Le sélectionneur -adjoint replace le match du Tchad dans son contexte et nous parle de ses effets sur la sélection qui affronte ce samedi le Malawi dans un match qui vaut six points. La sélection tunisienne , qui passe par une transition douloureuse , veut repartir du bon pied. Elle ne manque pas de joueurs valables , elle ne manque pas de moyens aussi, mais on attend, jusque-là, qu'elle retrouve l'efficacité dans les résultats et la communion autour d'elle. Plus de droit à l'erreur si l'on veut rebâtir la sélection sur des bases solides. Interview. Si on revenait encore une fois sur la victoire au Tchad, que reste-t-il dans votre tête comme enseignements ? "Il reste du bon et du moins bon , avec la blessure méchante de Yassine Chikhaoui comme mauvais souvenir. Sinon, ce fut une victoire bonne à prendre venue au bon moment après l'inattendu faux pas du Botswana. En tant que staff technique, nous avions bien aimé l'état d'esprit de l'équipe et des joueurs qui ont su gagner. Sans pour autant présenter leur meilleur football. Quand le corps répond présent , et que la fraîcheur est au rendez vous, tout va bien. Le match du Tchad était celui de la réhabilitation." Peut-on dire que l'équipe de Tunisie a trouvé un certain équilibre, même partiel, avant de jouer le Malawi ? " Franchement, l'équipe n'est pas au top de la forme, nous avons beaucoup à faire pour l'aider à remonter la pente. Ce que je peux dire , c'est que l'ossature de l'équipe est arrêtée à deux joueurs près, mais le plus important, c'est que l'ambiance est saine et conviviale. Si l'on reste solidaire et si l'on continue de travailler dans de bonnes conditions, la qualité de jeu devra s'améliorer. C'est une évidence à mon avis. Nous jouons le Malawi ce Samedi avec l'obligation de gagner. Quel intérêt va-t-on porter à ce match à enjeu? "Je pense que c'est un grand intérêt qu'on doit porter à ce match qui sera plus important que celui du Tchad. C'est un match qui va nous permettre de nous réconcilier avec le public de l'équipe de Tunisie. Oui, nous devons penser à gagner et à prendre du terrain sur la voie de qualification à la CAN, nous devons également produire un jeu consistant et plaisant. Mais le plus important à mon avis, c'est de retrouver le public de la sélection et de jouer devant une assistance élevée. Ça ne nous intéresse pas de jouer devant un petit public , et de ne pas sentir son appui chaleureux . Retrouver le public de la sélection, se réconcilier avec lui, c'est ça l' intérêt majeur du duel contre le Malawi. Les joueurs ont besoin plus que jamais de la présence affective et effective du public tunisien. " Quelle idée avez-vous sur le Malawi ? "C'est une équipe plus technique que le Tchad, qui a de bons attaquants et qui joue sans peur de ses adversaires. Il faut faire attention, le Malawi peut nous surprendre à n'importe quel moment du match. L'une des nouveautés pour ce match est le retour de Jamel Sayhi parmi la sélection. Quel est l'apport attendu de lui ? "C'est un milieu relayeur qui a beaucoup de qualités techniques et physiques qui l'aident à donner le plus en phase offensive. C'est d'ailleurs ce que nous cherchons en ce moment. En plus,il joue régulièrement avec Montpellier, son club en ligue 1. C'est aussi un bonus à son actif. Une touche offensive Benalouane, que vous avez retenu, est en négociation avancé avec la Juve. Il devrait sauter le match du Malawi après celui du Tchad. N'avez- vous pas peur que ça devienne une polémique surtout que l'on murmure que Benalouane n'a pas l'intention de porter le maillot de la sélection ? "Si Yohane s'absente encore une fois, ce sera pour des raisons qui nous sont plus fortes. C'est un joueur de talent et jeune qui a des perspectives prometteuses pour réussir dans les championnats européens. Il est en train de finaliser son transfert à la Juve (visite médicale compris), c'est pour cela que sa participation contre le Malawi reste compromise. Je ne pense pas que ça va créer une polémique. Benalouane jouera incessamment pour l'équipe de Tunisie. Le retour de Mehdi Nafti parmi la sélection a-t-il donné ses fruits ? Est-ce que Ragued a payé les frais de son retour? "Nafti a des qualités indiscutables, il a surtout une forte personnalité qui sont d'un apport certain pour ses équipiers. Son caractère lui permet de jouer le rôle de leader à la sélection. Je crois que le retour de Mehdi Nafti a donné déjà ses fruits lui qui connaît parfaitement les rouages de la sélection. Pour Houcine Ragued, il joue au même poste , il a de bonnes dispositions, mais en ce moment Mehdi lui est meilleur. La sélection a-t-elle progressé dans le sens d'une évolution, même petite,dans sa manière de jouer? "C'est encore tôt de parler d'une métamorphose dans le jeu de la sélection. Les joueurs ne vont pas changer du jour au lendemain, il faut du temps et de l'exercice avant de passer à de nouvelles convictions de jeu plus offensives. On aimerait bien introduire une touche plus offensive avec le maximum de joueurs qui attaquent , et créent le surnombre en phase offensive. Le problème, c'est qu'en sélection, on n'a pas le temps nécessaire de monter de nouveaux automatismes offensifs, on a le temps d'essayer des combinaisons et de répartir les rôles. C'est ça l'équation à résoudre, il faut, en un minimum de temps et avec de nouveaux joueurs, parvenir à apporter une touche offensive au jeu . Cela, tout en conservant l'assise défensive.