Avec 18 médailles remportées lors de cette épreuve africaine (8 or, 5 argent et 5 bronze), la génération d'aujourd'hui est en train d'écrire sa propre histoire. La Tunisie, et pas seulement du sport, n'aime rien moins que jauger, comparer et classer. Jeter des ponts entre les époques, confronter les générations et opérer des hiérarchies. Faut-il s'habituer, désormais, à répéter que l'avenir du sport tunisien est fait d'athlètes qui ont appris à se surpasser en dépit de l'absence de moyens et de l'encadrement nécessaires ? La participation des haltérophiles tunisiens lors de la dernière édition des Jeux Africains est le genre de compétition qui laisse forcément des souvenirs et qui donne l'envie réelle de respirer l'air du sport. Quand on les regarde évoluer et se démener dans les différentes épreuves, il y a de quoi être fier, surtout vis-à-vis de tout ce qui ne cesse d'être entrepris. L'haltérophilie est une discipline à part. Inaccessible aux athlètes ordinaires. A ce niveau, ce n'est peut-être pas un autre sport, mais c'est un autre monde. L'expression de la compétitivité peut parfois prendre d'étonnantes formes. Pour s'en convaincre, il aura suffi de scruter le visage des haltérophiles tunisiens lors de leur montée sur les plus hautes marches du podium : traits tendus, yeux humides et gestuelle de combattants qui extériorisent soulagement et souffrance après une lutte sans merci. Ils ont, encore une fois, réussi à accréditer l'idée selon laquelle cette discipline, oubliée et ignorée par les responsables, est bel et bien le rassemblement des athlètes les plus costauds, avec, notamment, une évolution à base de talents additionnés. En ce domaine, ils en ont suffisamment de moyens et beaucoup d'arguments à faire valoir. Ils ont ainsi remis l'intérêt pour le sport individuel au centre des débats, prouvant qu'ils ont une part capitale dans les performances du sport tunisien. Il y en a même qui dégagent si bien l'essence de l'effort et respirent si bien la résistance dans ses différentes expressions. Avec 18 médailles remportées lors de cette épreuve africaine (8 or, 5 argent et 5 bronze), la génération d'aujourd'hui est en train d'écrire sa propre histoire. De redistribuer même les cartes. Ce n'est pas un jugement, ni un éloge, c'est un fait qui ne manque pas de retenir l'attention. Lorsque le talent se double d'efficacité, la performance est garantie. Aujourd'hui, la Tunisie est l'une des sélections les plus titrées dans cette discipline, non seulement sur le plan continental, mais aussi et surtout mondial. Elle est même parvenue à accéder aux plus hautes marches des podiums aux différents classements individuels et par équipes. Le haut du pavé Dans le sport, dans la vie aussi, toute personne est capable de faire plus que ce qu'elle pense pouvoir accomplir. Tout athlète, en qui existe un potentiel, peut atteindre un meilleur niveau et progresser, à condition cependant d'identifier ce qui peut provoquer le déclic. Dans une compétition aussi contraignante que les Jeux Africains, beaucoup d'haltérophiles ont aspiré certainement à la consécration, mais peu avaient vraiment le privilège de pouvoir réellement le faire. On en est, aujourd'hui, convaincu. L'haltérophilie tunisienne peut être encore amenée à exprimer des choses au-delà de ce qu'on pourrait attendre. Lorsqu'elle se donne des responsabilités, elle peut toujours avancer, progresser. Au-delà des médailles et des titres, le mérite de la sélection, c'est la régularité dans le rendement. Cela peut devenir une vocation, dans la mesure où les haltérophiles peuvent aussi épouser tous les styles, relever tous les défis. Conformément à cette détermination à se lancer sur les traces des athlètes qui tiennent le haut du pavé, à travers l'exploit qui permet de se rapprocher de la brigade d'exception, l'haltérophilie tunisienne galope au maximum de ses moyens.