La rentrée universitaire est imminente. Elle se fait déjà présente dans l'esprit des étudiants. Entre le 1er et le 13 septembre, la plupart de ces derniers auront repris le chemin de la fac. Cela implique, d'une part, un changement de rythme pour lequel il faut se préparer et se tenir prêt. D'autre part, il s'agit d'entrer, de nouveau, dans un cycle d'effort et de dur labeur. La rentrée 2010-2011, qui succède à des vacances estivales trop courtes, marquées, de surcroît, par le mois de Ramadan, a largement de quoi prendre de court les étudiants et de constituer un sacré défi pour eux. En effet, s'il est facile de s'habituer au rythme des vacances, celui de l'oisiveté et des loisirs, il n'est pas du tout évident pour un jeune qui, hier encore, fréquentait les plages, veillait à satiété, de se remettre du jour au lendemain à un rythme de vie sobre... discipliné. Cela est encore plus difficile pour un lycéen, fraîchement promu étudiant, d'adopter pendant neuf mois l'attitude qu'il faut pour être pleinement responsable de soi, surtout s'il change de ville pour entamer ses études universitaires. Que d'implications donc pour que la rentrée — n'importe quelle rentrée, et celle-ci en particulier — soit préparée en bonne et due forme. En prenant du temps et de l'énergie de l'étudiant, les préparatifs lui donnent davantage l'impression qu'il ne reste plus que quelques grains dans le sablier des vacances, avant de le renverser et de remettre les pendules du travail à l'heure. Cependant, ces préparatifs ont l'avantage d'immerger l'étudiant, progressivement et efficacement, dans le bain d'une nouvelle étape, nombre d'années renouvelables. Commencer à chercher un foyer ou un logement, pour ceux qui en ont besoin, acheter les affaires qui manquent, s'inscrire à l'université, etc., sont autant un passage obligé, souvent pénible, qu'un remède efficace au «syndrome de la rentrée». A courir par-ci et par-là, pour avoir tout en place le jour «J», l'étudiant se dépense et les indicateurs du corps et de l'esprit affichent «fin prêt pour la rentrée», même si parfois, les premiers concernés ont du mal à l'admettre. Pour surmonter cela, il y a bien sûr les parents, les amis, les copains de la fac surtout, avec qui on renoue souvent, à l'approche de la rentrée. Il y a aussi un autre stimulant : se remémorer l'ambiance bon enfant qui règne à l'université. Mais il est vrai que ce n'est jamais évident, notamment quand on s'apprête à vivre sa première rentrée universitaire. C'est le cas d'Inès, bachelière de Tunis qui met les dernières touches aux préparatifs de sa rentrée prévue pour le 1er septembre, du côté de Nabeul : «Je ne me sens pas prête, surtout que l'été n'est pas encore terminé et qu'il y a encore plein de spectacles dans les festivals. De plus, la chaleur me fait toujours penser à la plage, aux sorties et aux amis», dit-elle. En ce qui concerne le fait d'étudier loin de sa famille, Inès dit que cela la rend autant curieuse qu'inquiète d'avoir à s'intégrer dans un nouveau mode de vie et avoir affaire à de nouvelles mentalités. Ce problème ne se pose pas pour Hazem, originaire du Cap-Bon et étudiant en terminale de médecine dentaire à Monastir. «Je me sens prêt pour la rentrée. Je n'attends que ça ! J'ai pleinement profité de mes vacances et j'ai hâte de retrouver le grain de liberté que me permet la vie universitaire», affirme-t-il. Et d'ajouter : «Par ailleurs, et vu que c'est ma dernière année, je souhaite qu'elle s'achève rapidement pour que je puisse enfin m'installer à Tunis». Ah la rentrée ! Ce doux «mal nécessaire», ce tracas bienvenu, que vit chaque année l'étudiant jusqu'à ce qu'il termine ses études, effrayante, angoissante et en même temps porteuse de tant de promesses, d'enseignements et de nouvelles résolutions. Elle est une porte qui s'ouvre, à chaque fois plus large, sur le monde des adultes. L'on peut aimer ou pas assez, se sentir prêt ou pas encore, mais jamais on n'est indifférent par rapport à la rentrée. Sur ce, souhaitons bon courage à tous ceux qui se dirigent vers les bancs de l'université. Et puis, les années fac, ce n'est jamais si mal au fond, alors profitez-en !