L'Association d'amitié et d'action sociale (Aaas) a fait de l'embellissement de la cité des Potiers et de plusieurs localités du Cap Bon sa mission. L'ère où l'Etat et ses institutions s'occupaient de tout est révolu en Tunisie. Avec des municipalités en convalescence et sous la tutelle de délégations spéciales et éphémères, certaines villes tunisiennes ont trouvé leur salut dans l'activisme de plusieurs protagonistes de la société civile. C'est le cas à Nabeul où plusieurs associations d'actions citoyennes ont pris le relais pour contribuer à l'embellissement de leurs cités. Ainsi, dans ce répertoire, l'Association d'amitié et d'action sociale (Aaas) a pris à sa charge la restauration de l'Arc métallique qui faisait la fierté des Nabeuliens. «Ce magnifique Arc a été démantelé et abandonné par terre dans la fourrière de la municipalité. A l'époque de Bourguiba, dans le cadre des festivités de l'anniversaire du «Zaïm», cette œuvre d'art a été déplacée de Nabeul vers Monastir. Certes, l'idée de la résurrection de cet Arc est celle de l'ancienne présidente de la délégation spéciale, mais notre association a pris en charge les travaux de la restauration, dont le coût est aux alentours de cinq mille dinars», précise le président de l'association, M. Habib Bellamine. «On est en train de s'activer pour achever les travaux de la rénovation avant la date symbolique du 1er juin (qui symbolise le retour en 1955 de Habib Bourguiba à Tunis et ancienne fête de la victoire). Et nous ambitionnons de le dresser de nouveau sur la promenade de la cité avec un magnifique jeu de lumière, soit 200 m2 de lampes LED et deux projecteurs de couleurs de variation », ajoute M. Bellamine. Il faut dire que l'A.A.A.S. est habituée à ce genre d'actions où beaux-arts et action civique s'entremêlent. En effet, les visiteurs de la cité des Potiers peuvent admirer les graffitis et les dessins peints par des artistes mandatés par l'association sur les murs du jardin public, situé en face de la fameuse Jarre et limitrophe au bâtiment du District de sûreté de Nabeul. Le combat de Habib Bellamine L' association a aussi décoré les murs du terrain municipal de football par des coups de pinceau et des lignes en couleur ainsi que ceux de la salle couverte de Bir Chellouf sur lesquels on peut admirer les portraits se référant au basket-ball. D'autre part, les actions de l'association ne se sont pas limitées à la ville de Nabeul. Selon M. Bellamine, plusieurs écoles du milieu rural du Cap Bon ont été concernées par ces actions d'embellissement et d'entretien. C'est le cas des écoles primaires de Jebel Latrach, Boussem, Machrouha, Hanchir Gort, Béni Mechkal, la bourgade de Hiwariya (école Salama), El Jabbouza, El Chrifet (Soliman), Hay Hached (Bou Argoub), ou encore le quartier Bou Ghdir à Nabeul. En outre, l'association a signé un partenariat gagnant-gagnant avec le Centre culturel Néapolis de Nabeul pour réparer une dizaine de sièges de la grande salle des spectacles. «Nous avons déjà réparé le matériel sono de la grande salle et, ces derniers jours, nous avons contacté un artisan pour redonner vie à une dizaine de sièges hors-service». L'Isban entre en scène Et il n'y a pas que la société civile. Récemment, l'Institut supérieur des beaux-arts de Nabeul (Isban) a signé une série de partenariats avec le gouvernorat de Nabeul pour embellir les entrées des villes et les ronds-points des villes du Cap Bon, dont Nabeul. «Notre institut va jouer le rôle du fil conducteur entre les autorités régionales, les artisans et les artistes. Les talents de notre établissement vont s'investir pleinement dans ce projet qui vise à donner une touche esthétique aux villes du gouvernorat de Nabeul. Nous avons prévu de réaliser des statues de personnalités nationales et un film documentaire sur les spécificités du patrimoine artisanal de la région qui sera subventionné par le Conseil régional», souligne le directeur de l'Institut supérieur des beaux-arts de Nabeul, Hichem Messaoudi. L'Institut supérieur des beaux-arts de Nabeul a aussi conclu d'autres partenariats sous forme de projets d'actions avec l'association «Inma», l'association Nabeul Patrimoine (ANP), la municipalité de Maâmoura, la mairie de Nabeul, Rotary Club. «Nous avons aussi réactivé notre partenariat avec l'Office national de l'artisanat (ONA). Ces partenariats vont permettre aux étudiants de l'Institut d'entrer en contact avec les artisans et les professionnels de la région pour le bien de la région. D'ailleurs j'ai décidé d'ouvrir un bureau permanent au sein de notre Institut pour accueillir les artisans de la ville de Nabeul et de la région afin de débattre des différents projets à engager», note Messaoudi.