Le Japon, la Chine, Taïwan et la Malaisie offrent des bourses entièrement financées aux étudiants tunisiens    Tunisie : vers une route à double sens moderne entre Djerba et Zarzis    Tunisie : Soupçons de pratiques anticoncurrentielles dans le secteur oléicole    S&P abaisse la note souveraine de la France à A+/A-1    Bande de Gaza: ouverture du poste-frontière de Rafah la semaine prochaine    USBG : Succès impératif    JSK : Réaction obligatoire    Club Africain : la demande du report du match contre l'US Monastir rejetée    Kais Saïed : des solutions urgentes pour la crise environnementale à Gabès    Tunisie : Des pluies parfois torrentielles attendues sur plusieurs régions    Djerba : bientôt un nouveau bac et un système de billetterie modernisé    Deux décès dus à la diphtérie en Algérie    BTE au Salon de l'Economie Verte : Feriel Chabrak souligne le rôle des banques dans la transition écologique    BH Leasing au Salon du Développement Durable : un soutien concret pour les entrepreneurs tunisiens    Le Président de la République prend en charge le traitement d'un jeune blessé lors des événements à Gabès    Kais Saied : le projet de loi de finances 2026 au service de la justice sociale et du citoyen    TTI ELECSA TN : Retour sur une participation réussie au Salon ELEK ENER 2025    Tunisie face au vieillissement de sa population : une question nationale urgente    Ridha Bergaoui: Le dromadaire, un précieux allié contre le réchauffement climatique    Plus de 20 000 Tunisiens ont obtenu un visa pour l'Italie cette année    Huawei et ses partenaires au service de l'énergie solaire en Tunisie    Formation professionnelle: la coopération tuniso-égyptienne au coeur d'une réunion entre le ministre de l'Emploi et son homologue égyptien    Programme alimentaire mondial : 560 tonnes d'aide entrent quotidiennement à Gaza    L'église Saint Croix à la Médina de Tunis abrite l'exposition "Nouveaux langages dans les arts entre les deux rives"    Tunis fait vibrer le monde au rythme du rock et du métal    Pérou : vastes manifestations dans les rues et état d'urgence décrété    Le Festival National du Théâtre Tunisien 'Les Saisons de la Création' se déroule dans son édition 2025 à Tozeur et Tunis    Festival international de théâtre de Bagdad : Hamouda Ben Hassine remporte le prix du meilleur acteur    Météo en Tunisie : températures entre 23 et 28 degrés    Pr Riadh Gouider élu Premier Vice-Président de la Fédération Mondiale de Neurologie : une première en Afrique et dans le monde arabe    Riadh Zghal: L'appropriation de la technologie et la demande sociale pour la science    Tout ce qu'il faut savoir sur les inscriptions au Bac 2026    Tunisie : « The Voice of Hind Rajab » dans la shortlist des European Film Awards 2026    Rebirth : l'exposition 100 % féminine qui célèbre la renaissance    Décès de l'acteur tunisien Ali Farsi, une grande perte pour le milieu artistique    La Tunisie entre dans l'histoire : qualification mondiale sans encaisser un seul but !    Tunisie vs Brésil : Le choc amical à ne pas manquer !    L'or explose et dépasse les 4 200 dollars l'once, un sommet historique    Habib Touhami: La confrérie doublement "maudite" des orphelins    Hassna Jiballah veut faire des sociétés communautaires la nouvelle locomotive sociale    Nouveau classement des passeports les plus puissants au monde... Singapour en tête    Pétrole russe : Pékin dénonce les “intimidations” de Trump et défend ses achats “légitimes”    L'« Engagement patriote » face au silence du régime et à la moquerie    Etats-Unis : la Cour suprême pourrait restreindre les protections électorales des minorités    Le SNJT rend hommage aux journalistes tunisiens de la flottille Al Soumoud    Cristiano Ronaldo devient le roi des qualifications pour la Coupe du Monde    Tunisie vs Namibie : Où regarder le dernier match qualificatif pour la coupe du monde 2026 du 13 octobre    Tunisie vs Sao Tomé-et-Principe : où regarder le match éliminatoire de la Coupe du Monde 2026    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Souk Moncef-Bey : Au marché des volatiles
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 05 - 2022

Dimanche 10h00, la rue Abderrazak-Cheraïbi de la périphérie sud de Tunis ne désemplit pas. En effet, dans ce tronçon de rue qui aboutit à la gare routière sud, la cohue bat son plein. On est en plein souk animalier de Moncef-Bey et, particulièrement, au marché des volatiles.
On vend toutes les espèces de volatiles au marché animalier de Moncef Bey. On y trouve principalement le poulet arbi (poulet de basse cour), les poules et coqs brama (volatile d'origine turque), la poule padeau d'origine française et russe, la poule et coq masris, des volailles de petite taille. On y vend aussi les cailles ainsi que plusieurs espèces de pigeons : le pigeon voyageur, le pigeon jacobain français, l'adidane espagnole, la bondinette, le pigeon roubi allemand… Sont aussi exposés à la vente et à même le sol, dans des cages appropriées, des dindons et dindes, des oies domestiques, des canards de Barbarie, même le paon trouve sa place dans ce marché.
Une aubaine
Zohra, dans une tente abritant ses diverses volailles, originaire de Sejnène, est éleveuse de poules de basse-cour, Accompagnée de son fils, elle expose sa marchandise un dimanche sur deux dans ce souk. Elle vend des poules de ferme de race arabe (arbi), des poules pondeuses prêtes à la couvaison ainsi que de jolis rouges, bruns et blancs. Ses volailles comprennent aussi des poulets et des poussins dont les prix sont relativement bas.
Zohra vend aussi des œufs de ferme bien frais à raison de 1dinar 500 l'unité. Elle nous révèle que «ses clients sont souvent des revendeurs des marchés de la capitale qui profitent de l'aubaine pour "s'octroyer" ces œufs de ferme à bon marché et les revendre par la suite à un prix supérieur assurant une belle marge bénéficiaire».
Les occasions ne manquent pas
A côté du stand de Zohra, un jeune homme expose à bord de sa petite camionnette des couveuses électriques, une sorte d'appareil où l'on fait éclore les œufs au nombre de six, par le biais d'un système hydroélectrique. Il démontre aux curieux et, parmi eux, ses éventuels clients, la méthode du fonctionnement de cet appareillage importé d'Allemagne.
Derrière la camionnette, plusieurs cages contenant de jolis pigeons attirent les passants. Ce sont des pigeons jacobins français et des adidanes espagnoles d'un blanc grisonnant. Adel, le propriétaire de ces cages, nous fait savoir que cette espèce de pigeon affectionne la compagnie des humains; il précise qu'il suffit de scotcher les ailes de ces oiseaux domestiques durant une dizaine de jours pour les empêcher de voler et les contraindre à s'adapter à leur nouveau lieu d'habitat en leur donnant de la nourriture. Ces pigeons sont de véritables oiseaux de compagnie, très fidèles à leur éleveur». Ce sont des colombins assez cotés et prisés par les collectionneurs. Leur prix de vente oscille entre 200 et 250 dinars le couple.
Volatiles divers
Les poules et coqs brama sont des volailles d'origine turque, leur taille est assez grande par rapport aux poules arbis; la distinction se fait aussi au niveau des pattes qui sont couvertes de plumage.
Le coq bruma est très sollicité à cause de sa beauté et de son chant.
«La poule padeau est d'origine russe; c'est une poule brune, pondeuse par excellence et s'apprête à la couvaison deux fois par an».
C'est ce que nous révèle Brahim, propriétaire d'une petite tente contenant des volailles brama et padeau. Le prix de ces espèces est relativement élevé pouvant atteindre les 150 dinars le couple.
Son voisin limitrophe possède une grande cage peuplée de cailles (semmène), ces petites volatiles dont le prix unitaire est relativement bas (2d/tête) sont élevés aussi en basse-cour; les ménagères apprécient le goût des cailles dans diverses sauces.
Non loin de la cage à cailles, quelques volailles de petite taille et de couleur rougeâtre sont attachées par les pattes ; ce sont des volailles masris dont le coq toujours vaniteux est très sollicité pour les chants et les combats.
La détermination du coût de cette espèce est inversement proportionnelle à la taille : «plus la taille est petite, plus le coût est élevé», nous fait savoir Ramzi, un jeune passionné et éleveur de volaille, possédant une ferme à Oued Ellil. Le prix d'un couple de volailles masri est négocié à partir de 80 dinars.
De l'autre côté de la chaussée, sont exposés à la vente d'autres type de volatiles de gros calibre; il y a la dinde et son mâle, le dindon vaniteux exhibant des caroncules colorées sur la tête tout en dressant les plumes de la queue; leur propriétaire, Salah, originaire de Béja, vend aussi des oies et des canards domestiques ainsi qu'un joli paon mâle qui vient d'être cédé à 80 D à une dame venant de la grande banlieue de Tunis à la recherche de ce galliciné.
Salah nous informe que ce volatile omnivore de grande taille, de par la beauté de sa longue queue qu'il déroule en forme de roue dans la parade, est prisé par les propriétaires de basse-cour à cause de sa fonction de gardiennage des lieux. En effet, le paon préfère passer la nuit perché sur le toit le plus culminant de la ferme afin de veiller instinctivement à la sécurité de son «harem» composé de quelques paonnes qui se regroupent autour de lui, le paon braille dès qu'il ressent le passage d'un chien errant ou d'un quelconque intrus au milieu de la nuit, prévenant ainsi le propriétaire des lieux d'un danger imminent.
Retour à la campagne
Interrogé sur l'aspect mercantile de ce lieu hebdomadaire, Salah impute la récente floraison de ce marché au retour aux sources de citoyens nantis qui s'attachent davantage à la nature en élevant des volailles dans leurs lopins de terre, quitte à construire des poulaillers, et se fortifier des œufs frais de la ferme. De plus en plus de citoyens veulent fuir Tunis et le centre-ville pour s'installer dans la banlieue et s'occuper d'élevage d'animaux et de volatiles domestiques. De même, de nos jours, plusieurs retraités préfèrent passer leur troisième âge, loin du brouhaha, de la cohue et du stress des gros centres urbains pour jouir du repos du guerrier en s'installant en pleine campagne en compagnie des animaux.
«Le retour aux sources et le rattachement à mon patelin natal ont été très bénéfiques pour ma santé», nous révèle Hachemi H, âgé de 70 ans, ex-cadre responsable d'une société siégeant à Tunis qui poursuit : «J'ai décidé de fuir le stress et l'angoisse vécus à Tunis. A Teboulba je mène une vie calme et sereine en compagnie de mes volailles et de mes oiseaux. Je me régale chaque matin en me levant au chant du coq et non au bruit des moteurs».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.