L'avenir du Stade n'est pas mis en cause et l'opération reconquête des cœurs n'est point impossible... Au-delà des constats et des jugements, pour ceux qui font comme toujours de l'équipe stadiste un sujet de réflexion, il y a forcément des signes de satisfaction autour des priorités de l'équipe et de la définition des rôles et des exigences tactiques. En somme tout ce qui est de nature à permettre au ST et à ses joueurs de s'attacher davantage au terrain. On le sait déjà, l'équipe stadiste est capable des fois d'attirer l'attention. Elle sait aussi maîtriser son sujet. Mais elle n'est pas encore en mesure de gagner par K-O. Il lui arrive aussi de dominer, sans pour autant triompher. Elle suscite aussi bien le respect que la crainte. Elle est bonne à prendre, mais son maintien n'est pas écrit d'avance. Telle qu'elle se revendique aujourd'hui, elle devrait pouvoir répondre aux contraintes et aux exigences bien spéciales. A ce niveau, elle peut des fois aller loin, aussi loin que pourrait lui permettre son intérêt pour le jeu, pour l'inspiration, pour la créativité. Il faut dire que chacune des étapes par lesquelles elle passe devrait la préparer pour la suivante. Certes, il lui manque encore de la rigueur et de l'allure, mais tout cela peut favoriser l'émergence d'un ensemble uni, pour ce qu'il symbolise, pour ce qu'il est et pour ce qu'il sera. Le Stade n'a pas fait l'essentiel, mais tout ce qu'il a laissé entrevoir face à l'un des principaux prétendants au titre est digne des grandes équipes. Il faut dire que ce n'est pas la première fois qu'il se met en valeur, notamment face aux équipes de renommée. Le CA en a déjà payé les frais. Ce qu'il est en train de subir actuellement est quelque part la conséquence de sa défaite(4-2) au stade du Bardo. L'Espérance a failli, elle aussi, connaître le même sort. Si elle a évité la défaite face à un adversaire plus que jamais entreprenant, elle perd quand même deux points qui risquent de compromettre ses chances dans la course au titre. Le Stade ne se libère visiblement que devant les grands. Plus encore: il joue les trouble-fêtes et profite de l'occasion pour séduire avec des automatismes de plus en plus présents, du jeu vers l'avant. Il fait mieux que de la figuration et se voit ainsi plus beau qu'il ne l'est. Enjeu ou pas, il y a une exigence qui conditionne le comportement et le rendement des joueurs stadistes contre les grandes équipes. Ce comportement concerne notamment l'aptitude à se mettre en évidence au plus haut niveau quelle que soit l'importance, ou encore l'impératif du résultat. Au-delà des promesses... En dépit de son classement actuel et des risques de relégation qu'il ne cesse d'encourir, le ST n'a rien perdu, ou plutôt il donne l'impression de ne rien perdre, ni de son charme ni de son aura. Face aux grandes équipes, il livre le genre de matches qui laissent des souvenirs pour des années et qui donnent l'envie réelle de respirer l'air du foot. Quand les joueurs sont sur le terrain, ils évoluent dans leur meilleur élément, se donnent à fond et s'expriment avec beaucoup d'inspiration. C'est une tout autre musique qui se joue. Une musique inaccessible aux orchestres ordinaires. A ce niveau d'intensité, ce n'est peut-être pas un autre match, mais c'est un autre monde. Finalement, quel que soit le résultat, on se permet de penser que ce genre de match, avec ses exigences à la fois sportives et émotionnelles et avec tout ce qui s'y conçoit, constitue une étape importante dans le parcours de l'équipe stadiste. C'est pourquoi nous pensons qu'il est grand temps, et avant que ce ne soit trop tard, que les hommes au centre de décision parviennent à se situer et à comprendre. Surtout à favoriser le sauvetage d'une équipe qui ne met pas à distance, qui resserre les rangs. Qui ne refroidit pas, mais qui réchauffe. Après le feu de broussaille, l'herbe peut repousser. On veut l'espérer. Mais peut-on vraiment être persuadé que le terrain vert reprendra bientôt ses droits? Forcément, il y a cette saison beaucoup de choses à revoir dans la manière de jouer et dans le comportement des joueurs sur le terrain. Dans la manière aussi à gérer le club. Des leçons à retenir surtout, notamment par rapport aux ambitions et aux objectifs à atteindre. Mais en dépit des insuffisances et des relâchements accumulés au fil des journées, il y a, et il y aura certainement toujours, chez l'équipe stadiste une logique de fonctionnement qui permet de correspondre non seulement aux exigences du terrain, mais surtout à ce qui est de nature à relever le défi face aux grandes équipes. La contrainte de faire face aux grands adversaires est souvent de nature à influencer le rendement des joueurs. L'histoire ne dit pas encore si l'objectif actuel destiné à assurer le maintien est susceptible d'être atteint, mais il nous semble que toute réalisation devrait forcément découler d'une certaine logique. Ce qui doit imposer par conséquent, c'est un jeu à grosse dominante d'efficacité et de concrétisation. Le chemin reste encore long et les écueils sont nombreux. Il faudra certainement beaucoup d'effort pour que le ST puisse vraiment se remettre sur la bonne voie. Il n'en demeure pas moins que nous sommes en présence d'une équipe qui continue, en dépit de toutes les défaillances, à renvoyer l'image de pouvoir et de vouloir se transcender, d'ajouter une dimension à sa valeur malgré tout ce qu'elle peut encore rater, ou même gâcher. Une chose est sûre: l'avenir de l'équipe n'est pas mis en cause et l'opération reconquête des cœurs n'est point impossible. De toutes les façons, l'optimisme est la foi des joueurs face à l'avilissement et aux illusions de cette saison. Le ST aurait plus besoin aujourd'hui d'actes que de paroles.