Face à la recrudescence de la violence, la FTF n'a plus aucune raison de reculer devant l'urgence d'entreprendre une réforme profonde du code disciplinaire. Wadii El Jary sait pertinemment que le mandat qu'il a convoité et obtenu avec un acharnement sans précédent dans l'histoire des élections d'un bureau fédéral est son dernier mandat. Il sait encore plus que tous ses détracteurs, qui ont tout tenté pour le mettre à genoux, ne fermeront pas l'œil tant qu'il est toujours debout. Aussi, en homme intelligent, il fera le maximum pour ne pas trébucher au cours du mandat actuel et ne pas leur offrir l'opportunité de revenir à la charge pour chercher à le déstabiliser. Débarrassé de cette obsession majeure de penser au mandat qui suit, et de ménager les uns et les autres pour ne pas les offenser et les mettre en colère contre lui et de préserver ainsi la réserve de voix qui l'ont porté vers le sommet, le président de la FTF n'a plus les mains liées. Il peut donc agir en toute liberté, entreprendre les réformes nécessaires, assumer entièrement ses responsabilités sans cette peur au ventre qui a dicté par le passé plus d'une position et plus d'une décision de sa part dont il n'était pas totalement convaincu. Le premier vaste chantier auquel il doit s'atteler d'urgence, c'est l'escalade de la violence dans nos stades et le risque réel qu'elle n'embrase le paysage sportif. En tant que premier responsable de notre football, il est devant l'obligation de réagir avec rapidité et fermeté. Avec le concours et l'entière implication et adhésion des parties concernées, en premier lieu les clubs menacés eux-mêmes par ce fléau dévastateur. Réagir, c'est frapper vite et fort et en finir avec les sanctions bidons qui ne sont que du saupoudrage pour calmer à tour de rôle la colère des uns et des autres. Un joueurs de football professionnel trop payé pour ce qu'il vaut doit payer cash et à coup de millions aussi tout dérapage, tout geste obscène et toute atteinte au fair-play, à la morale et à l'éthique sportive. Aucune circonstance atténuante ne doit lui être accordée, même pas une erreur d'arbitrage qui changerait la physionomie, le cours et le résultat d'un match. Un virage crucial C'est un virage important qui doit être fait dans la lutte contre la violence. Que nos clubs cessent de pleurnicher chaque fois que l'un de leurs joueurs est légèrement sanctionné pour des infractions très graves à la morale sportive. Qu'ils soient les premiers à sévir comme l'a fait Hamdi Meddeb avec Ghaylène Chaâlali, et non pas à intervenir dans les coulisses des commissions de discipline de la Lnfp et de la FTF pour alléger des sanctions et transformer parfois de vrais coupables en parfaits innocents. La lutte contre la violence n'est pas une tâche insurmontable. C'est une affaire de volonté commune quand on en fait tous et sans exception une question de vie ou de mort pour notre sport. La réforme du code disciplinaire, en vue d'un durcissement des sanctions envers joueurs, staffs techniques, dirigeants et public fautifs pour stopper le phénomène de la violence dans nos stades et mettre un terme à ce sentiment d'impunité qui règne et qui encourage sa prolifération, reste le premier volet d'un vaste chantier auquel doit s'atteler immédiatement Wadii El Jary s'il veut vraiment marquer son dernier mandat. Dans son entourage, on dit qu'il a déjà retroussé les manches. Surtout que le dernier amendement adopté lors de l'assemblée générale extraordinaire lui permet de prendre des mesures en matière de discipline par simple décision du bureau fédéral. Le feu, en effet, au rouge, et tous sont aujourd'hui unanimes à dire : halte à la violence! Halte à l'impunité!