Cette section, consacrée aux films d'école, annonce un code de vie pour le public des étudiants. La section nouvellement créée dans le cadre de la 26e édition des JCC, nous rappelle la joie de la découverte de réels talents lors des différentes sessions du Fifak (Festival international du film amateur de Kélibia). Il s'agit de films d'école, qui concourent, eux aussi, pour le Tanit. Lundi dernier, nous avons eu le plaisir de voir cinq courts métrages venus du Liban, de Belgique, du Portugal, d'Allemagne et de Corée. La projection a eu lieu au cinéma l'ABC, en présence des réalisateurs et d'un jury composé du cinéaste Néjib Belkhadi (président), Ahmed Hafiène (acteur tunisien), Houda Ibrahim (critique libanaise), Rym Takoucht (actrice algérienne) et Lotte Mik-Mayer (cinéaste, consultante et enseignante danoise), membres. Ces films ont quelque chose en commun : des histoires à fleur de peau. Un couple qui a du mal à joindre les deux bouts, gagne 100.000 dollars dans une émission de jeu télévisé, et essaye de cacher la nouvelle à sa famille. Ne pouvant pas pleurer son compagnon qui vient de mourir, une jeune femme finit par essayer d'avorter d'un enfant qu'elle a tant désiré. Un gamin de 13 ans se retrouve entre les mains d'un grand prédateur, alors qu'il vient de se rendre compte qu'il n'a pas le courage de se venger de l'homme qui abusa de sa mère en échange d'une vie misérable. Un homme et sa petite famille emménagent dans un nouvel appartement. Mais la troisième chambre qui devait être réservée à sa mère, et qu'il a pris le soin de réaménager en bureau personnel, se délabre à vue d'œil, comme sa nouvelle vie de déraciné. Et enfin, il y a un film d'animation qui est une jolie métaphore. Celle-ci raconte des gens couchés à côté d'une falaise, l'air pétrifié. Une tempête arrive. Doivent-ils se battre ou renoncer par peur ? Les réalisateurs de ces films ne marquent aucune rupture avec leurs aînés. Bien au contraire, ils s'en inspirent pour un cinéma plus personnel, et en aucun cas, déconnecté de la réalité. A part l'histoire, écrite, et l'action proprement dite, la forme cinématographique est utilisée au maximum. Les personnages sont traités de façon privilégiée, leurs auteurs les forcent à agir. Et, malgré le contexte mondial actuel, où l'on devrait avoir le souffle coupé, les points de vue adoptés dans ces films ne sont pas si sombres. Les morceaux finissent par se recoller, d'une manière ou d'une autre. Comme on aime. Comme au cinéma. Le jury a l'air de prendre du plaisir. Et pendant les journées qui ont suivi celle de lundi, la salle, en tout cas, ne désemplit pas.