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Le secteur du leasing du Tunisie
Publié dans L'expert le 21 - 09 - 2010

Le premier semestre de l'année en cours a enregistré des performances pour le secteur. Nous vous invitons, dans le cadre de ce dossier, à faire un tour d'horizon sur le secteur. Il est enrichi par les contributions des Messieurs Mohamed-Hechmi DJILANI, Président Directeur Général de Hannibal Lease ; Chahir ZLAOUI, Directeur Général de Modern Leasing et Mohamed MELLOUSSE, Président Directeur Général d'El Wifack Leasing.
Rappelant, le « leasing consiste à louer des équipements, du matériel ou des immeubles achetés ou réalisés en vue de la location par la société de leasing au profit d'un locataire qui peut les utiliser dans ses activités professionnelles, commerciales, industrielles, agricoles et de services et permet au locataire l'acquisition, à l'expiration de la durée de la location, des équipements, du matériel ou des biens immobiliers moyennant un prix convenu qui tient compte des versements effectués à titre de loyers » (Ministère des Finances).
C'était en 1984, que le secteur de leasing à vu le jour par l'installation de Tunisie leasing. Confortant, ainsi, la place financière, dans l'œuvre de financement de l'économie nationale. Au fil des années le secteur s'est développé. On compte, aujourd'hui, dix sociétés à savoir : Arab International Lease (A.I.L), Arab Tunisian Leasing (A.T.L), Attijari Leasing, Best Lease, Compagnie Internationale de Leasing (C.I.L), El Wifack Leasing, Hannibal Lease, Modern Leasing, Tunisie Leasing et UBCI Leasing. Cinq sont cotées à la bourse de Tunis.
Vu les caractéristiques du produit leasing, ainsi que la facilité de son obtention et ses avantages subséquents, les PME, qui constituent une part importante du tissu économique et qui ne cessent de voire leur part se développée grâce aux encouragements de l'Etat, ont trouvé dans le leasing un mode de financement approprié et efficient.
Les positions des sociétés, pour ce qui est des mises en force de 2009, se traduisent à travers le graphique n°1. Durant le premier semestre de l'année encours, chaque société en a affichée une croissance par rapport à la même période de l'année dernière. La croissance est due à une performance pour le mobilier. Le graphique 2 nous donne une illustration.
L'étroitesse du marché local ainsi que la petite taille de la société sont deux contraintes potentielles auxquelles les sociétés de leasing projettent à surmonter.
Notre dossier est enrichi par les contributions des Messieurs Mohamed-Hechmi DJILANI, Mr Chahir ZLAOUI et Mohamed MELLOUSSE qui nous ont aimablement accordée une interview.
Propos de M. Mohamed-Hechmi DJILANI
Président-Directeur Général
Hannibal Lease S.A
Quelle est votre vision prospective sur le secteur du leasing?
L'évolution du secteur dépend largement de la conjoncture économique puisque nous intervenons exclusivement en financement de l'investissement. A ce niveau, nous bénéficions, ces trois dernières années, de conditions particulièrement favorables avec une croissance sectorielle moyenne à deux chiffres. Cela est d'autant plus remarquable que l'économie mondiale fait quasiment du surplace depuis près de deux ans.
Cette conjoncture favorable s'est accompagnée d'une montée en compétitivité du secteur leasing en Tunisie, essentiellement due à quatre facteurs : la hausse des encours grâce à une demande soutenue sur le marché tunisien, des conditions de refinancement favorables sur le marché financier, la situation concurrentielle tendue et, enfin, un coût du risque en baisse sensible.
Ces éléments ont directement contribué à la baisse, continue, des taux appliqués par le secteur leasing, au profit du client final. En cela, le secteur leasing a eu un rôle déflationniste ces dernières années.
Nous avons également enregistré une accélération des ouvertures d'agence afin de mieux couvrir le territoire national. C'est dans cette perspective qu'Hannibal Lease a étoffé sa présence dans le sud par l'ouverture d'une agence à Gabès. Cette dernière vient s'ajouter à celles de Sfax et Djerba.
Où en êtes-vous avec le problème des créances classées?
Les créances classées ne constituent pas un problème tant que leur proportion demeure viable pour l'établissement financier, qu'il soit bancaire ou leasing. Bien entendu, cette proportion varie d'un marché à l'autre selon la taille et la maturité de l'économie en question.
La Banque Centrale de Tunisie veille particulièrement à ce que les établissements financiers respectent un plan de marche visant à les conduire, dans les prochaines années, vers des ratios de risque proches des pays de l'OCDE. Le chemin parcouru ces 5 dernières années nous permet d'y croire fortement.
Il faut savoir qu'il s'agit là d'un élément fondamental pour notre économie car des établissements financiers aux fondamentaux solides sont les garants d'un financement adéquat de notre activité économique. De plus, il s'agit d'un élément entrant en ligne de compte lorsqu'il s'agit d'attribuer une notation souveraine à la Tunisie.
Pour ce qui est de la situation du secteur leasing en particulier, les dernières publications me semblent parfaitement rassurantes avec des ratios d'actifs classés autour de 6-7% pour la plupart des compagnies et des taux de couverture au-delà de 70%.
En ce qui concerne Hannibal Lease, nous avons clôturé l'exercice 2009 avec un taux d'actifs classé en dessous de 6% et un taux de couverture de 78%.
J'aimerais, cependant, insister sur le rôle, fondamental, qu'ont les autorités publiques pour soutenir le secteur dans cette voie. En effet, la baisse puis le maintien de ratios, viables, d'actifs classés suppose une meilleure étude des risques et une réactivité accrue de la part des bailleurs de fonds mais également un cadre juridique clair et une stricte application de la loi. Cela va, naturellement, dans le sens d'une protection des deux parties, établissement financier et client. En cela, nous ne pouvons qu'être satisfaits de l'attention accordée par les autorités monétaires et publiques à notre secteur.
Il me semble utile de rappeler que l'ensemble de ces efforts a contribué à accélérer les processus de prise de décision et d'octroi de financement ainsi que la baisse du coût financier pour le client final.
Sur quels atouts mise le secteur du leasing pour concurrencer le secteur bancaire?
Le secteur leasing n'a ni les moyens ni la prétention de concurrencer le secteur bancaire. Nous avons, j'en suis convaincu, des métiers et des rôles complémentaires.
Le produit leasing est aujourd'hui traité, dans la plupart des cas, par des structures mono produit dédiées à ce type de financement et donc capables de répondre en moins de 24 heures à n'importe quelle demande de financement grâce à des ressources humaines spécialisées ainsi que des structures de décision particulièrement compactes.
Cette réactivité ne peut être exigée d'une structure bancaire soumise, par définition, à des demandes plus diverses et moins urgentes et ponctuelles que les financements leasing.
Cependant, nous devons veiller à ce que le coût d'un financement leasing ne soit pas totalement disproportionné par rapport à celui d'un crédit bancaire. Au vu de la bonne santé actuelle du secteur, je crois que nous n'avons pas échoué sur ce point.
Hannibal Lease compte s'implanter en Afrique de l'Ouest. Pourquoi ce choix?
Il faut, d'abord, souligner que, parallèlement, au développement de notre présence sur le marché local, Hannibal Lease cherche à se doter de relais de croissance. Cela passe, notamment, par l'implantation au delà de nos frontières.
Hannibal Lease a lancé le processus d'établissement d'une filiale au Mali offrant le même type et la même qualité de service que nous trouvons en Tunisie.
Nous avons obtenu l'agrément des autorités monétaires tunisiennes et nous sommes, désormais, dans la phase de demande d'agrément auprès des autorités locales, en particulier la BCEAO.
En ce qui concerne les raisons de ce choix, il me semble utile de rappeler que l'implantation d'une filiale à l'international est la résultante de trois interrogations : A-t-on un savoir-faire exportable? Est-ce que le produit que nous proposons a un potentiel intéressant sur le marché ciblé ? Dispose-t-on des moyens financiers nécessaires à cette implantation?
L'Afrique de l'Ouest répond à ces critères. Le choix spécifique du Mali s'est fait naturellement du fait de longues et profondes relations d'amitié et de coopération liant les deux pays. J'ai pu le constater personnellement lors d'un séjour au Mali où la qualité de l'accueil ainsi que l'intérêt porté par les autorités au développement de l'investissement local m'ont particulièrement marqué.
Propos de M. Chahir Zlaoui
Directeur Général
Modern Leasing
Le secteur leasing est un secteur en croissance et la concurrence entre les sociétés est très rude. Quelle est votre vision prospective du secteur?
Je voudrais tout d'abord, précisé que la croissance du secteur du leasing en Tunisie est soutenue et relativement importante; en effet, depuis le début des années 2000 (si l'on exclut l'année 2005 qui a vu 2 grands opérateurs se mettre en veilleuse), le secteur a enregistré annuellement un taux de croissance à 2 chiffres, largement supérieur au taux de croissance de l'économie. Les chiffres provisoires de 2010 confirment cette tendance qui devrait se prolonger pour les années à venir; le leasing devenant de plus en plus prisé par les PME (qui constituent l'essentiel du tissu économique tunisien). Cette forme de financement gagnant du terrain par rapport à d'autres formes de financement.
Pour résoudre le problème de recouvrement des créances classées, que proposez-vous?
La question des créances classées n'est plus très inquiétante le taux moyen des créances classées pour le secteur était de 11.4% en 2008 contre 15.5% chez les banques. Les actions de recouvrement des compagnies de leasing sont relativement efficaces dans la mesure où nous sommes propriétaires des biens que nous finançons et que leur récupération (assez rapide grâce notamment à la collaboration avec des «chercheurs» et autres acteurs du recouvrement) permet de récupérer partiellement la créance. Cette éventualité pèse comme une épée de Damoclès sur le client qui réagit positivement à nos relances et fait un effort supplémentaire pour honorer sa dette.
Nos difficultés en la matière proviennent essentiellement des entreprises ayant le statut d'entreprise en difficultés et un réaménagement de ce statut particulier serait le bienvenu.
Mais la résolution du problème de recouvrement passe avant tout par une meilleure sélection des opérations financées, et un suivi rigoureux des créances courantes de manière à anticiper et limiter un accroissement des créances classées, c'est d'ailleurs la stratégie adoptée par ML qui a vu son taux de créances classées passer de 19.81% en 2005 à 9.26% en 2009.
Le secteur du leasing mise sur quels atouts, pour concurrencer le secteur bancaire?
Le 1er atout du leasing est la rapidité d'exécution d'une opération ; malgré tous les efforts des banques de la place pour alléger leurs procédures et raccourcir les délais, le délai de mise en place d'un crédit d'investissement dans une banque se compte en semaines voire en mois. Cette différence tient premièrement au fait que le financement bancaire nécessite généralement la constitution de garanties, mais surtout au fait que les banques offre une panoplie de plus en plus large de produits alors que le leaser ne fait que du leasing.
C'est d'ailleurs de cette spécialisation que vient le second atout des compagnies de leasing qui ont développé une expertise dans le financement des investissements d'exploitants des PME que les banques n'ont pu égaler jusque-là.
De manière générale le leaser est un bailleur de fonds qui est souvent sur le terrain, sert souvent ses clients à domicile ce qui n'est pas le cas des banques.
Ce sont toutes ces particularités qui attirent les petits commerçants et PME qui trouvent le leasing plus accessible que le crédit bancaire.
Quelles sont les faiblesses du secteur leasing comparé à ses homologues dans d'autres pays?
La principale faiblesse du secteur tient à «l'étroitesse du marché»; celle-ci provenant essentiellement de la particularité de la réglementation tunisienne pour l'activité du leasing. En effet, en Europe, et dans les pays anglo-saxons, le leasing est fortement développé parce ce qu'accessible à toute la population, alors que la réglementation tunisienne exclut les particuliers des bénéficiaires potentiels de ce mode de financement.
Par ailleurs, les compagnies de leasing en Europe ont la possibilité de faire de la « location financière » (des opérations de leasing sans option d'achat), ce type de formule (que les opérateurs sont autorisés à faire à titre connexe) s'est fortement développé en Europe au cours des dernières années, les entreprises privilégient désormais de plus en plus souvent l'usage optimal du matériel d'équipement ou de l'immeuble plutôt que la propriété de celui-ci; la réglementation tunisienne ne nous le permet pas.
Le marché de l'Afrique Subsaharienne constitue un potentiel de croissance pour les sociétés de leasing tunisiennes. Comptez-vous exploiter ce marché?
C'est en effet une des pistes sur lesquelles nous réfléchissons pour la croissance de notre société.
Les sociétés de petite taille peuvent recourir à des mouvements de concentrations par fusion-acquisition, pour augmenter leurs tailles. Y aura-t-il des mouvements de ce genre au sein des sociétés de leasing tunisiennes?
Cette question est «d'actualité» depuis plusieurs années… mais à part le rapprochement de TLG avec le Groupe Ben Yedder; il n'y a pas eu, à ma connaissance, des signes de rapprochements similaires; les opérateurs de la place optant plutôt pour des augmentations de leur capital pour augmenter leur taille. Il n'est pas exclu qu'il y en ait au cours années à venir, mais je pense que le mouvement sera limité.
Propos de M. Mohamed MELLOUSSE
Président Directeur Général
El Wifack leasing
Le secteur leasing est un secteur en croissance et la concurrence est rude. Quelle est votre vision prospective sur le secteur du leasing ?
Le secteur du leasing a pu forger une place de taille dans le paysage financier tunisien. Sa contribution au financement de l'économie prend plus en plus d'ampleur. La nature du tissu économique tunisien composé d'un grand nombre de PME fait que le recours au secteur du leasing s'intensifie d'une année à l'autre et ce grâce aux avantages qu'il offre aux investisseurs notamment en matière de rapidité de traitement des demandes de financement et la simplicité de ses procédures d'octroi des crédits. En effet, les approbations et les mises en force ont atteint, fin juin 2010, respectivement les valeurs 1049,7 MD et 733,6 MD contre respectivement 655,5 MD 469,2 MD pendant la même période de l'exercice 2009 soit une évolution respective de 60% et 56%. L'encours a atteint 1830,7 MD contre 1385,5 MD fin juin 2009 soit une augmentation de 32%. Le secteur du leasing a évolué, durant les trois dernières années, avec une moyenne de plus de 23% par an.
La politique de l'investissement de l'Etat donne une importance particulière à la promotion de l'investissement privé et à la création d'emploi. Les objectifs fixés en matière de la participation du secteur privé à l'effort national de l'investissement sont ambitieux et les avantages mis en place sont encourageants ce qui laisse penser que le volume des investissements devrait croître à un rythme très significatif pour atteindre les objectifs fixés. Il en est de même pour les grands projets liés à l'infrastructure ou autres répartis sur les différentes régions du pays. De ce fait, le secteur de leasing serait appeler à participer d'une manière plus active au financement de l'économie et doit répondre à des besoins de financements de plus en plus importants. D'ailleurs, l'élargissement du champ d'intervention de l'assurance SOTUGAR pour couvrir les crédits leasing est de nature à encourager les sociétés de leasing de plus en plus à financer le matériel industriel et de production qui a resté jusqu'à date récente un créneau jugé risqué pour le leasing. Cette nouveauté offre beaucoup d'opportunités nouvelles au secteur pour élargir ses champs d'actions dans les différents secteurs d'activités économiques.
Pour ce qui est de la concurrence, il me semble que c'est un phénomène positif pour inciter les sociétés à améliorer la qualité de leurs services et orienter leurs interventions vers les projets rentables et à forte valeur ajoutée. D'ailleurs, une baisse du taux d'intérêt est constatée et les différentes sociétés ont été amenées à réviser leur politique de crédit et améliorer le coût de leurs ressources.
Pour résoudre le problème des créances classées, que proposez-vous ?
Le recouvrement commence dès la phase de la prospection par le commercial. Ce dernier doit être sensibilisé de l'importance de l'opération de sélection pour préserver un portefeuille sain et de qualité. En fait, les chiffres ne sont pas aussi importants par rapport à la qualité du portefeuille seul moyen pour préserver les équilibres financiers de la société et sa pérennité. La société évite également de financer des opérations qui n'ont aucun impact sur l'économie ou n'ont pas une valeur ajoutée.
La formation du personnel ayant relation avec le client sur les normes de classement, les risques de classements sur les clients, la notion de provisions et le taux de couverture est une chose très importante pour sensibiliser, à leur tour, les clients et les pousser à résoudre le problème de recouvrement des créances classées.
Sur un autre plan, l'intervention de notre société ne se limite à l'apport financier par l'octroi d'un crédit leasing. En effet, notre vision privilège une relation société-client basée sur le développement d'une relation de partenariat actif et une confiance réciproque. La société met à la disposition de son client tout son savoir faire pour lui accompagner dans les différentes démarches de ses projets, lui assure une assistance continue et en encadrement confirmé et être à son côté pour intervenir et participe à résoudre ses problèmes en cas de difficultés.
Parallèlement, pour minimiser les effets négatifs des créances classées, il faut y avoir une culture de provisions au sein de la société visant à renforcer les provisions chaque année dans l'objectif de prémunir contre les risques, renforcer la capacité de la société à faire face à n'importe quel incident provenant d'éventuelles difficultés rencontrées par certains client ou autres et de n'être jamais tributaire de la position ou de la situation financière d'un client ou d'un groupe de clients.
Sur quels atouts mise le secteur du leasing, pour concurrencer le secteur bancaire ?
Le secteur leasing ne peut pas et ne doit pas concurrencer le secteur bancaire. Chacun des secteurs a ses spécificités et chacun offre un produit différent ne répondant pas aux mêmes caractéristiques.
En Tunisie, il y a beaucoup de mécanismes de financement allant des associations, à la BTS, aux SICAF, aux SICARS, aux Banques et au Leasing…. Chaque catégorie a ses spécificités propres à lui et intervient selon des normes et les types des projets… Et tous leurs produits doivent se compléter. A mon sens, il y a des projets qui demandent d'être financés par les banques, d'autres par contre, demandent d'être financés par le leasing.
Plusieurs sociétés qui nous ont été adressées et présentant des demandes de financement qui devraient être adressées aux banques n'ont pas été rejetées mais elles ont été orientées vers les banques.
Naturellement, les banques ont un poids plus important dans le financement de l'économie mais se qu'on peut constater c'est que le secteur leasing a évolué ces dernières années d'une façon très significative dans sa participation au financement de l'économie nationale.
Quelles sont les faiblesses du secteur leasing comparé à ses homologues dans d'autres pays ?
La principale faiblesse, c'est que nous présentons un seul produit « le leasing ». Ceci est un facteur fragilisant, car on est amené à être dépendant de l'appréciation de ce produit et nous n'avons pas les possibilités de proposer des nouveaux produits. Pour cela, il me semble temps pour engager une réflexion visant élargir le champ d'intervention des sociétés de leasing et leurs donner d'autres chances de développement à l'instar de ce qui se passe dans d'autres régions.
Le marché de l'Afrique Subsaharienne constitue un potentiel de croissance pour les sociétés de leasing tunisiennes. El Wifack leasing compte-elle s'implanter à l'étranger ?
Le secteur a arrivé actuellement à une certaine maturité. Nous avons des cas en Tunisie qui ont eu une réussite à l'étranger. L'implantation à l'étranger est bénéfique pour la société. Elle permet également d'exporter notre savoir faire, nos compétences et en tirer profit. Cette action ne peut être que bénéfique pour le pays également. En ce qui concerne El Wifack Leasing, cette question fait partie de nos projets d'avenir. Dans tous les cas, Il faut faire les études nécessaires pour exploiter comme il faut cette opportunité. Actuellement, nous sommes, en stade avancé, sur d'autres projets.
Les sociétés de petite taille peuvent recourir à des mouvements de concentrations par fusion-acquisition, pour augmenter leurs tailles. Y aura-t-il des mouvements de ce genre au sein des sociétés de leasing tunisiennes ?
A mon sens, il y a de la place pour tout le monde sur le marché tunisien. Toutes les sociétés de leasing sont adossées à des grandes banques ou à des groupes très solides. Les banques trouvent dans le « leasing » un nouveau produit à développer.
Le pays a besoin à toutes les sociétés pour renforcer leur participation au financement des investisseurs et surtout renforcer leurs présence dans toutes les régions du pays et développer la notion et la culture du leasing qui reste un peu méconnue dans certains régions surtout à l'intérieur du pays.


Dossier réalisé par A. Bouchoucha


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