La campagne agricole a mal démarré dans le Centre et le Sud Les superficies réservées aux grandes cultures bien arrosées dans le Nord Les réserves hydriques: les réserves des barrages ont baissé par rapport à l'année dernière La campagne agricole risque, cette année, de souffrir du déficit pluviométrique. Si les régions du nord ont été bien arrosées, le climat n'a pas été clément pour les régions du centre et du sud qui n'ont pas reçu au cours des trois derniers mois des quantités suffisantes de pluie, affectant, ainsi, le démarrage de la saison agricole, qui commence très tôt dans ces zones. Dans le nord, la majorité des terres agricoles destinées à la culture des céréales et aux cultures fourragères ont été emblavées. «95% des superficies dont l'ensemencement a été prévu pour cette année ont été emblavées dans le nord du pays. Il en va de même pour les superficies destinées aux cultures fourragères. Près de 98% ont été emblavées», a relevé la directrice chargée des grandes cultures au ministère de l'Agriculture. Par contre, la quasi-absence de pluie s'est fait sentir nettement dans le Centre et dans le Sud où seulement 40% des superficies ont fait l'objet d'emblavage alors que l'année dernière,à pareille période, les agriculteurs dans ces zones avaient déjà procédé à l'emblavage de plus de 70% des superficies prévues pour les grandes cultures. Les répercussions négatives du déficit pluviométrique ne s'arrêtent pas là. La mauvaise pluviométrie est responsable, par ailleurs, du manque de pâturage, principale alimentation des élevages ovins, bovins et caprins, ce qui acculera finalement les éleveurs, s'il ne pleut pas suffisamment au cours des mois prochains, à sacrifier une partie de leur cheptel dans la mesure où peu d'entre eux sont disposés à sacrifier de l'argent dans l'acquisition de produits fourragers chers. Le ministère de l'Agriculture, qui a déjà dû faire face par le passé à des années de sécheresse et qui avait mis en place une stratégie, prévoit de prendre des mesures au cas où le déficit pluviométrique se poursuit. En cas de sécheresse, c'est l'irrigation qui constitue la principale solution. Le ministère avait déjà accordé par le passé des avantages aux agriculteurs afin de recourir à l'irrigation des superficies réservées aux grandes cultures dans les zones situées en dessous de la moyenne pluviométrique. Parmi les avantages accordés aux agriculteurs, ces derniers ont bénéficié d'une réduction de moitié du coût de l'eau d'irrigation. «Le déficit pluviométrique est important notamment dans les zones du centre et du sud, a souligné M. Jarallah, président de l'Utap et agriculteur de son état. La saison agricole qui commence très tôt dans ces zones est compromise. En cas de déficit pluviométrique, il faut recourir à l'extension des zones irriguées. Certes, le ministère a réduit de moitié le coût de l'eau d'irrigation mais cela ne suffit pas. Nous agriculteurs, nous voulons bénéficier de davantage d'heures au cours desquelles nous pouvons exploiter gratuitement l'eau d'irrigation délivrée par les commissariats au développement agricole dans les régions». L'impact du déficit pluviométrique s'est ressenti également sur les réserves des barrages qui ont diminué par rapport à l'année dernière. Alors que les réserves en eau sont estimées à un milliard 355 millions de m3 à la fin de 2012, elles s'élevaient, l'année dernière, à un milliard 655 millions de m3, représentant, ainsi, un déficit de plus de 300 millions de m3.Les réserves des grands barrages ont également diminué. Le barrage Mellag est actuellement à 26% de sa capacité (15 millions de m3 contre 28 millions l'année dernière), le barrage Sidi Salem à 64% de sa capacité (412 millions de m3 par rapport à 543 millions l'année dernière), et celui de Bouhertma à 55% de sa capacité (58 millions par rapport à 90 millions de m3 l'année dernière à pareille période). «Nous espérons qu'il pleuvra au cours des deux prochains mois, a souligné le directeur général des barrages et des ressources hydriques M. Abdelhédi. Dans le cas contraire, nous serons obligés de pomper dans les réserves stratégiques des grands barrages de Sidi Barrak et Barbara afin de pouvoir subvenir aux besoins des agriculteurs et de la population».