La Banque centrale américaine a annoncé mercredi qu'elle laissait ses taux d'intérêt inchangés... Wall Street a fini en hausse jeudi, encouragée par la prudence de la Réserve fédérale et la reprise des matières premières: le Dow Jones a gagné 0,90%, s'inscrivant en positif pour l'année pour la première fois, et le Nasdaq 0,23%. Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 155,73 points à 17.481,49 points, au-delà de sa clôture du 31 décembre 2015, et le Nasdaq, à dominante technologique, 11,01 points à 4.774,99 points. Très suivi par les investisseurs, l'indice élargi S&P 500 a gagné 13,37 points, soit 0,66%, à 2.040,59 points. Il a tenté en séance plusieurs incursions au-dessus de son niveau de fin 2015, sans toutefois s'y maintenir jusqu'à la clôture. «Le jeu est relancé, il n'y a plus de hausses de taux (d'intérêt) à l'horizon», a commenté Mace Blicksilver, chez Marblehead Asset Management. La banque centrale américaine a annoncé mercredi non seulement qu'elle laissait ses taux d'intérêt inchangés, mais aussi qu'elle revoyait en nette baisse ses attentes du niveau du coût de l'argent d'ici la fin de l'année. D'abord perplexes, ce qui s'est vu dans des indices hésitants mercredi après-midi et jeudi matin, les investisseurs ont fini par estimer que ce positionnement prudent, qui revient à maintenir en l'état une position de soutien à l'économie, était bénéfique. «La peur d'un resserrement monétaire pesait sur tous les marchés», a noté Chris Low, chez FTN Financial. La levée de cette hypothèque, en faisant baisser le dollar, a en tout cas nettement bénéficié aux marchés du pétrole et d'autres matières premières, et par ricochet sur la Bourse de New York. Enfin, «nous avons une nouvelle série de bons indicateurs qui ont tendance à trouver un écho positif dans le marché», a noté Art Hogan, chez Wunderlich Securities. Du côté de l'emploi, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage ont augmenté comme prévu, mais restent sous la barre des 300.000 depuis plus d'un an. L'indicateur de l'activité manufacturière de la région de Philadelphie a rebondi en mars à la surprise des analystes, ce qui constitue une bonne nouvelle supplémentaire après des données semblables sur la région de New York publiées mardi. Enfin, l'indice composite des principaux indicateurs aux Etats-Unis, calculé par le Conference Board, a augmenté très légèrement en février, après deux reculs d'affilée les mois précédents. Industrie à la hausse M. Hogan a noté que dans ces conditions, il était logique que les valeurs liées à l'énergie (1,43%), ainsi qu'à l'industrie (2,00%), comptent parmi les plus fortes hausses. Membre du Dow Jones, le géant des engins de chantier et de mines Caterpillar, durement touché par l'effondrement des marchés des matières premières depuis de longs mois, a gagné 2,10% à 75,90 dollars. Il a maintenu ses prévisions annuelles, même s'il a prévenu que son premier trimestre s'annonçait bien en deçà de ce qu'avaient anticipé les analystes. Le groupe de messagerie FedEx s'est envolé de 11,83% à 161,34 dollars après avoir revu en hausse ses objectifs financiers annuels, et publié des résultats meilleurs que prévu pour le troisième trimestre de son exercice décalé. En revanche le groupe d'alimentation Mondelez a perdu 2,25% à 40,78 dollars. Le fonds Pershing Square de l'investisseur Bill Ackman en a vendu 20 millions d'actions, manifestement en quête de liquidités après la déconfiture de son très médiatique investissement dans le laboratoire pharmaceutique Valeant. La valorisation de Valeant, soupçonné de manipulations comptables, a été divisée par huit depuis août. Nike, qui avait présenté mercredi la première chaussure de sport qui se lace toute seule, a gagné 2,13% à 63,18 dollars. Alphabet (Google) a gagné 0,15% à 758,48 dollars, après l'annonce qu'Apple (-0,16% à 105,80 dollars) était désormais un client de ses services d'informatique dématérialisée. Le marché obligataire a également fini en hausse. Le rendement des bons du Trésor à dix ans baissait à 1,900% contre 1,918% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,689%, contre 2,714% précédemment.