tunisienne de Lutte a changé de vocation. Sous la conduite de la nouvelle équipe dirigeante, elle se donne aujourd'hui de nouvelles alternatives susceptibles de lui permettre de se faire représenter là où elle a vraiment besoin d'être présente. Il faut dire que cette nouvelle donne s'inspire profondément des nouvelles exigences d'une discipline qui a aujourd'hui les hommes, et aussi l'ambition de viser haut et d'aller loin. A court ou à long terme et dans n'importe quel rôle, les lutteurs ont pris l'habitude d'avoir un statut à défendre. Une place à préserver. Ce n'était certainement jamais facile, mais le défi a souvent mérité d'être relevé. Les hommes, les femmes, mais aussi le mental pour une pareille entreprise, sont bel et bien là. Qualité technique, plus rigueur, plus discipline, plus fierté du maillot. La recette a souvent fait mal. Si l'on doit retenir une chose à travers la dernière consécration de Kamel Bouaziz, ça sera l'esprit qui règne autour de la fédération et dans la lutte tunisienne de façon générale. Elle apporte que la rigueur et la discipline sont à la base de tout. Surtout lorsque la démonstration est poussée jusqu'à la perfection. Encore une fois, cela accrédite l'idée selon laquelle cette discipline réunit les athlètes les plus costauds, avec une expression à base de talents individuels additionnés. En ce domaine, les lutteurs tunisiens de différentes générations ont bien du savoir-faire. Ils ont souvent réussi à remettre l'intérêt qu'ils portent pour la lutte au centre des débats, prouvant qu'ils peuvent justement avoir une part capitale dans les performances du sport tunisien. Kamel Bouaziz a pris l'habitude de faire valoir ses aptitudes, aussi bien à l'échelle nationale, que continentale et internationale. Il a appris aussi à les exploiter à bon profit et comment s'adapter aux contingences. Il est aujourd'hui l'une des personnalité sportives avec lesquelles tout devient possible. Cela s'inscrit dans le droit fil des exigences d'une carrière bien assumée, se devant, de ce fait, d'en garantir le cheminement et le rayonnement... Autant dire qu'il a tracé, et qu'il continue encore à se revendiquer en tant que tel, sa route avec l'ambition qu'on lui connaît et le mental qu'on lui reconnaît. Dans le message qu'ils s'est efforcé de délivrer, ils s'est toujours orienté vers de nouvelles tendances, de nouvelles prérogatives de nature à étoffer sa carrière. L'expression de l'exploit et de la distinction peut parfois prendre d'étonnantes formes. Pour s'en convaincre, il aurait suffi de voir les signes d'épanouissement de Kamel Bouaziz, lors de la remise des trophées. Il faut dire que l'évolution et la progression de la lutte tunisienne est l'affaire de tous. Il y a toute une stratégie qui est en train de se développer au sein de la fédération. Mais, cette discipline, comme tant d'autres sports individuels, fait face, depuis longtemps, à des obligations financières le plus souvent insurmontables. L'absence de ressources est un problème vécu au quotidien. Il n'empêche que du côté de l'instance fédérale, on a su évoluer et gagner du temps. Les différentes parties prenantes, athlètes, entraîneurs, arbitres, fédération et clubs en sont conscients. Les obstacles les rendront encore plus forts. Ce qu'ils sont censés accomplir devrait leur montrer le chemin qui leur reste encore à faire. Aujourd'hui, c'est à la génération montante d'emprunter la voie de Kamel Bouaziz et de tous ceux qui ont écrit l'histoire de la lutte tunisienne. Et même si les règles du jeu restent complexes, tant de promesses et de certitudes profilent à l'horizon.