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Ouverture de la 31e édition des Journées Cinématographiques de Carthage: Retour aux sources
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 12 - 2020

C'est une première pour ce festival que l'ouverture se fasse avec des courts métrages. À l'initiative du Centre national du cinéma et de l'image (Cnci), six réalisateurs tunisiens y proposent des remakes inspirés de films cultes qui ont marqué les JCC de 1966 à 2019.
Les JCC sont enfin là ! Elles nous apportent, le temps de 6 jours, du répit en ces temps pandémiques, de quoi respirer un peu et se laisser emporter par la magie du grand écran dont on a été privés et que rien ne peut égaler. Quoi de mieux que ce festival exceptionnel et unique qui a bercé tant de générations de cinéphiles pour renouer avec les salles obscures après leur fermeture des mois durant. Le vendredi 18 décembre, le rideau s'est levé sur la 31e édition prévue pour le mois de novembre et maintenue, à notre grand plaisir, pour se tenir en cette fin d'année 2020.
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Covid-19 oblige, pas trop d'invitations cette année pour la cérémonie d'ouverture, pas trop de paillettes ni de chichi non plus et c'est tant mieux. Ceux qui y ont assisté se sont fait beaux à l'occasion avec l'accessoire en plus, à ne surtout pas oublier, le masque. Pour cette édition purement cinéphile, la star de l'ouverture sur laquelle on a braqué la lumière était le comité d'organisation avec tous ses soldats de l'ombre sans lesquels cette édition exceptionnelle n'aurait pu avoir lieu. Il sera question cette année de veiller au respect du protocole sanitaire, donc pas de queues devant les guichets ni de public nombreux devant les salles, mais plutôt une billetterie gratuite à l'accès numérique (sur teskerti.tn). Une capacité réduite pour les 16 salles de cinéma réparties sur le Grand-Tunis qui accueilleront les différentes projections, en plus d'une session Drive In abritée par le parking de la Cité de la culture.
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Pas de compétition officielle, mais plutôt la promesse de renouer avec les belles années du festival, avec ses faiseurs et faiseuses d'images qui ont bâti le cinéma arabe et africain, avec ses meilleurs opus et ses coups de cœur. Cela n'empêche quelques nouveautés et autres premières de films.
C'était au poète Anis Chouchen de prologuer avec une performance poétique lors de cette discrète cérémonie présentée par le duo composé par l'actrice Samira Magroun et le journaliste Sami Bennour. «Ce ne fut pas facile avec la pandémie, il nous a fallu nous adapter et accepter le défi. Théoriquement, je n'ai pas eu de chance à cause de la Covid-19 et les remaniements ministériels mais, au final, les JCC se sont imposées», a déclaré le directeur général de cette édition, Ridha Behi, dans son allocution. Il a tenu à remercier toute l'équipe de l'organisation avec ses différents départements, à louer le professionnalisme du directeur artistique de l'édition Ibrahim Ltaief et les jeunes avec qui il dit avoir eu la chance de travailler.
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On n'a pas oublié, à cette occasion, de rendre hommage à la grande Naâma qui nous a quittés le 18 octobre dernier à travers une belle interprétation de la distinguée chanteuse Leila Hjaiej qui a, également, proposé d'autres titres du répertoire musical tunisien.
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Des hommages spéciaux ont été rendus lors de cette cérémonie, à l'acteur égyptien invité de cette édition, Abdelaziz Makhyoun, auquel Ridha Behi a décerné un Tanit d'honneur et à Chedli Klibi, ce grand homme politique qui a tant donné pour la culture, représenté par sa veuve. Après l'annonce des palmarès des deux programmes professionnels Chabaka et Takmil, c'était au chef du cabinet du ministre des Affaires culturelles, Youssef Ben Brahim, de rejoindre la scène (non sans un petit élan de protestation provenant du public vite calmé...) pour donner le coup d'envoi officiel de cette édition spéciale des JCC.C'est une première pour ce festival que l'ouverture se fasse avec des courts métrages. A l'initiative du Centre national du cinéma et de l'image (Cnci), 6 réalisateurs tunisiens y proposent des remake inspirés de films cultes qui ont marqué les JCC de 1966 à 2019. Sonia Chamkhi avec «Le temps qui passe» part du film «Soleil des hyènes» (1977) de Ridha Behi pour rendre hommage au lien amoureux et artistique qui avait uni dans la vraie vie deux de ses principaux protagonistes : Hélène Catzaras (qui avait campé le rôle de Mariem) et le regretté Ahmed Snoussi (le rôle de Tahar). Tarek Khalledi prend comme départ «Réverbère», réalisé par Hamouda Ben Halima, qui est un des trois volets du film «Au pays du taranani produit en 1973 pour nous livrer «the barber house».
Deux réalisateurs ont choisi des films du grand cinéaste sénégalais Ousmane Sembène : Heifel Ben Youssef avec «Manda» qui prend pour départ le film «Le mandat» et Habib Mestiri qui s'est inspiré pour son film «Noir 2» de «La noire de...» qui a reçu le Tanit d'or lors de la première édition des JCC en 1966.
«Le septième» du réalisateur Alaeddine Abou Taleb est une adaptation du film «La noce» (Al-urs) produit en 1978 par Le Nouveau Théâtre de Tunis et Faouzi Chelli avec «Sur les traces de Saida» rend hommage à l'excellent film «Saida» de Mohamed Zran. Ce dernier, avec Hichem Rostom, y figure comme acteur. Nous y reviendrons.
Bon festival!


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