Le recours des PME au financement leasing prend de l'ampleur Les perspectives du secteur sont prometteuses grâce à la croissance attendue des investissements dans le pays La concurrence entre les différents opérateurs sur le marché pourrait être une source de soucis pour certaines sociétés Le secteur du leasing occupe une place de taille dans le paysage financier tunisien et sa contribution au financement de l'économie prend de plus en plus d'ampleur. A ce titre, l'intermédiaire en Bourse Mac SA a consacré une étude exhaustive à ce secteur qui ne cesse d'évoluer. Il en ressort qu'en dépit de la nouvelle législation relative à la défiscalisation des charges de loyers, et contrairement à ce qui été attendu, l'activité du leasing a continué sa progression. Ainsi, en 2009 les mises en force ont atteint 1.011,4MDT, soit une hausse de 23,4% contre 12% en 2008 et 38% à la fin de l'année 2007. L'étude en question rappelle que la nature du tissu économique tunisien composé d'un grand nombre de PME fait que le recours au secteur du leasing s'intensifie d'une année à l'autre. La célérité du traitement du dossier et la souplesse des procédures de financement restent les points forts du secteur. De ce fait, le recours au financement leasing est devenu le choix préféré pour un grand nombre de sociétés. Des perspectives prometteuses Les perspectives d'avenir du secteur du leasing en Tunisie sont fortement corrélées à l'évolution de l'économie tunisienne dans les années à venir, précise l'étude. Selon le plan de développement 2010-2014, le taux d'évolution moyen annuel des investissements devrait se situer à 11,2%. Cette progression devrait, par ailleurs, se répercuter positivement sur tous les secteurs, entre autres le secteur du leasing. Dissipant des craintes sur le rendement du secteur après le déclenchement de la crise financière, le secteur a été faiblement exposé, en 2009, au risque des mauvaises retombées de cette crise mondiale, en raison d'un degré d'engagement faible, voire inexistant avec des contreparties opérant dans des secteurs qui ont été touchés, à savoir le secteur du textile, celui des pièces de rechange automobiles et le tourisme. L'évolution de l'activité est, d'après l'étude, également liée à un facteur endogène très important, en l'occurrence le taux de sortie qui a connu ces dernières années un effritement. Certaines sociétés appliquent des taux bas surtout celles adossées à des banques. Ces dernières bénéficient de lignes spéciales de crédits pour assurer leur refinancement. Certains professionnels ont exprimé leur mécontentement face à ces pratiques et ont appelé la Banque centrale à harmoniser le mode de refinancement. Ils proposent également de fixer un taux de sortie minimum comme était le cas pour le taux maximum fixé à 12,5%, et ce, afin de préserver la pérennité du secteur. Ce qu'il faut revoir L'étude souligne que, comme les banques, les sociétés de leasing doivent veiller sur la qualité de leurs actifs, suivre une politique de provisionnement assez rigoureuse et maîtriser leurs charges d'exploitation, et ce, afin de faire face à des éventuels risques opérationnels. Au sujet du développement régional, elle indique que l'expansion sur l'Algérie ne devrait plus être un axe de développement stratégique pour les sociétés de leasing tunisiennes. La nouvelle législation en Algérie exige désormais un capital minimum de 70 millions de dinars pour la création d'une société de leasing. Un tel niveau de capital reste inaccessible pour les sociétés de leasing tunisiennes, vue la petitesse de leur taille et, par conséquent, de leur capitalisation. Les sociétés de leasing pourraient avoir un potentiel de croissance sur le marché libyen et celui de l'Afrique subsaharienne. La concurrence entre les différents opérateurs sur le marché pourrait, en outre, être une source de soucis pour certaines sociétés, rappelle l'étude. Ce faisant, la guerre des parts de marché ne devrait pas être au détriment de la rentabilité et la pérennité de la société. Les opérateurs du secteur de leasing devraient obéir dans les années à venir à des règles déontologiques pour préserver les acquis du secteur. Quoi qu'il en soit, une chose est sûre. Le secteur de leasing recèle de potentialités de croissance considérables. Sauf événements exceptionnels, les professionnels sont unanimes quant à l'évolution favorable du secteur.