Le projet méditerranéen pilote pour l'adaptation au changement climatique grâce à une meilleure gestion de la demande en eau dans l'agriculture irriguée (Accbat) qui a démarré en 2012 et se poursuit jusqu'à décembre 2015 a été au centre d'une visite d'un groupe de journalistes au site pilote de Nabeul. Ce projet financé par l'Union européenne, moyennant 5 millions d'euros, profite à quatre pays méditerranéens (Tunisie, Liban, Jordanie, Italie). Il vise à trouver des solutions à la rareté de l'eau dans les pays du pourtour méditerranéen et à en assurer une bonne gestion. Il s'agit d'exploiter les eaux non conventionnelles par la mise en place d'une station pilote de recyclage des eaux traitées, de former des agriculteurs à une meilleure gestion de l'eau d'irrigation et de les doter d'équipements nécessaires. D'ores et déjà, une station pilote a été installée, à oued Souhil (dans la station d'expérimentation agricole de l'Inrat), à Nabeul, pour le recyclage des eaux traitées provenant des deux stations d'épuration de Mrezga et Dar Chaâbane El Fehri. Cette station est équipée, notamment, d'un système de pré-filtrage des eaux traitées, de deux bassins de stockage et décantage, d'une station de pompage, d'un système de filtration automatique et d'un injecteur d'engrais. Elle approvisionne en eau d'irrigation quatre hectares d'agrumes. En outre, 49 agriculteurs à Beni Khiar et El Haouaria ont reçu des équipements pour l'économie d'eau d'irrigation. Dans le cadre du même projet, 24 agriculteurs à Beni Khalled et 25 à El Haouaria ont été dotés d'équipements d'irrigation goutte-à-goutte, pour un hectare par exploitant, et d'une station de pompage pour chaque agriculteur, afin de les initier à la bonne gestion de l'eau. Celle-ci devra se faire en fonction des données communiquées par la station agrométéorologique installées au Centre technique des agrumes à Beni Khalled. Ces données permettront à l'agriculteur de déterminer les besoins en eau d'irrigation et le moment opportun pour cette opération. Au cours des prochains jours, il sera procédé à l'installation d'une autre station de recyclage des eaux traitées dans la zone irriguée de Souhil au profit de sept agriculteurs. Une commission pour introduire l'agriculture dans l'Aleca Une commission sectorielle chargée des formules de l'éventuelle introduction du secteur agricole dans l'Aleca (Accord de libre-échange complet et approfondi) conclu entre la Tunisie et l'union européenne (UE) vient d'être créée, a annoncé le directeur des études au ministère de l'agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, Boubaker Karray. Intervenant en marge d'un colloque organisé, mercredi, par le Centre d'études et de recherches économiques et sociales (Ceres) sur le thème «prospection et évaluation de l'Aleca», Karray a expliqué, dans une déclaration, à l'Agence TAP, que la libéralisation des produits agricoles sera étudiée d'une manière réfléchie, en faisant participer toutes les parties intervenantes dans le secteur. L'objectif, a-t-il avancé, est de concorder les avis dans la détermination des points forts et faibles des différentes filières agricoles. Et d'ajouter que la commission précitée examinera chaque produit agricole et les perspectives de sa libéralisation. Le nouveau round des négociations débutera, à partir du 1er trimestre de 2016, après un premier round, qui a démarré le 13 octobre dernier, et s'est poursuivi pendant 5 jours, a visé le rapprochement des points de vue et l'explication de certains concepts. A cette occasion, Mme Laura Baeza, l'ambassadrice de l'UE à Tunis a souligné l'importance d'une communication exacte des contenus de l'Aleca, ajoutant que l'UE est compréhensive quant aux défis auxquels font face certains secteurs en Tunisie, dont l'agriculture. Au cours des prochaines négociations, l'accent sera mis sur le diagnostic des points faibles des secteurs agricole et des services afin de les résoudre et leurs points forts en vue de leur renforcement a-t-elle ajouté. Une étude élaborée par le Ceres a révélé que les exportations du secteur des services n'ont représenté que 23% du total des exportations tunisiennes, en 2014. Le taux de la régression annuelle des exportations du secteur a atteint 3,8% (au cours de la période 2010/2014), tandis que les investissements étrangers du secteur sont de l'ordre de 26% du total des investissements étrangers en Tunisie. Les sociétés étrangères opérant dans le secteur des services en Tunisie représentent 15% du total des entreprises actives dans ce secteur et disposent d'une capacité d'emploi de 7% par rapport au nombre total des postes d'emploi du secteur. Nouveaux équipements pédagogiques L'Institut méditerranéen de formation aux métiers maritimes (Imfmm), situé au Port de Radès, s'est doté de deux simulateurs de dernière génération, l'un destiné à la navigation multidisciplinaire Polaris et au Gmdss (système mondial de détresse et de sécurité en mer) et l'autre à la salle des machines, a annoncé l'office de la marine marchande et des ports (Ommp). Ces équipements pédagogiques «ultramodernes» permettent la reproduction d'une situation du similaire au réel en mer et à bord du navire, dans un univers virtuel interactif avec une visualisation en trois dimensions, a précisé la même source. Une équipe d'experts norvégiens est actuellement sur le site de l'institut pour procéder aux opérations d'installation de ces équipements et à la formation des formateurs tunisiens. Ces simulateurs d'une valeur de 300.000 euros, soit l'équivalent de 660.000 dinars ont été acquis auprès de Kongsberg, premier fournisseur mondial des technologies de navigation maritime et de système de simulation, moyennant un don obtenu auprès des instances gouvernementales françaises, a ajouté l'Ommp.