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Ennahdha réussira-t-il sa mutation ?
A TROIS JOURS DE SON 10E CONGRÈS
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 05 - 2016

Ennahdha tient son 10e congrès du 20 au 22 mai en présence de près de 2.000 personnalités entre
congressistes et invités tunisiens et étrangers dont le président de la République, Béji Caïd Essebsi.
On s'attend à ce que Rached Ghannouchi reste à la direction du mouvement qui a décidé de devenir
un parti comme les autres
A trois journées du démarrage du 10e congrès d'Ennahdha qui s'étalera sur trois jours (20, 21 et 22 mai 2016), les supputations sur ce qu'il va s'y passer et en découler au niveau de la réconfiguration du paysage politique national continuent à susciter l'attention et la curiosité de tout le monde, en premier lieu les partis de l'opposition dite de gauche et les activistes de la société civile parlant au nom de la branche démocratique de cette même société civile (il faut reconnaître qu'au sein du tissu associatif, il existe des associations et des organisations qui ne cachent pas leur appartenance à la mouvance islamiste).
L'effervescence médiatique régnant depuis que les nahdhaouis ont décidé, enfin, de la date officielle de leur 10e congrès (le 9e s'est tenu en juillet 2012 et on y a annoncé que le 10e sera organisé en 2013 et qu'on y révélera les motions du parti dans la mesure où au cours du 9e congrès, on s'est contenté d'élire les membres du bureau exécutif et ceux du Conseil de la choura agissant comme si c'était le congrès constitutif d'Ennahdha, lequel a gagné les élections de l'Assemblée nationale constituante le 23 octobre 2011 avec une direction provisoire autoproclamée à la suite de la révolution du 14 janvier 2011 comme ce fut le cas pour Nida Tounès, le 26 octobre 2014) nous retrempe, qu'on le veuille ou non, dans l'ambiance qui précédait les congrès nationaux du RCD aujourd'hui dissous.
On se demandait à l'époque qui le président Ben Ali allait garder dans le bureau politique et du Comité central du Rassemblement, quels sont les barons des régions qui allaient sauter au cours des élections du Comité central parmi la quote-part réservée aux congressistes (une partie des membres du Comité central était sur la liste nationale dressée par Ben Ali et annoncée le jour de la clôture du congrès par lui même).
Et cette effervescence n'occupait pas uniquement les rcdistes dans la mesure où les acteurs de la scène politique nationale, y compris les membres de l'opposition non reconnue, rivalisaient en hypothèses et en calculs sur les noms qui allaient éclore et sur les personnalités qui allaient disparaître.
Un parti politique ordinaire
Et il n'était pas sorcier de découvrir bien à l'avance les résultats auxquels devait aboutir tel ou tel congrès puisqu'en prenant connaissance de la composition des commissions préparatoires du congrès et des personnalités qui les présidaient, on était certain, dans une large mesure, de ce qui allait en découler. A titre d'exemple, quand le secrétaire général du RCD en exercice était chargé de la commission de préparation matérielle et de la logistique, c'était le signal qu'il n'allait pas être reconduit à son poste.
Aujourd'hui, au moment où Ennahdha se prépare à tenir son 10e congrès, tous les regards sont braqués sur le siège du parti à Montplaisir où on peaufine les différentes motions qui seront issues du congrès et règle les derniers détails logistiques quant à l'accueil des quelque mille congressistes et mille invités dont près de 200 viendront de l'étranger.
Ceux qui suivent le mouvement de débat et d'échanges enclenchés au sein des différentes structures nahdhaouies (locales, régionales et enfin centrale) se posent la question : Y aura-t-il un ou plusieurs candidats à la présidence du parti ?
En plus clair, y aura-t-il un militant ou un cadre nahdhaoui qui osera concurrencer le président du parti ?
L'ensemble des responsables nahdhaouis évitent de répondre clairement à cette question et proposent des réponses générales du genre : la démocratie veut qu'il y ait plus d'un candidat à la présidence d'un parti; personne n'exercera de pression pour dissuader les éventuels candidats à abandonner tout projet de briguer le fameux poste ou la réussite de l'expérience démocratique nationale passe inexorablement par la consécration de la pratique démocratique au sein d'Ennahdha...
Et comme à son habitude, Samir Dilou, député et membre du bureau exécutif d'Ennahdha, excelle dans ce genre d'exercice en soulignant : «Nous sommes obligés de démontrer à nos militants, d'abord, et aux Tunisiens, ensuite, que la démocratie fait partie intégrante de notre comportement quotidien et les congressistes auront l'opportunité de discuter de tout. Il n'y a pas de non-dits ou de sujets interdits au sein d'Ennahdha, qui n'a rien à cacher. Quant à la multiplicité des candidatures à la présidence du parti, le premier à n'y voir aucun inconvénient, voire à l'encourager, c'est bien cheikh Rached Ghannouchi lui-même».
Noureddine Arbaoui, chef du bureau politique d'Ennahdha, considère, de son côté, que le «10e congrès du parti est une importante étape historique. Nous exprimons, de nouveau, notre disposition à servir la Tunisie et à concrétiser aux côtés de nos partenaires les attentes du peuple dans le cadre de la démarche consensuelle et participative que nous avons choisie ensemble en vue de garantir la stabilité de notre pays».
A la question de savoir si Ennahdha a abandonné définitivement son projet d'islamiser la société tunisienne, il rétorque : «Nous n'avons jamais eu la prétention d'islamiser la société ou d'apprendre aux Tunisiens leur religion. La raison est simple : notre pays est un Etat dont la religion est l'Islam et personne n'a le droit d'interférer dans la conscience des Tunisiens qui n'ont aucune leçon à recevoir en matière de pratique de leur religion».
C'est clair, net et limpide comme de l'eau de roche : les nahdhaouis ont décidé de se transformer en un parti ordinaire, un parti comme les autres.
Quant au futur président du parti, Noureddine Arbaoui révèle: «La tendance générale est que cheikh Rached Ghannouchi poursuivra la direction du parti, les enjeux de l'étape exigeant qu'il continue la gestion de la mutation que notre parti est en train de vivre».
Du côté de la société civile, on observe l'attitude de celui qui attend pour voir ce qui se passera après le 21 mai.
Hédia Jerad, première présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates (Atfd), souligne : «On peut évoluer dans la vie. Il faut voir comment vont être formulés les résultats du 10e congrès d'Ennahdha parce que tout dépend de la manière de présenter les positions».
Ajmi Lourimi, député et membre du bureau exécutif d'Ennahdha, considéré comme l'une des colombes du parti, semble répondre à Hédia Jerad en déclarant : «Ennahdha apparaîtra à la suite du congrès plus unifié. Nous prendrons nos distances avec le passé».
En tout état de cause, dimanche prochain, les Tunisiens seront édifiés sur Ennahdha version 2016.


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