Dans le cadre du mois du patrimoine, la Délégation régionale de Nabeul a organisé, samedi dernier, une visite touristique dans plusieurs localités de la région du Cap Bon. 200 millions de dinars sont consacrés à la propreté des plages en prévision des vacances d'été. Cap sur El Maâmoura, un beau village connu pour sa plage magnifique très appréciée par les estivants tunisiens qui viennent de partout. Mais la ville ancienne reste méconnue, elle est bien conservée grâce à ses habitants qui continuent à y habiter. Tout comme Nabeul, Maâmoura est spécialisée dans la poterie. Fatma Zayan, artisane, expose devant sa maison des échantillons de sa production. Elle possède une petite fabrique qui emploie 6 artisans potiers. Ses produits utilitaires sont destinés à l'exportation vers l'Algérie. «Les commandes d'Algérie nous parviennent tous les mois», précise-t-elle. L'Association Inma de développement durable est très active. Elle publie un magazine annuel qui œuvre à mettre en valeur les progrès enregistrés en matière de développement. Une exposition photographique dans l'une des rues de la localité proposée par cinq associations culturelles montre des aspects du patrimoine architectural d'El Maâmoura. La place du village et le hammam, qui remontent à des siècles, sont dans un excellent état. Korba lutte contre les eaux usées A quelques encablures d'El Maâmoura, Korba avec son étendue de plage à perte de vue ressemble à une maison abandonnée. Des chaussées défoncées, des tas de gravats sur les trottoirs, des poubelles pleines de sacs d'ordures ménagères devant les habitations. Malgré l'état d'abandon, l'Agence de protection et d'aménagement du littoral (Apal), Engagée dans les zones humides pour rétablir la biodiversité déséquilibrée, fait un grand travail dans la lagune où une soixantaine d'espèces d'oiseaux menacées peuvent désormais séjourner et se reproduire. «Malheureusement, les actions menées par l'APAL sont vouées à l'échec à cause du déversement des eaux usées dans la lagune», fait remarquer Slah Chtiou, membre actif de l'Agence. Aux abords de Korba, à Chatt Ezzouhour, est érigé un parc de loisirs construit en 2011par un investisseur tunisien, autrefois installé au Canada. Maisons d'hôtes, bungalows, restaurant, cafés, aire de détente et jeux pour enfants, presse à huile, musée de la machinerie agricole, calèches etc. Une sorte de Club Med à la tunisienne proposant plusieurs activités qui permettent de rendre agréable le séjour des vacanciers. Détour par la coquette Kélibia que domine le Fort. Là, la fête est totale. Alliant spectacle de danse avec habits traditionnels, artisanat et gastronomie, les kélibiens ont étalé leur savoir-faire notamment dans la fabrication des meubles en bois naturel dont la renommée dépasse les frontières. Les femmes vivent de leur artisanat et de la distillation d'espèces particulières de fleurs comme partout au Cap bon. El Haouaria, des grottes fermées A environ 45 km, se trouve El Haouaria rendue célèbre par ses grottes fermées pour travaux. Il est, toutefois, navrant de signaler le laisser-aller et la nonchalance que subit l'environnement dans cette agglomération qui ne demande qu'un peu d'attention de la part des responsables. A défaut de grottes et juste à proximité, l'Association de Fauconnerie organise une exposition permanente sur l'histoire de ce patrimoine culturel de la fauconnerie qui constitue un art antique en Tunisie. La visite se termine à Slimane où se tient dans une salle de fête une exposition documentaire sur l'histoire de la région et surtout ses habitants qui ont participé à la lutte de libération nationale. Des états civils, des témoignages de reconnaissance et autres documents qui constituent la mémoire de la ville mais aussi de la Tunisie entière. Le point culminant de cette excursion est la gastronomie. Chaque région rivalise en mets plus succulents les uns que les autres : l'assida salée ou sucrée d'El Maâmoura, le kaâk de dattes de Korba, le couscous au poisson de Kélibia, le couscous de droô d'El Haouaria et les pâtisseries tout sucre tout miel de Slimane, sans compter les variétés de pain qui caractérise chacune de ces villes.