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Faire des films, et après ?
Cinéma
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 11 - 2015

On a vu de bons films aux JCC. Il y en avait même de très bons. Chaque pays participant a proposé à nos regards, au moins, un court ou un long métrage qui en dit long sur une réalité de plus en plus préoccupante et contagieuse. Mais qu'adviendra-t-il de ces films, une fois la fête finie ?
Les distributeurs, exploitants et producteurs invités à la table ronde ont passé beaucoup de temps à faire le constat et à expliquer le problème : à part le fait qu'un nombre important de films arabo-africains n'aient pas de vendeurs, et de surcroît, un vendeur international, ces derniers s'exportent peu d'un pays à l'autre et souffrent même de l'absence d'un marché local. Les salles qui sont les premiers lieux d'exposition d'un film disparaissent à vue d'œil. Pour ne parler que de l'exemple tunisien, le parc cinématographique a rétréci, il y a longtemps déjà. Si ce n'est l'initiative courageuse de quelques artistes, qui ont sauvé certaines salles, par amour pour le septième art et par devoir de mémoire. Ces lieux d'art et d'essai sont une alternative pour la distribution.
«Mais on ne pourra pas échapper à la vague mondiale des multiplexes», avoue Moëz Kamoun, réalisateur-producteur.
Rappelons à nos lecteurs qu'un multiplexe cinématographique est souvent installé dans des zones moins chères que les centres-villes. Les multiplexes se trouvent, donc, généralement, en périphérie des villes, près des zones commerciales et de leurs voies d'accès routières.
Ils sont prévus pour accueillir un grand nombre de spectateurs, une facilité pour garer son véhicule que n'ont pas toujours les cinémas des centres-villes. Les films projetés sont généralement des blockbusters, américains ou d'autres nationalités. Une part des revenus provient de la vente de friandises et de boissons.
Malek Ali Yahia, distributeur algérien, confirme, quant à lui, que la salle est un médium important, on est obligé, dit-il, de collaborer avec les gens de la pierre et de la construction. Et d'ajouter : «En tout cas, ces jeunes qui se bousculent dans les salles, pendant les JCC, ne sont pas venus voir des blockbusters américains».
Les terrains existent, et c'est à l'Etat de réglementer et d'encourager les investisseurs à acheter à des prix abordables.
«Mais tout se bloque au niveau de l'administration», laisse échapper Ridha Turki, producteur tunisien. Il faut donc réactiver certaines lois. Car, précise Néjib Ayed, producteur, il en existe même une qui dit que les films arabes et africains d'essai ont 50% des recettes à travers un fonds d'aide à la distribution et à l'exploitation. Il faut donc créer un fonds de soutien qui comble le déficit.
Mohamed Ali El Okbi, réalisateur-exploitant, se montre très réaliste. Il dit qu'il n'y a que les grandes œuvres qui roulent d'elles-mêmes. On ne peut pas programmer un film que le public ne suit pas et qui, par-dessus le marché, n'est pas soutenu par un fonds.
Mary Byrne, une Européenne dont le métier est l'acquisition et la vente à l'échelle internationale, rassure l'assistance, en disant qu'il y a encore des «niches» pour les films arabes et africains. D'ailleurs, elle est là, pendant les JCC, pour choisir des histoires humaines qui peuvent intéresser les télévisions.
Slobodan Ivetic, réalisateur serbe qui compte tourner 40% de son prochain long métrage en Tunisie, est, lui aussi, à la recherche d'un bon film pour le Festival des films d'auteur de Belgrade, dont il est l'un des fondateurs.
C'est important de soutenir les petits festivals thématiques, qui sont un lieu privilégié de découverte et de promotion des films arabo-africains. Il faut, également, cibler les marchés et dévoiler des images de manière progressive, constituer des relations privilégiées avec les acheteurs et organiser des séances de projection pour une sélection de distributeurs et de journalistes.
La table ronde n'a pas négligé les nouvelles formes de distribution on line. La VOD (abréviation en anglais de Video on demand, ou vidéo à la demande) est un marché en expansion. Il s'agit d'une technique de diffusion de contenus vidéo numériques bidirectionnelle (interactive) offerts ou vendus par les réseaux câblés comme Internet, ou les réseaux non câblés, comme la téléphonie troisième génération.
«Il faut être attentifs aux désirs des jeunes d'aujourd'hui», réplique le distributeur algérien.
Et pour conclure, avant de passer à la rédaction des recommandations, Lotfi Laâyouni, producteur tunisien, insiste sur le fait que la mise en place de toute stratégie de distribution ne dépend, en premier lieu, que de la volonté et de la solidarité des cinéastes eux-mêmes.
Les recommandations
Pour ne pas se limiter au constat qui n'est malheureusement pas très encourageant, les professionnels présents à cette table ronde ont recommandé ce qui suit :
- inviter les Etats à adopter une politique d'encouragement à ce secteur, par l'adoption de nouveaux textes de loi et des réglementations d'incitation et d'assistance,
- prendre des mesures immédiates pour stopper la fermeture des salles de cinéma et encourager à la création de nouvelles salles par une réglementation et des mesures incitatives appropriées,
- encourager les producteurs et distributeurs à se regrouper en pools aux échelles nationale et régionale, pour donner plus de chances à leurs films d'être distribués et diffusés de par le monde, et notamment dans les pays du Sud de la Méditerranée, - soutenir l'exploitation des films arabo-africains dans leurs pays respectifs et, de façon plus générale, dans les pays du Sud de la Méditerranée, par des mesures d'aide financière aux distributeurs et exploitants locaux,
- mettre en place un mécanisme de soutien à la coproduction afin de contribuer à élargir le marché de la distribution et de la diffusion de nos films,
- sensibiliser les chaînes de télévisions nationales à ouvrir une fenêtre dans leur programmation pour la diffusion des films nationaux, arabes et africains tout au long de l'année; et inciter les Etats à adopter un système de quota pour les films nationaux, au moins pour les télévisions publiques,
- impliquer les ministères de l'Education, de l'Enseignement supérieur, de l'Enfance et la Jeunesse, dans la diffusion des films nationaux, arabes et africains, dans leurs établissements respectifs au profit des enfants et des jeunes,
- et enfin : adopter des mesures strictes et contraignantes pour lutter contre le piratage et pour faire respecter les droits des auteurs, producteurs et distributeurs.


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